64. All I want for Christmas is you

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Point de vue : Charles

Sous la table ma jambe ne cessait de tressauter, j'étais en stress complet. A en juger par la manière dont Sybille ne pouvait s'empêcher de regarder son téléphone toutes les dix secondes, je savais qu'elle s'inquiétait autant que moi. Le message qu'Erine m'avait envoyé n'avait rien pour nous rassurer, dans leur famille un « contre-temps familial » pouvait signifier énormément de choses, qui n'étaient pas toujours positives.

Je persistais à faire comme si ça ne m'atteignait pas, de sorte à ne pas inquiéter ma famille qui commençait à se poser des questions sur l'absence de ma petite amie.

Charlotte se penchait au-dessus de la table pour me questionner, je décidais de lui mentir ouvertement en disant qu'Erine ne devrait plus tarder, ce qui m'attirait les foudres du regard de Sybille.

_ je vais essayer de l'appeler, décrétait-elle.

En quelques secondes, son téléphone était déjà collé à son oreille, en train de sonner dans le vide. Erine ne décrochait pas, tout comme elle ne répondait pas au message.

_ j'ai vraiment un mauvais pressentiment, s'inquiétait Sybille. C'est pas normal qu'elle prenne autant de temps.

Arthur essayait de la rassurer tant bien mal, seulement, elle ne souhaitait rien entendre car elle savait que j'avais le même pressentiment qu'elle. Cette boule au ventre d'angoisse ne me quittait pas, j'avais la sensation de devenir paranoïaque.

Le peu de fois où Erine m'avait envoyé ce genre de message, c'était quand il s'agissait d'un problème avec son père. Hors, il était tenu à distance de ses enfants grâce à l'ordonnance restrictive mise en place, il ne pouvait pas être là, et il n'était pas censé être là. Pourtant le doute ne me quittait pas, il s'agissait de Jos Verstappen, rien ne pouvait l'arrêter s'il comptait faire du mal à ses enfants.

J'attrapais ma coupe de champagne pour en boire une gorgée en espérant que ça aiderait à dénouer le noeud qui prenait place dans ma gorge, tout en jetant des coups d'œil rapides vers la baie vitrée du restaurant qui donnait sur l'extérieur. A travers cette dernière, j'avais en visuel l'immeuble dans lequel Erine logeait, espérant la voir sortir en courant pour nous rejoindre.

Au lieu de ça, j'assistais à une scène surréaliste, deux voitures de police s'arrêtaient devant la porte, les agents se précipitaient à l'extérieur pour entrer dans le bâtiment en courant. J'interceptais l'attention de Sybille pour lui montrer ce que je voyais, ses yeux s'ouvraient en grand, lorsque les voitures des forces de l'ordre étaient suivies d'un hélicoptère qui atterrissait sur la piste de ski la plus proche.

_ il doit se passer quelque chose de grave pour qu'il déploie autant de moyens, observait Lorenzo.

Sa remarque empirait mon mauvais pressentiment, c'était vraiment étrange comme sensation. J'étais dans le déni complet car au fond de moi c'était comme si je savais déjà ce qui avait lieu.

_ pitié, faites que ce ne soit pas pour Erine, suppliait Sybille.

_ pitié, faites que ce ne soit pas à cause de Jos, reprenais-je.

Sybille tournait précipitamment la tête vers moi, choquée de ce que je venais de dire.

_ c'est impossible, défendait-elle.

Je n'osais pas lui dire que je n'y croyais pas, j'aimerais avoir tort, j'aimerais pouvoir dire que je savais que ça ne pouvait pas être Jos, mais je mentirais si je le disais. Alors je me contentais de garder le silence et de me tourner à nouveau vers la vitre pour assister à la scène, comme toutes les familles présentes dans le restaurant.

Les virages du Destin | Charles LeclercWhere stories live. Discover now