ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟚𝟟

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ᎷᎪᎢᎢ

𝚅𝙸𝙻𝙻𝙰 𝙿𝚁𝙸𝙽𝙲𝙸𝙿𝙰𝙻𝙴 𝙳𝙴𝙸 𝙼𝙰𝚁𝙲𝙴𝙻𝙻𝙾.

Je m'enfonce dans le canapé, cherchant désespérément un réconfort dans cette situation insupportable. Ma respiration est saccadée, et je lutte pour garder mon calme. Sept heures. Ça fait sept putains d'heures qu'elle est allongée, inconsciente, à l'étage. Sept heures que nous attendons les résultats de sa prise de sang, pour comprendre ce qui a pu provoquer cette perte de conscience soudaine.

Je lutte pour ne pas laisser ma colère prendre le dessus, car au fond, je sais que je finirais par blâmer Asan. Je me persuaderais qu'il n'a pas tout fait pour la protéger, simplement parce qu'il ne la supporte pas.

Un harceleur anonyme la traque. Mais ce n'est pas qu'une simple question de harcèlement. Cet individu veut sa mort, il veut lui faire du mal tout en restant dans l'ombre. Pourquoi se cacher alors ? S'il préfère rester invisible, c'est qu'elle le connaît probablement. Il souhaite à tout prix qu'elle ne découvre pas son identité.

Quand Asan m'a parlé de tout ça ce matin, je ne pensais pas que la situation était aussi grave. Une agression dans un parking, Raphaël impliqué... et maintenant cette perte de conscience. Ça aurait pu être la fatigue, mais Asan m'a assuré qu'elle était brûlante, trempée de sueurs froides, avant que je ne vienne les récupérer sur cette route déserte.

Ça ne sent pas bon. Quelque chose de plus sombre se trame, et je ne peux m'empêcher de penser que tout ça est loin d'être un simple hasard.

Quand je suis arrivé, Asan portait toujours Lya dans ses bras, fermement, même sur la moto. Il ne l'a pas lâchée une seule seconde, pas même quand je suis venu les récupérer après trente minutes d'attente. Au début, il avait l'air préoccupé, mais cette inquiétude a rapidement fait place à une rage froide. Il était fou de colère, cachant à peine la douleur qui irradiait de son épaule.

Dès que nous sommes entrés, Asan a immédiatement ordonné au médecin de venir, le menaçant de lui briser les jambes s'il n'était pas là en moins de dix minutes. Il ne l'a pas quitté des yeux, le surveillant attentivement pendant qu'il soignait le bras de Lya, et encore moins lorsqu'il lui a fait sa prise de sang. Chaque geste du médecin était scruté, comme si Asan se tenait prêt à intervenir au moindre faux mouvement.

Il n'a pas voulu m'en dire plus sur sa matinée, se limitant aux informations essentielles. Son attitude était glaciale, et il ne me regardait même pas dans les yeux quand je lui demandais des détails. Maintenant que la nuit est tombée, nous sommes chacun de notre côté. Asan est à l'étage, probablement en train de boire, tandis que moi, je reste dans le salon, le téléphone à la main, jetant sans cesse un œil à l'écran, attendant l'appel du médecin pour les résultats.

Je sais, je sais qu'on prend des risques en la gardant ici. Elle est traquée par un malade, un vrai psychopathe. Et pendant que je cogite, ils savent déjà qu'elle est planquée chez les Marcello. Quand ils frapperont, le premier endroit qu'ils vont fouiller, c'est ici. Mais tu veux savoir la vérité ? J'en ai rien à foutre. J'ai sorti Lya des griffes de Lucky, et ce n'est pas maintenant que je vais l'abandonner. J'ai juré de l'aider, de la protéger, et je tiens toujours mes promesses.

Désormais, hors de question que je la laisse quitter cette villa. Elle n'a nulle part où aller tant que son frère est en vie. Elle restera ici, à l'abri de chaque danger que son harceleur lui impose. À deux, on trouvera une solution pour l'atteindre, et en même temps, on planifiera notre vengeance contre Erman.

La sonnerie de mon téléphone brise le silence, coupant net mes réflexions. Déjà dans ma paume, je le retourne simplement et fixe mon regard sur l'écran, où s'affiche le prénom de celui qui s'apprête à me révéler les résultats de la prise de sang.

MarcelloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant