5 - La Moisson -

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Après

12-

J'écoute la pluie. Qui a commencé à tomber quand Flavia m'a appelée. Comme si le ciel pleurait ma misérable existence. Le tonnerre gronde. Je suis apaisée par le bruit de l'eau, mais les éclairs ravivent les flammes de ma colère.

Pourquoi ? Pourquoi tout tombe sur moi ?

Après ce qui C'Est passé, on aurait pu nous laisser en paix ! Mais non, les gens ont préféré reporter leur colère sur moi, scellant mon sort. Comme si C'Était de ma faute.

Je ravale mes larmes. Je me calme. Personne ne doit me voir dans cet état. Je craquerai quand je serais seule, comme je le fais toujours. Je dois cacher mes émotions.

La porte s'ouvre. Un pacificateur fait entrer mon père, et ferme derrière lui.

Il me regarde, les yeux rouges. J'ai la gorge nouée. Il m'ouvre ses bras, où je me précipite. Je sens quelque chose qui coule sur mon épaule, mais je fais comme si je n'avais rien senti. Je ne sais pas quoi dire. J'ai beau avoir été préparée à ce moment, j'hésite encore.

- Papa ?

- Oui ?

- Est ce que... Tu as encore des conseils à me donner ? Dis-je avec une toute petite voix.

Il inspire. Fait une tentative de sourire.

- J'avais préparé un grand discours pour ce jour. Mais j'ai tout oublié.

Une esquisse de sourire se dessine sur nos lèvres. Mon père n'oublie JAMAIS rien. Même les choses dont personne ne veut se souvenir.

- Trouve toi des alliés, puisque c'est possible. Prends quelqu'un de fort, quelqu'un d'intelligent, quelqu'un qui se fasse apprécier du public. Je ne sais pas combien d'équipiers tu auras, mais quoi qu'il arrive, prends au moins un garçon.

- Ok.

- Méfie toi des juges. C'est possible qu'ils Sachent.

- J'espère qu'ils ont la mémoire courte..

- J'espère aussi. Et surtout..


Il me regarde dans les yeux.

- Surtout, méfie toi de Nash.

Il me serre la main, où il dépose quelque chose de lourd, que je met discrètement dans ma poche. Il est possible qu'on nous observe.

Trop vite, les pacificateurs lui demandent de partir. Il me regarde une dernière fois, et s'en va. Mais avant qu'il disparaisse, je vois quelque chose qui brille au coin de son œil...


Je m'assois sur le canapé. Personne d'autre ne viens me voir, ce qui ne m'étonne pas.

Flavia viens me chercher pour m'emmener à la gare. La première chose qu'elle me dit:

- Ma chérie, être maudite et participer aux Jeux, ça fait horriblement cliché, tu sais?

Je soupire. Ça commence bien.

- Bon, ça plaira peut être au public.

Elle tape dans ses mains.

- Allons y, Nash nous rejoindra bientôt.

Il doit avoir du monde à qui faire ses adieux, lui.

Flavia part, et je la suis.



5-

Je suis seul, dans cette pièce, où les quatorze tributs masculins du district Cinq ont fait leurs adieux, avant moi.

Les Hunger Games du RenouveauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant