Chapitre 7 Dernier acte

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Annie marchait au hasard à travers la maison.

Elle entra dans une pièce. Une mélodie irréelle résonnait dans son esprit.

Une mélodie qu'elle avait tellement aimée...

La pièce était une chambre. Une chambre d'adolescente, de toute évidence...

Une lettre, posée sur le bureau, indiquait :

Ellen

Je suis désolé. C'est impossible. Je n'éprouve rien de plus que de l'affection pour vous.

C

La chambre de l'une des sœurs du petit Richard.

« Alors, ni-ni ? Comment tu vas depuis tout ce temps ? »

Le sang d'Annie se figea dans ses veines. Une seule personne était autorisée à l'appeler comme cela. Derrière elle, le chignon à moitié défait, Tamara se tenait, le sourire aux lèvres.

Annie secoua la tête :

« Disparais ! Tu es morte !

-Mmm... oui. C'est vrai. Comme Milo, non ?

-Que...

-A la seule différence que Milo n'est pas là. Il n'y a que moi... »

Tamara croisa les bras :

« Ce n'était pas très sympa de ta part de me tuer... Je n'ai pas beaucoup apprécié...

-Tu avais couché avec Milo !

-Non ! Même pas ! »

Annie se tut. Elle ne savait pas quoi dire. Tamara, elle, se passa la langue sur les lèvres :

« Cela fait très mal de mourir. Je devrais te montrer, tiens, pour que tu voies ce que ça fait...

-Ne fait pas ça ! »

Tamara planta ses yeux dans ceux d'Annie. Elle fit, d'une voix tranchante :

« La seule raison pour laquelle je ne le fais pas est que je n'en suis pas capable... »

Annie sentit une sueur couler le long de son cou. Un jeune homme apparut aux côtés de Tamara. Milo.

Celui-ci regarda Annie, méprisant :

« Alors, comme ça, tu es toujours vivante...

-Milo ! Mon amour ! Comme je suis désolée... »

Le regard de Milo se radoucit un instant. Il passa son doigt sur les lèvres de la jeune fille :

« Tu es toujours aussi mignonne, aussi... »

Les yeux d'Annie s'embuèrent.

« Je... je dois aller vous rejoindre... »

Tamara lui donna une accolade dans le dos, riant :

« T'as plutôt intérêt, ouais ! »

Annie n'entendait plus rien. La mélodie de tout à l'heure... C'était « La Danse Macabre ». Le premier morceau de plus de trois pages qu'elle avait appris à jouer au piano.

Elle monta, comme un automate, sur le lit.

Elle était tombée amoureuse de Milo lorsqu'elle était toute petite.

Elle était sa nouvelle voisine...

Elle aperçut la corde pendue au plafond. Doucement, elle la mit autour de son cou fin.

A l'époque, elle ne connaissait personne. Elle avait été terrifiée par le fait qu'elle ne se ferait peut-être pas d'amis. Et puis... Milo était apparu.

La Danse MacabreWhere stories live. Discover now