Marcello

ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟞

𝐿𝑒𝓃𝒹𝑒𝓂𝒶𝒾𝓃.

ᏞᎩᎪ

𝚅𝙸𝙻𝙻𝙰 𝙿𝚁𝙸𝙽𝙲𝙸𝙿𝙰𝙻𝙴 𝙳𝙴𝙸 𝙼𝙰𝚁𝙲𝙴𝙻𝙻𝙾

La chaleur des draps enveloppants, le confort douillet du matelas, le coussin moelleux comme une brioche fraîche. Et pourtant, malgré tout ce luxe, ma nuit a été épouvantable. Chaque heure a semblé aussi longue qu'une année infernale, mes yeux brûlent et mes paupières sont lourdes comme du plomb. Je suis épuisée, mais même en restant une heure de plus dans ce lit, je sais que le sommeil me fuira encore. Toute la nuit, mon esprit a été obsédé par une seule chose : Asan Marcello.

Je n'ai pas pu m'empêcher de revisiter cette soirée au club, où j'ai croisé son chemin sans jamais imaginer qu'il pouvait être le Marcello dont tout le monde parle. Les souvenirs des cadavres marqués d'un "M" sur la peau me sont revenus en mémoire de façon troublante. Moi qui voulais découvrir qui se cachait derrière le prénom Asan, j'ai réalisé que j'avais en fait fait sa connaissance dès ma première soirée dans le club, où il m'avait même agressée.

Je fus obsédée tout au long de la semaine suivante par deux hommes : mon agresseur et Asan Marcello, dont les cadavres marqués de "M" semblaient être son signature macabre. C'était comme s'il laissait derrière lui un message clair à chaque fois qu'il passait. Mais en réalité, ces deux hommes ne faisaient qu'un. J'avais été agressée par Asan Marcello lui-même, celui qui m'avait plaquée contre le mur et avait exercé une pression implacable sur moi.

Quelle horreur.

Dès que Matt a quitté la chambre, je me suis permis une douche rapide dans la salle de bain attenante à cette vaste pièce. J'ai trouvé quelques vêtements dans l'armoire : un jogging et un t-shirt noir oversize. Lorsque j'étais installée dans le lit, j'ai été forcée d'écouter les hurlements ininterrompus d'Asan qui réprimandait Matt à cause de moi. Je me suis sentie mal à l'aise, non pas tant à cause des cris d'Asan, mais davantage à cause de la culpabilité que je ressentais à l'idée d'être la cause de leur dispute. À un moment donné, j'ai sérieusement envisagé de quitter discrètement la maison pour échapper à ce vacarme insupportable. Cependant, en jetant un œil par le balcon, j'ai constaté qu'il m'était impossible de m'échapper, car la propriété était sous haute surveillance avec de nombreux vigiles postés autour....

Mes pensées sont interrompues par un léger coup à la porte, et rien que l'idée que cela puisse être Asan fait se serrer mon estomac. Je me redresse, et hésitante, je réponds simplement "oui".

Mais toute la tension qui m'envahissait s'évanouit progressivement lorsque Matt pénètre dans la chambre, un sourire rayonnant étirant ses lèvres. Son expression chaleureuse contraste avec l'anxiété qui m'habitait encore quelques instants auparavant. Je lui adresse un sourire timide en retour, observant avec curiosité l'enveloppe qu'il tient fermement dans sa main.

Matt: As-tu bien dormi, Lara Croft?

Il s'adosse au pied du lit, croisant les bras sur sa poitrine, tandis que je ne peux m'empêcher d'éclater de rire en entendant le surnom ridicule avec lequel il vient de m'interpeller.

Moi : Lara Croft ? Sérieusement, Matt ?

Matt: Tu mérites clairement ce surnom ! Si seulement tu pouvais te voir te battre, tu comprendrais pourquoi je dis ça.

Moi: Mais tu ne m'as même pas vue me battre. À peine ai-je infligé un coup à Lucky, rien d'impressionnant.

Il souffle d'exaspération, un léger rire moqueur s'échappant de ses lèvres, tandis qu'il murmure avec un brin de sarcasme : "Mais bien sûr, c'est ça." Puis, il s'assoit sur le lit, son visage illuminé par un large sourire qui trahit une lueur taquine dans ses yeux.