Les JO en LV | Léon Marchand

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Jean : Tu m'expliques ?

Astrid : De quoi ?

Jean : Toi et Léon. Vous disparaissez pendant presque une demi-heure, vous vous échangez vos contacts, et surtout, ce clin d'œil, ces sourires complices pendant toute la soirée...

Astrid : Depuis quand es-tu devenu si observateur ?

Jean : Ah, donc tu ne nies pas ?

Astrid : Laisse tomber.

Jean : Oh, elle est toute gênée maintenant.

Je lui adresse un regard noir en l'ignorant, mais il ne se démonte pas et sourit, amusé.

Pour échapper à son insistance, je sors mon téléphone pour répondre aux messages en attente. Heureusement, nous arrivons à temps pour voir les dernières nations défiler dans la parade.

Quand la France est entrée, inutile de préciser que nous étions à deux doigts de l'hystérie collective. Entre les drapeaux, les chants et l'ambiance, c'était un moment inoubliable.

C'est à ce moment-là que je reçois une notification de Léon : une photo de lui sur le bateau-mouche, entouré d'autres athlètes en arrière-plan.

Je lui réponds immédiatement : « Attention, tu vas faire couler le bateau. » suivi d'un second message : « Je rigole, rendez-nous fiers 💙🤍❤️. »

Natalia : Dis-moi, ma chérie, pourquoi tu souris comme ça devant ton téléphone ?

Astrid : C'est rien, juste une vieille vidéo dans mes memories qui est apparue.

Ma mère plisse légèrement les yeux, visiblement sceptique, mais elle n'insiste pas davantage.

Astrid : Au fait, où est allé Papa ?

Natalia : Il est en tribune présidentielle avec d'autres personnalités. Les mêmes qu'on a croisées tout à l'heure.

Astrid : Et toi, pourquoi tu n'y es pas allée ?

Natalia : Je lui ai dit d'y aller sans moi, j'avais besoin de me poser un peu. Mais ça va mieux, je vais le rejoindre maintenant.

Je la fixe, inquiète.

Astrid : Maman. C'est encore ton anémie, pas vrai ? Demain matin, j'appelle un médecin.

Natalia : Je t'assure que ça va, ma малышка. (chérie)

Elle m'appelle souvent comme ça, en russe. Elle est d'origine russe et glisse souvent des mots de sa langue natale dans nos conversations.

Astrid : Non, Maman, je tiens à ce qu'on fasse des examens. C'est important.

Elle soupire, résignée face à mon insistance. Je peux être une vraie tête de mule quand il s'agit de la santé de ceux que j'aime.

Finalement, elle accepte, et nous décidons d'aller rejoindre mon père toutes les deux.

Jean, lui, doit rentrer. Sa copine Zita a fini ce qu'elle avait à faire, et il préfère aller la retrouver.

La fin de la cérémonie était magique. Les derniers relayeurs de la flamme, l'allumage de la vasque olympique, le passage du chevalier, le défilé des drapeaux... et le show spectaculaire de Céline Dion en guise de bouquet final.

En revanche, les discours étaient beaucoup moins captivants. Longs, trop longs, comme toujours.

Sur le chemin du retour, nous sommes installés tous les trois dans la limousine de mon père. Je suis assise à côté de ma mère, qui semble pensive.

Natalia : Dis-moi, ma chérie, comment fais-tu pour régler tes publications sur Instagram ?

Astrid : Oh, tu veux poster quelque chose ? C'est génial, Maman !

Natalia : Oui, je voudrais essayer de faire comme toi. Comment tu les appelles déjà... les damps ?

Astrid : Les dumps, tu veux dire ? Oui, c'est une super idée ! Commence par sélectionner les photos que tu veux mettre.

Elle hoche la tête et commence à trier les photos sur son téléphone.

Astrid : Je mettrais celle-là avant l'autre, ça rendra mieux.

Natalia : Oui, c'est plus homogène comme ça.

Astrid : Voilà, parfait. Le post est super.

Natalia : Merci, ma chérie. dit-elle en m'embrassant tendrement sur la joue.

Je souris. Ces moments simples avec ma mère comptent plus que tout pour moi.

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