ᏞᎩᎪ𝚅𝙸𝙻𝙻𝙰 𝙿𝚁𝙸𝙽𝙲𝙸𝙿𝙰𝙻𝙴 𝙳𝙴𝙸 𝙼𝙰𝚁𝙲𝙴𝙻𝙻𝙾
Mon dos est plaqué contre le mur froid de cette ruelle mal éclairée, même en plein jour. Mon souffle, rapide et saccadé, trahit les kilomètres que je viens de courir. Mes doigts se crispent autour de mon arme, que je serre contre ma poitrine, le cœur battant à tout rompre. Je me fonds dans l'ombre, obéissant désespérément à l'ordre d'Asan : me cacher.
Mes yeux balayent frénétiquement chaque recoin de la rue, traquant la moindre ombre, prêts à voir surgir un ennemi de nulle part. L'adrénaline pulse dans mes veines, chaque bruit, chaque mouvement devient une menace imminente.
Je ne peux pas rester cachée dans cette ruelle pendant qu'Asan et Matt cherchent cette fichue mallette. L'impression de ne servir à rien me ronge, alors que je voulais tant participer activement à cette mission.
À bout de souffle, je repense à l'homme de la sécurité qui m'a repérée il y a quelques instants. Il m'a poursuivie jusqu'à perdre ma trace, mais il ne doit pas être loin. Je sais qu'il me cherche, et pire encore, qu'il connaît la raison de notre présence ici.
Je serre les poings, le besoin d'agir me tiraille, mais le danger plane encore tout autour.
J'attends le signal d'Asan, celui qui me confirmera qu'ils ont enfin mis la main sur ce pour quoi on est venus — la manette. Mais rien. Le silence s'étire, pesant.
Je jette des coups d'œil frénétiques à mon téléphone, espérant y voir une notification d'Asan, un message, n'importe quoi. Mais l'écran reste désespérément vide.
Moi : Dépêchez-vous...
Je laisse échapper ces mots dans un souffle désespéré, même en sachant parfaitement qu'ils ne peuvent pas m'entendre.
L'homme ne va pas tarder à me retrouver, et si ça arrive... ce sera la catastrophe.
Je manque de sursauter lorsque mon téléphone se met à vibrer brusquement. D'un geste rapide, je le retourne, et un sourire de soulagement m'échappe en voyant le nom d'Asan s'afficher sur l'écran. Sans hésiter, mon doigt glisse pour décrocher. Je colle le téléphone à mon oreille, mais avant même que je puisse prononcer un mot, la voix grave d'Asan explose dans le combiné, me faisant sursauter.
Asan : On a été repérés ! Ils sont plus de vingt, alors cours jusqu'à la voiture, maintenant !
Il me faut une seconde pour saisir le sens de ses mots, tant sa voix est déformée par sa respiration saccadée. Il court. Il est en danger.
Merde. Merde. Merde.
L'adrénaline bouillonne, prête à exploser. Mon regard parcourt frénétiquement la ruelle, traquant le moindre mouvement, le moindre signe que quelqu'un m'a repérée. Rien.
Je déglutis difficilement, ma gorge sèche, avant de murmurer d'une voix tremblante :
Moi : Vous avez la mallett...
Mais je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'il me coupe, sa voix sèche et tranchante, claquant comme un ordre irrévocable.
Asan : Lya, dégage ! Tout de suite !
Son ordre me frappe comme une douche froide, et il raccroche aussitôt, probablement pour se concentrer sur la façon dont il compte semer les vingt hommes à leurs trousses.
Je resserre instinctivement mon arme dans ma main, la pression de mes doigts trahissant ma tension. Inspirant profondément, je me détache du mur et m'élance dans la ruelle. Mes pas résonnent sur le pavé, rapides.

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Marcello
ActionPlongée dès sa naissance dans l'univers sans merci de la mafia, Lya est une figure énigmatique. Dépourvue de la présence maternelle dès ses premiers instants, elle est élevée dans l'ombre des combines et des intrigues par son beau-père, un maître de...