Chapitre 20

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RIVER

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RIVER.


Me voilà assise autour d'une belle table dressée, dans un restaurant des plus chics. Depuis la hauteur du dernier étage de cet hôtel où nous avons une vue des plus belles sur Tijuana.

- River, regarde-moi, entendis-je, tu voudrais que je m'excuse pour avoir parlé de cette façon ?

Je glousse, je suis encore terrifiée de la voiture, bien que cela fasse des heures que c'est passé, j'ai toujours la boule à la gorge. On m'a piqué, on m'a menacé, je suis loin de chez moi...

-Oui. Dis-je en le regardant dans le blanc des yeux.

- Je vais le faire, mais avant, il faut que tu saches que maintenant ta famille, c'est moi, Alex, et mes hommes. Mais surtout moi. Je suis obligé de mettre des coups de pression, sinon ça ne file pas droit. On va célébrer ton entrée dans la famille.

Je reste la bouche ouverte, ma nouvelle famille ? Il se racle la gorge avant de dire :

- Je m'excuse pour t'avoir menacé.

Et même malgré qu'il sourit. Je vois encore son sourire sadique, sa voix glaciale et ses gestes... étranges. Mais maintenant, c'est trop tard pour fuir, il s'est attaché à moi d'une façon très particulière, il faut que je fasse avec. Mais il ne faut pas que je baisse ma garde. Je vais me contenter d'accepter ses excuses, il n'a pas l'air de souvent en faire.

- Mh, d'accord. Dis-je simplement.

Son sourire s'élargit grandement, il saisit ma main posée sur la table.

- Si on continue comme ça, on ira loin, crois-moi, River, j'ai des tas de plans pour nous tous.

Il me scrute longuement avant d'ajouter :

- Ça te vas bien le bleu nuit, tu devrais t'habiller comme ça plus souvent.

Mon cœur rate un battement, je sens le rouge monter aux joues. Pourquoi faut-il que mon corps réagisse comme ça ? Il a beau me terrifier au plus profond de mon être, j'apprécie tout de même ses mots qui me font trembler. Cette sensation même me terrifie et me noie dans l'incompréhension totale.

- Merci.

Je n'arrive pas à aligner plus de deux mots, par peur que la boule dans ma gorge éclate. Mais il faut que j'éclaire mon esprit.

- Pourquoi on est venu ici ? En plus, tu es recherché, c'est peut-être risqué...

- Tijuana, c'est un peu comme ma... maison, à Los Cabes, c'est devenu trop risqué par rapport à la DEA.

Une serveuse arrive, déposant les plats qu'il avait commandés avant d'arriver. Kenan lui sourit, elle répond automatiquement et repart en roulant des hanches.

- Je vois, dis-je en regardant mon assiette, et en fait ça se passe comment avec la DEA, fin si tu te fais attraper, tu vas directement en prison ?

Il ricane légèrement en coupant son bout de viande, il en prend une bouchée.

- Évidemment, je me fais directement extrader en Amérique. Et là, pour m'évader, ce sera pratiquement impossible. Je préfère éviter de trop déclarer la guerre aux Gringos.

- Et moi, du coup ? Demandais-je intéressé par la conversation.

- Toi, tu n'as rien fait encore, mais tu iras certainement en prison, car demain, tu commences par une petite affaire.

Je hoche la tête, moi en prison ? Je ne tiendrai même pas 24 heures.

- De toute façon, jamais ils ne m'attraperont, mise à part si je me rends moi-même. Alors pas de crainte, poupée, tu es entre de bonnes mains. Ajoute-t-il.

Poupées...

- Et pour Diego, est-ce qu'il va me laisser tranquille ?

- Ça muñequita, je ne peux pas le savoir, mais pour éviter d'être en danger, reste toujours près de moi.

Rester avec le danger pour en éviter un autre, voilà ma première mission.

- Mmh... ça me fait peur. J'ai seulement dix-huit ans et je suis déjà impliquée là-dedans.

- J'en suis vingt-cinq et j'y suis aussi, l'âge importe peu dans ce domaine. De mon souvenir le plus ancien, j'ai toujours été dans ces histoires sombres.

- Attends, même quand t'étais qu'un gosse ? Dis-je aussitôt.

- Oui, depuis mon plus jeune âge.

Tu m'étonnes qu'il soit déranger : quand on livre un enfant à de la violence et des armes, on n'espère pas grand-chose de son avenir. Lui, il est devenu le jefe ?

- Je vois. Murmurais-je dans mes pensées.

-Et toi?

J'arque un sourcil.

- Quoi, moi ? Répétais-je.

- Ton enfance, t'as vécu où, t'as fait quoi, ce genre de choses.

Je suis surprise par sa question soudaine, moi qui pensais qu'il connaissait tout de moi.

- J'ai toujours vécu à Los Cabos, j'ai grandi avec de bons parents et un grand frère... Et euh, c'est tout ? Enfin pour mon frère, ça, tu sais déjà...

- En parlant de ça, explique-t-il en saisissant ma main, ton frère est en sécurité, si tu comptes aller le voir, tu risquerais de lui apporter des ennuis.

- J'ai compris, ça ne te dérange pas de changer de sujet, s'il te plaît ?

- Si tu veux.

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