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Je me réveillai en sursaut ce qui me fit cogner ma tête avec le sol en fer froid. J'essuyai avec ma main mes sueurs froides qui longeaient le long de mon front.

Je reposai ma tête par terre en me concentrant sur le calme de la pièce. Je suis consciente que ce moment de paix ne dura pas longtemps. Je sais que mon père viendra m'entraîner.

                          M'entraîner

Il appelle ça "m'entraîner". Alors que je ne tiens presque plus debout. Alors qu'on me bat à en perdre conscience.Alors que j'ai déjà essayé de mettre fin à ma vie misérable.

Il m'entraînera jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Mais j'en ai assez vécu. J'ai assez souffert. J'ai assez culpabiliser .J'en ai assez d'essayer de survivre. Mais je refuse de mourir sans avoir eu ma revanche.
Je ne veux pas mourir avec leurs péchés sur mes épaules. Je veux mourir en ayant les mains blanches.

Le grincement de la porte de ma cellule me fait sortir de ma rêverie. Mon visage pivote vers mon visiteur qui n'est que le sultan, mon père.

                         Mon père ?
                        
Non , il a arrêté d'être mon père dès que ma mère est morte .

Il entra la pièce glaciale sans me lancer un regard. Je n'ai pas besoin de ses regards sur moi pour savoir ce qu'il en pense de moi .

Je me surprends d'avoir arrêté de respirer pendant qu'il faisait les cent pas devant moi. Il a fallu au moins une demi-heure avant qu'il s'arrête et lève son regard sur moi . Il n'a pas changé. Toujours cette animosité dans ses pupilles.

Je ne me fais pas attendre et lui dis:

Moi : Tu me veux quoi ? Fous le camp d'ici ! J'ai pas envie que tu m'entraînes .
 
Il me regarda d'un air ébahi en haussant les sourcils, et avança d'un pas ce qui avait pour effet de me faire reculer. Mais je ne recule pas . Car je n'ai pas peur. Je n'ai rien à perdre.

Mon père : Surveille ton langage et surtout baisse d'un ton , si tu veux pas que je ramène ta race à la salle de torture.

Je le regarde maintenant brièvement dans les yeux et je ne baisserai pas les yeux.Il le sait . Il le sait qu'il m'a trop détruite .
       
          Il sait tout mais il n'agit pas
                  Et il n'agira pas

Moi: Mon cul ouais. Tu m'a enfermé dans cette putain de cellule qui sent le rat mort pendant des années, criais-je

Mon père : Je ne plaisante pas avec toi Bassma .Tu sais que je peux te torturer à en tuer .

Moi : Alors fais le. , dis-je avec autorité

Mon père : Pardon ?, dit-il avec incompréhension

Moi : Fais le ! Torture moi. Séquestre moi. Tu penses que j'ai quelque chose à perdre. Si tu le peux, fais le .

Je sais que je vais bientôt regretter mes mots mais je suis Bassma Eryldiz, je ne regrette rien. Je ne peux rien y faire car j'ai grandi dans un milieu où le regret est le seul défaut chez une personne.

Mais....les choses qu'on apprécie chez les autres sont les choses que tu aimes en toi , et les choses qui nous répugne chez les autres sont les choses que tu n'arrives pas à voir en toi.

Chaque personne dans ce monde a des regrets, et c'est normal. Car ce n'ait pas un défaut. C'est un problème qui nous fait réfléchir à notre façon de penser et prendre des décisions.

Je ne suis pas la mieux placée pour dire ça mais je comprends le regret.

Car j'en suis un.

Mon passé me définit. Mon entourage me définit. Mon éducation me définit.
Mais aucun d'eux n'a pas était brisé.

Il m'est impossible d'oublier l'amour et le respect que j'avais pour mon père.

C'est intéressant de voir comment nous avons transformé les personnes qu'on aimait plus ce que tout à des inconnus qui ne représentent rien. Comment avons-nous fait pour les oublier ? Nous commençons tous par être des étrangers, mais nous oublions aussi que nous choisissons rarement de devenir un étranger.

Il arrive un moment dans notre vie où on est déboussolé, sans chemin à suivre. Il nous arrive de choisir une personne qui nous accompagnera dans notre route.

Mais si l'autre te trahi. Tu perds goût à l'amitié, à l'amour . Tu ne goûtera plus au bonheur jusqu'à ce qu'une personne vienne réparé ce que l'autre a fait.

Je lançais un dernier regard à mon père avant de me retourner pour m'allonger par terre. J'ai la haine.

J'ai la haine de m'être jamais protégé. Je ressens cette haine tout le long de mon corps. J'ai cette haine dans mes veines depuis que je suis née. Je respire lourdement car je suis incapable de faire quelque chose.
Mais je sais qui je suis. J'ai une dignité à conserver. Et je sais qu'un jour j'aurais ma vengeance.

Je l'aurais

Je ne sais pas combien de temps je suis restée dans cette position mais je me retiens d'éclater en larmes. Il est tard . Bien trop tard pour tout devient normal. J'essaie énormément de ne pas me dégonfler devant eux car sinon il m'abbtront . À présent, je peux dire qu'il y a des parties de moi qui ne sont pas "Moi". En grandissant, j'ai appris à ne pas pleurer, à ne pas parler à mon père quand il est énervé, à ne pas parler de ma mère , à savoir me défendre toute seule malgré que je n'ai pas le droit.

Grâce à ma main droite, je fais de l'air en direction de mes yeux pour éviter de pleurer. Ils auront tous de moi sauf mes larmes.

Car si je pleure devant eux , ils auront vu mes faiblesses. Ils m'auront vu flancher. Ils attendent que ça , derrière cette cellule . Ils me surveillent pour me voir craquer, m'effondrer.

Mais je ne me le pardonnerai pas. Je ne suis pas apte à ressentir cette humiliation. Le pouvoir de l'humiliation peut causer énormément à l'ego d'une personne. Mais qu'est ce que je raconte ? Je ne suis personne.

Nous pouvons savoir si il y a un vide en nous car nous le ressentons. Et moi, je suis vide.  Sans âme , sans cœur, sans émotions.

Mais je sais que tout s'arrangera, car je le sens ...

El secreto de sultana Where stories live. Discover now