Chapitre 5 Folie

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Les respirations des jeunes filles étaient saccadées.

Margo s'était mordu la lèvre doucement. Elle chuchota à Lauren :

« Tu penses que Lisa va rester longtemps comme ça ? »

Lauren hocha les épaules :

« Je... je ne sais pas. »

Lisa s'était enfermée dans une chambre, à double tours, après la mort de Maureen. Elle refusait d'en sortir. Elle n'arrêtait pas de répéter :

« Le meurtrier est parmi vous ! »

Margo semblait réfléchir. Elle murmura :

« Lauren... qui pourrait être ce meurtrier ?

-Je n'en ai pas la moindre idée... c'est justement cela qui me terrifie... Ce meurtrier est quelqu'un de profondément anonyme. Je ne vois personne... à part peut-être Andrew...

-Andrew ? Tu en es sûre ?

-C'est sûrement le plus suspect...

-Oui... c'est sûr... »

Lauren soupira. Elle en avait mal à la tête.

Depuis la mort de sa petite amie, Ted errait à l'intérieur du manoir, tel un fantôme.

Milo et Annie étaient serrés l'un contre l'autre, comme des âmes perdues en recherche d'un quelconque réconfort.

Matthew élaborait plusieurs schémas, cherchant désespérément une solution au problème.

Seul Andrew restait dans son coin, écrivant encore et toujours sur son fameux carnet.

Il regardait tout le monde en coin, comme s'il analysait les moindres faits et mouvements de tous.

Cette surveillance était devenue plus que pesante.

Lauren le fixa. Il la regarda droit dans les yeux. Elle tressaillit. Il semblait pouvoir lire les recoins de son âme. Il eut brusquement un petit sourire.

Un sourire qui faisait froid dans le dos.

***

Lisa était à l'intérieur de la pièce froide. Elle était barricadée depuis des heures. Depuis presque une journée entière, en fait. Elle avait sommeil. Mais, elle ne devait pas dormir.

Il en valait de sa vie. Si elle s'endormait, elle mourrait. Elle en était certaine.

La mort la guettait. Elle ferma ses paupières doucement. Au fond, ne serait-il pas plus simple de la laisser venir, ainsi, cette fameuse mort ? De la laisser l'emporter ?

Non. Elle ne pouvait pas. Elle ne le devait pas. Elle n'était qu'en troisième... Elle avait encore toute une vie devant elle...

Elle eut de brefs rappels de la nuit précédente. De lorsqu'elle était sortie de sa chambre. Des murmures, qu'elle connaissait si bien... de ces chuchotements... de cette voix familière...

Elle fondit en larmes. Elle susurra :

« Ce n'était pas ma faute... pas ma faute... J'ai été obligée... je suis tellement désolée... »

Les larmes coulaient sur ses joues.

Elles s'écrasaient sur les draps froids.

Elle sentit soudain un grincement de la porte. C'était impossible. La porte était fermée.

Elle chercha brusquement la clé du regard. Impossible de la retrouver. Elle se mit à paniquer à ce moment là.

Une silhouette sombre venait d'apparaitre.

La Danse MacabreWhere stories live. Discover now