Mon corps transi de froid frissonnait. Mes dents s'entrechoquèrent et j'étais à peu près sûre que mon nez coulait. Malgré tout, Alec m'aida à me relever. Son bras autour de ma taille me tint fermement debout. Nous ne pouvions pas nous attarder sur nos retrouvailles, pas pour le moment. Adonis nous observait. La scène paraissait le fasciner.
À quelques pas de nous se trouvait le corps calciné d'Archibald. Il ne restait de lui qu'un tas d'os avec quelques morceaux de chair. Certains de ses comparses vampires avaient profité du chaos et de ma mort afin de prendre la fuite.
Alec passa sa veste sur mes épaules, m'arrachant à ma contemplation. Je voulus faire un pas, mais je dus reconnaître que j'étais incapable d'avancer seule. C'était à peine si je tenais debout.
— Il faudra que tu chasses ses derniers disciples, fit Adonis.
— C'est prévu, confirma mon compagnon.
— J'ai vu ton message, tu as de la chance. Je hais les nouvelles technologies. Avant nous étions obligés d'aller voir le roi avant de lancer quoi que ce soit.
Le roi grimaça tout en parlant. L'idée que l'on puisse le déranger avec un SMS semblait beaucoup le perturber. En cet instant, je m'en fichais : Alec était en vie, j'étais en vie, nos amis l'étaient aussi. Ma main s'agrippa à son tee-shirt. Mes jambes tanguaient et je fus prise d'une horrible nausée. Faites que cette journée s'arrête ! Je voulais des draps chauds et du repos... un bain aussi.
Les sorcières trainèrent les sorciers aux pieds d'Alec. Du moins, ceux qui restaient.
— Qu'allez-vous faire d'eux ? demanda Adonis.
— Aucune idée. Bleuenn ?
Mon compagnon se tourna vers moi comme si j'étais en état de réfléchir à quoi que ce soit. Je devais avoir une idée, mais ce n'était pas très recherché.
— Les emprisonner, mais en ville. Il y a beaucoup de sorcières et d'enfants, nous ne pouvons pas leur faire de mal, précisa Alec. Mes loups se chargent d'eux.
Je pensais à Avalon, Clothilde et à Lucille aucune ne demandait à être arrêtée ou punie pour les crimes des autres. Pour certaines, leurs époux étaient horribles même avec elles. Nous ne pouvions pas les condamner pour être de leur côté.
— Nous les regrouperons et nous aiderons Bleuenn à s'en occuper, intervint Artemisia. Les alliés d'Archibald sont de votre ressort, les sorciers du nôtre.
— Bien évidemment, approuva le roi. Vous serez libre d'en disposer comme bon vous semble et de régler vos différends entre vous.
Cette réponse du roi suffit pour nous. Les vampires qui accompagnaient Alec se regroupèrent. Ils avaient mis la main sur quelques alliés d'Archibald avant qu'ils ne s'enfuient. Adonis n'y prêta même pas attention. L'un de ses gardes du corps chuchota quelque chose à son oreille, il hocha la tête puis nous regarda.
— Je dois vous laisser, tu n'es pas le seul candidat encore en lice Alec. Prévenez-moi lorsque vous serez de retour sur Paris.
Honnêtement, j'espérais que cela serait le plus vite possible. Je n'en pouvais plus de me trouver ici. Je voulais quitter cet endroit et ne jamais y remettre les pieds.
Lorsqu'Adonis disparut, Alec reprit le contrôle des évènements. Il me confia à Victor. J'aurais aimé être plus utile, seulement bouger me demandait un trop gros effort, comme si mon corps était brisé en mille morceaux et qu'il se recollait petit à petit. Nous réussîmes à trouver une chaise intacte sur laquelle je pus m'asseoir. Lily-Belle procéda à un examen complet de ma personne. Ses mains douces repérèrent mes blessures. De son sac bandoulière, elle extirpa une trousse de soins.
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Ce(ux) qui nous tue(nt)
FantasyBleuenn est une sorcière. Lorsqu'elle décide de mettre fin à ses jours, elle s'imagine libérée du fardeau qu'est sa vie. Elle ne s'attendait pas à ce qu'un mystérieux inconnu la sauve. Trois ans plus tard, elle essaie tant bien que mal de survivre...