24. Touché coulé !

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                                       Victor

Si elle pense pouvoir me mettre de côté et m'éviter, elle se fourre le doigt dans l'œil. Il est 5 h 30 du matin et dans trente minutes son coaching en renforcement musculaire avec moi reprend. Pour rien au monde, je n'y mettrai fin.

Ces moments passés avec elle égayent mes journées, même si je passe par tous les noms et qu'elle peste durant toute la séance. Je dois la reconquérir, je n'ai pas le choix ; j'ai cette femme dans la peau. La tâche ne sera pas facile. J'ai voulu la protéger, mais je me suis brûlé les ailes au passage.

Une fois encore, me voilà devant sa porte de chambre, mais je n'ose l'ouvrir. Ma main reste en l'air prête à toquer, mais je ne peux m'empêcher de les imaginer nus dans son lit, mélangeant leurs fluides et partageant leur chaleur. Cette vision me fait bouillonner, les voir de mes propres yeux, me détruirait. Peu de choix s'offre à moi, je dois mettre fin à ce délire entre eux. Je prends une grande bouffée d'oxygène et rassemble le peu de courage qui me reste et annonce ma présence. Pas un bruit ne se fait entendre de l'autre côté. J'espère vraiment qu'elle n'est pas dans son lit à lui. Je toque à nouveau plus fort et plus longtemps, priant de toutes mes forces qu'elle soit ici et surtout, seule ! Vu le barouf que j'ai fait, je pense que l'ensemble du couloir est réveillé.

Enfin, des pas se rapprochent de la porte pour finir par l'ouvrir. Je relâche mon souffle que je retenais sans m'en rendre compte et me retrouve face à une tête blonde, qui a, semble-t-il, croisé un ouragan. Ses cheveux sont en pétard.

— Quoi ?! Il n'est même pas six heure du matin sans déconner...

Sa phrase ne se termine pas, car un bâillement à lui en décrocher la mâchoire résonne dans le couloir. A priori, elle n'a pas pris la peine d'ouvrir les yeux, car elle ne sait pas qui se trouve face à elle.

— Tu as oublié ta punition du matin ?!

Ses yeux s'ouvrent immédiatement et son regard ne laisse pas de doute sur ses sentiments à mon égard.

— Putain, mais qu'est-ce que tu fous là toi ?!

— C'est l'heure de ton sport beauté ! Je t'attends sur le terrain d'ici vingt minutes !

— Va te faire foutre ! Je ne veux plus te voir !

— Tu me l'as déjà dit.

Elle se rapproche de moi au point de me faire sentir son parfum. Qu'est-ce qu'elle sent bon ! Je rêve de me pencher et de la respirer profondément, le nez collé à la peau de son cou, et de la prendre là, maintenant, tout de suite, afin que tous l'entendent gémir et crier mon nom. Elle est à moi ! Le monde entier doit le savoir !

— Je ne veux plus avoir à faire à toi ! Tu n'es qu'une merde pour moi ! Ne t'approche plus de moi !

Je n'ai jamais vraiment aimé qu'on me donne des ordres surtout lorsqu'ils vont à l'encontre de ce que je veux. Seul Adrian peut se le permettre, car je sais où est ma place et je lui dois beaucoup. Voir la douleur de Noemie, briller dans ses yeux et la haine qu'elle ressent pour moi s'y refléter me vrilles les entrailles. Je sais que je mérite ce traitement. Je savais que ça serait douloureux également pour moi, mais putain qu'est-ce que ça fait mal.

Des oreilles indiscrètes entendent et se délectent de notre discussion ; je dois me montrer ferme, un tel comportement ne peut être laissé passer. Sans plus attendre, ma main se lève et emprisonne son cou. Son corps vient heurter durement le mur à présent dans son dos. Je tiens ma prise assez fortement, elle aura une marque, mais je ne serre pas au point de l'empêcher de respirer.

Destin souffléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant