CHAPITRE 18 - Duels

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Belle, charismatique et confiante.

Fourbe, perfide et arrogante.

– Sors de ma chambre, sifflai-je entre mes dents.

Ariana ne se préoccupait en aucun cas de ma présence. Elle continuait de contempler le cube de ses grands yeux bleus, toujours assise sur mon lit.

– Je vois vraiment pas pourquoi mon père est obsédé par ce machin..., déclara-t-elle.

Elle secoua le grand dé dans tous les sens. Je me ruai sur elle.

– Rend-moi ça ! ordonnai-je en lui arrachant l'objet des mains.

Elle ne lutta pas. La blondasse se contenta simplement de me scruter de la tête aux pieds. Lentement, elle décroisa ses jambes et apposa ses paumes contre le matelas, basculant légèrement son buste en arrière.

– Allez, soupirai-je. Va-t'en.

Je posai le cube sur la table de chevet, épuisée par ces petits jeux de chien et chat.

– Y'avait écrit quoi sur le papier ? lança-t-elle soudainement.

– Va-t... quel papier ? rétorquai-je en virevoltant dans sa direction.

Ariana garda le silence. Puis, elle se tapota les lèvres avec son index, pensive. Elle haussa finalement les épaules :

– Aucune idée.

Son manège m'agaçait. En plus de cela, elle ne bougeait pas de mon lit !

– Si tu n'as rien à dire de plus, ajoutai-je. Pars. S'il te plait.

Inutile de batailler, elle mentait comme elle respirait. Voir cette tignasse blonde me remémorait une fois encore sa duperie fâcheuse, pendant notre année de terminale. Je n'avais pas besoin d'une piqûre de rappel ce soir.

– Pour être franche..., annonça-t-elle avec sa main sur le cœur.

Franche ? Quel comble, pensai-je avec dépit.

– Je sais, ajouta-t-elle. Moi aussi ça ne m'enchante pas, de partager le même groupe que toi. Mais je ne peux pas me permettre de finir dans les derniers à cause de vous. T'imagines ? Moi dans cet uniforme rouge dégueulasse ?

– Attends, t'es sérieuse là ? crachai-je.

C'était donc ça, l'objet de sa venue. Une inquiétude égocentrique, qui ressemblait davantage à un avertissement masqué.

– Soit réaliste, railla-t-elle. T'y connais rien. Et Félix... est un flemmard-né. En plus, c'est l'Angaros le plus lent de la promo. Même de toute la Guilde ! Une véritable escouade de bon à rien...

Assez. Je ne supportais plus son sarcasme froid qui s'accentuait à chacune de ses phrases.

– Tu penses être meilleure que nous, peut-être ? réprimandai-je.

Ariana matérialisa un rictus sur ses lèvres.

– Kara. Je suis la meilleure, déclara-t-elle en me narguant d'un sourire.

Mais quelle condescendance ! Et son attitude prétentieuse ! Je bouillonnais.

– Tu sais quoi, dis-je à bout de nerfs. En vérité, t'es qu'une gamine égoïste ! Et hypocrite ! Tu me déçois tellement, Ariana. Alors, allons-y ensemble à la Garnison ! Je payerais cher pour voir la tête de ton père quand tu garderas la porte de son bureau.

Voilà, c'était sorti. Honnêtement, je contenais avec difficulté les insultes que je lui réservais. À la place je serrai les poings, contrôlant ma colère naissante.

GUILDE : HéritageDove le storie prendono vita. Scoprilo ora