Chapitre 1| Sortie nocturne

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Elya

Une fois...deux fois, trois fois ou peut-être dix depuis le début de la semaine. A vrai dire, je ne préfère plus compter.

Mes vacances n'étaient pas de tout repos comme certains pouvaient l'imaginer. Tout le monde pense que j'ai la vie de rêve, j'ai une belle petite maison , mes parents sont adorables et les gens ne voient que la devanture, ils ne peuvent pas imaginer une seule seconde ce qui se cache derrière ces beaux sourires. Je dois fuir mon propre frère, je préfère errer dans les rues, quitte à me faire kidnapper si il le faut. C'est toujours mieux que de voir le regard satisfait de son frère quand il te fait subir tout un tas de choses. C'est si... inimaginable qu'il puisse faire ça que personne ne pourrait le deviner. Même pas moi, j'ai mis trop de temps avant de me rendre compte que ce que je vivais n'était pas normal. Qu'il n'était pas normal.

Une fois allongée dans mon lit, mes pensées se mettent directement à tourbillonner dans mon esprit comme toujours. Ce genre de personnes toujours de bonne humeur, heureuse avec de la joie de vivre sont toujours un mystère pour moi, comment font-ils ? Je ne sais pas si j'ai pu être heureuse un jour , je crois que je ne connais pas ce sentiment, peut être lors de mes 5 ans quand mes parents ont eu la merveilleuse idée de m'offrir ma première guitare.. c'était un simple jouet en plastique mais ça m'a suffit pour me donner goût à la musique, plus tard j'ai demandé une vrai guitare pour pouvoir en jouer..et puis au fil des années c'est devenu mon échappatoire. Même en jouant je ne sais pas si je suis heureuse, mais je ne suis pas triste, je suis juste...vide.

Pour moi tout semblait normal, depuis mon plus jeune âge mes parents ne s'occupaient que très peu de moi car mon grand frère " suffisait " pour me " surveiller " chose qu'il a très peu faite, il préférait s'amuser à sa manière. Une  image de ce qu'il me faisait subir remonta jusque dans mon esprit, immédiatement ma vision se troubla suite aux larmes qui menaçaient de s'écouler. Tout va bien c'est bientôt fini Elya...

Il y a quelques jours de ça, je m'étais faite une raison... Je n'avais plus qu'à finir le lycée et me tirer loin d'ici, de cette ville, de lui, loin de tout, juste...partir. C'est tout ce dont je rêvais.

— Les parents sortent ce soir parce que papa repart dès demain. Ils ont dit qu'il vont profiter, nous aussi on va profiter, pas vrai Elya ? M'annonce-t-il d'un ton arrogant.

Mon pouls s'accélère au moment-même où je comprends ce que Matteo voulait insinuer. Bordel je dois partir.

Échapper à mon frère était devenu une habitude. Même si je détestais mes parents pour leur négligence envers moi, et leur préférence envers mon frère. J'étais toujours heureuse qu'ils soient à la maison, enfin surtout ma mère...mon père lui, il partait souvent en opex pendant plusieurs mois. Une fois à la maison ill était présent mais sans vraiment l'être, je ne lui en veux pas, c'était son rêve d'être militaire. Alors quand mes copines me disaient que j'avais de la chance d'avoir encore mon père je répondais que oui j'avais beaucoup de chance, la réalité en était très loin, mais comme d'habitude je préférais garder ça pour moi. Tout ce qui se passait chez moi restait chez moi.

Les pas qui résonnaient dans les escaliers me firent sortir de mes pensées. Vite putain. Je pris rapidement mon sac à dos, à l'intérieur il y avait seulement mes affaires les plus chères à mes yeux.

En deux temps, trois mouvements, j'ouvris ma fenêtre et j'enjambe celle-ci de sorte à ce que je puisse sauter sans me faire mal, c'était devenue un jeu d'enfant. Laisser la fenêtre ouverte n'avait pas d'importance, il savait que je sortais pour l'éviter, mais par chance, il ne venait jamais me chercher. Une fois au sol, je tombais directement sur l'allée principale, avec de belles dalles pour traverser de la porte d'entrée jusqu'au portail qui menait à l'extérieur de notre immense jardin. C'est seulement quand j'aurais passé ce portail que tout ira mieux, emporter dans mes pensées je n'ai pas entendu la porte d'entrée s'ouvrir, une main vient agripper mon bras violemment.

Les secrets de nos âmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant