ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟛

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𝐿𝑒 𝓁𝑒𝓃𝒹𝑒𝓂𝒶𝒾𝓃

Je les scrute un par un, désespérée, réalisant à quel point ils ne sont rien d'autre que des imposteurs. Chaque jour, je me demande comment Erman a pu les accepter dans l'organisation. Je ne suis pas du genre à juger rapidement, mais croyez-moi, ces gars-là sont des bons à rien qui ne prennent rien au sérieux. Cela fait maintenant un bon quart d'heure que je me tiens devant eux, et je doute même qu'ils aient remarqué ma présence. Chacun dans ce salon me méprise et me considère comme une intruse. Peu importe ce que je dis, personne ne me prendra au sérieux.

Ils pensent que ma place n'est pas dans ce cartel et qu'Azmi a fait une erreur en décidant de me prendre sous son aile après la mort de ma mère. En gros, ils sont tous d'accord avec Erman. Ils s'efforcent de rendre ma vie infernale en soutenant Erman, mais franchement, ça m'est égal. Ils jouent tous le même jeu : me détruire pour me faire regretter ma naissance. Ils me sous-estiment constamment et répètent sans cesse qu'une femme n'a pas sa place dans ce milieu. Mais je suis ici pour prouver le contraire, pour leur montrer que je suis plus dure qu'ils ne le pensent, et que je ne reculerai devant rien pour prendre ma place dans ce monde impitoyable.

La seule chose à laquelle ils s'abstiennent, c'est de me faire des avances narquoises ou d'y penser ne serait-ce qu'une seule seconde. Erman leur a bien fait comprendre qu'il refusait catégoriquement les relations au sein de l'organisation. Selon lui, personne n'a le droit d'avoir des relations plus intimes que celles entre patrons et collègues. Personne ne prend le risque de tenter quoi que ce soit, par peur de se faire abattre par Erman. Cela ne m'a jamais intéressée, et je suis loin d'être concernée par leurs histoires de cœur ou de corps. Pour moi, tout cela n'est qu'une distraction inutile dans un monde où chaque erreur peut être fatale.

Comme la mienne.

J'ai toujours su que ce cartel était une arène de gladiateurs, où seuls les plus forts survivent. Mon rôle ici, ce n'est pas de chercher l'approbation ou l'affection de ces idiots, mais de me battre pour ma propre place, pour prouver que je suis digne de continuer l'héritage d'Azmi. Ils peuvent bien essayer de me briser, mais ils ne comprennent pas que je suis déjà forgée par les épreuves. Je suis le produit d'une vie de luttes et de pertes, et je suis prête à tout pour montrer que je ne suis pas seulement à ma place ici, mais que j'y règne.

Le jour viendra où ils comprendront que sous-estimer Lya était leur plus grave erreur.

Je me racle la gorge pour attirer leur attention, mais à part Gabriel, personne ne daigne se tourner vers moi. En croisant son regard, une vague de souvenirs me submerge. Ses mots d'hier soir résonnent encore dans ma tête. J'essaie de fuir son regard, mais un sourire narquois étire ses lèvres. Bien sûr que je n'ai pas oublié ce qui s'est passé hier soir avant de me coucher. Je n'ai pas cessé d'y penser, sacrifiant le sommeil dont j'avais désespérément besoin. J'ai essayé de trouver une solution, mais pour la première fois de ma vie, je suis à court d'idées.

Erman va devoir les supplier pour obtenir plus de temps ; c'est la seule issue. Connaissant Erman, il est bien trop attaché à sa propre peau pour la laisser être arrachée par d'autres chefs de gangs. Il serait capable de ramper à leurs pieds pour sauver cette vie où il détient l'argent et le pouvoir. Sa loyauté est dictée par la peur et la survie, et aujourd'hui, il va devoir s'humilier pour conserver son empire.

Alors que j'étais sur le point de réclamer leur attention une seconde fois, Gabriel se positionne soudainement juste en face de moi et dit d'un ton autoritaire :

Gabriel : Ça fait quinze minutes qu'elle est là à attendre que vous la remarquiez et que vous lui prêtiez attention. Alors maintenant, vous allez arrêter de faire les trous du culs et vous allez l'écouter attentivement.

MarcelloWhere stories live. Discover now