X/Eavesdropping

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-Liam, je... Pourquoi tu as ce fond d'écran ?
Je mets l'écran en face de ses yeux. Il paraît gêné, presque autant que moi.
-Ah, euh, je... J'ai du faire une mauvaise manipulation...
Je ne sais pas si je dois être gênée ou rassurée...
-Ah, d'accord... Je suis désolée pour la glace, mais je dois rentrer chez moi, je, à demain Liam.

  Je n'ose même pas lui dire au revoir, je m'échappe de sa chambre,  prenant mon sac à la volée. Je remercie la famille Hamilton et rejoins au  pas de course ma demeure. Une douleur apparaît au niveau de mon crâne,  il ne manque plus que ça ! Il me reste des dolipranes dans le tiroir de  ma table de nuit normalement. Arrivée dans ma chambre, je me dirige vers  cette dernière, en ouvrant le meuble, mon regard se pose sur tout autre  chose... Gris métallique, saillant, une mince trainé rouge la recouvre :  ma lame de rasoir. Je la prends du bout de mes doigts, la caressant sur  les parties non coupantes, je sens mon sang sec sous mes empruntes  digitales. Un coté obscure me pousse à recommencer, pourtant une chose  me retient, auparavant je n'aurais pas hésité une seconde, même sans  réfléchir ; maintenant, des millions de questions se bousculent dans ma  tête.
Je repose l'objet coupant sans regret et prends mon  médicament. Pendant le reste de la journée, je m'affaire, à mes quelques  devoirs de la semaine. J'ouvre mon agenda, à la page de lundi, je n'ai  que mes exercices de Mathématiques. Liam les a faits, je vais l'appeler.  Je cherche désespérément mon portable aux quatre coins de ma chambre.  Oh non... Je l'ai oublié chez Liam ; sous le lit : j'étais trop fixée  sur la photo... Comment vais-je le récupérer ? Il ne me reste plus que  l'échelle et espérer que sa fenêtre soit ouverte. 

Je me  penche à ma fenêtre, je suis à environ deux mètres cinquante du sol. Je  prends mon courage à deux mains en m'asseyant sur le rebord et en  m'élançant dans le vide. Mes pieds s'abattent violemment sur le gazon,  créant tout de même une couche, amortissant ma chute. Une tension  s'exerce au niveau de mes chevilles, le temps passe, la douleur  s'estompe. L'échelle est au bas de la fenêtre de Liam, je grimpe en  quelques secondes. Dieu est avec moi, sa porte vitrée est entre ouverte,  comme s'il avait anticipé ma venue. Derrière les verres translucides, je  ne vois aucune trace de Liam, il n'est pas dans la pièce. Je décide  quand même de rentrer, avec la plus grande des discrétions. Je dépose  la semelle de mes converses délicatement sur le carrelage, je marche sur  la pointe des pieds, afin de ne pas me faire repérer. Je pose mes  genoux par terre et penche ma tête vers le bas. Je soupire de  soulagement en l'apercevant. Je prends mon téléphone fermement entre mes  mains et me relève en laissant mes yeux baissés.
Je lève la tête inconsciemment : LE CHOC. 

  Liam est devant moi. Non, ce n'est pas le Liam habituel, c'est Liam :  cheveux mouillés, torse nu, corps humide, rien qu'une serviette blanche  au tour de sa taille. Mon dieu ! Mais c'est quoi ce corps ?! Ce « V »  aux bas de ces abdominaux, ces tablettes de chocolats, ces... ces  muscles ! La vérité, c'est que je n'arrive pas à sortir un mot, ils sont  tous absorbés par la musculature de Liam.

-Dis quelque chose  s'il te plait, je vais m'effondrer sur place, j'articule mot à mot sans  quitter des yeux les gouttelettes d'eau qui ruissellent sur son torse.  Oh non, j'ai dis ça à voix haute... Dites moi que je rêve.

-Mademoiselle Connor s'est-elle perdue ? Ou trompée de chambre ? M'adresse-t-il d'un air narquois.
-Je suis venue récupérer mon téléphone, t'inquiète.
Je le lui montre pour insister.
-Euh... Bye Liam, à demain...
  Je suis légèrement gênée, pour être rentrée dans sa chambre sans  permission et pour assister à ce tel élan d'impudeur de sa part.
-Attends Angel, il faut que je te parle.

Il faut qu'il me parle ? J'ai fait quelque chose de mal ? Il a quelque chose à me reprocher, m'avouer ?

-Par contre, il va falloir que je m'habille...
-D'accord.
Si c'était ça qu'il voulait me dire...
-Tu peux te tourner s'il te plait ? Ajoute-il avec un sourire en coin.
-Oh oui, bien sûr !
Qu'est-ce que j'attendais ? Qu'il se déshabille devant moi ?

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