Chapitre 27 : Parce que je t'aime...

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PDV de Reyes :

C'est comme si j'avançais dans un brouillard qui m'entoure, rendant chacun de mes membres lourds et dure à porter. Trois jours. Soit l'éternité quand je suis loin d'elle. Trois jours que je ne l'ai pas revu après la fois où elle était devant chez moi. Allongé sur mon lit, je regarde le plafond. Que faire d'autres ? Bien sûr que j'ai lu sa lettre. Je suis même allé le voir, je l'ai écouté parler, et j'ai même accepté de lui laisser une chance. Pour elle. Rien qu'en pensant de nouveau aux dernières lignes de sa foutue lettre, je deviens fou. Je ne sais pas combien de fois en trois jours j'ai bien relis ces trois petits mots qui contiennent seulement sept lettres. Sept putins de lettres qui me rendent fou. Qu'est-ce que je suis censé dire face à ça ? Qu'est-ce que je suis censée faire ? J'en ai aucune idée. Je suis juste bon à me morfondre dans mon lit, n'allant même pas en cours car je n'ai pas la force d'affronter son regard, de la voir. Je sais qu'à peine j'aurai posé les yeux sur elle, je me précipiterais vers elle, toute raison envolée, pour la prendre dans mes bras pour ne plus jamais la lâcher et l'embrasser à lui en faire oublier son prénom. Mais voilà. Je ne peux pas lui faire ça. Pas après comment j'ai pu la traitée. Et dire qu'elle m'aime ! Je n'arrive pas y croire tellement ça me semble impossible. J'en arrive même à me demander parfois si elle ne s'est pas trompée de personne en les rédigeant sur le papier. Comment peut-elle m'aimer après tout ce que je lui ai fait subir ? Je ne la mérite tout simplement pas, et je le sais parfaitement. Déjà, juste quand on regarde ce qu'elle a fait pour moi, je me rends compte que je ne la mérite absolument pas. Il lui faudrait un mec qui prenne soin d'elle, et qui ne la détruit pas à chaque fois que quelque chose ne va pas. Je sais qu'elle me donne les cartes et me laisse jouer pour elle. Maintenant, le tout, c'est de savoir si je vais choisir de la laisser partir pour trouver quelqu'un qui la mérite vraiment, ou bien si je prends la décision d'être égoïste et de la garder pour moi. Je ferme les yeux, ne sachant pas quoi faire. "Je t'aime." Ces mots n'arrêtent pas de résonner dans mon esprit, ce qui ne m'aide pas beaucoup pour prendre la bonne décision. Car plus je les entends dans ma tête, plus je me rends compte que ce que j'éprouve est peut-être ce qu'on appelle l'amour. J'ai l'impression d'être un bébé qui apprend à marcher. C'est si nouveau pour moi. Comment savoir si j'éprouve la même chose qu'elle ? Je n'en ai aucune idée, et ça comme à me ratatiner le cerveau. Par ma fenêtre ouverte, j'entends soudain une voix féminine pleine de colère qui cri devant chez moi.

- Reyes Trimaldi, descends ton cul de connard que je te tue !

Je regarde par la fenêtre Violine, qui cri bien sûr, accompagnée de Gabriel, Eric et Eva. Mais qu'est-ce qu'ils font tous là.

- Qu'est-ce que vous foutez là ?

Je ne suis vraiment pas d'humeur à ce qu'ils viennent tous me soûler.

- Je viens te remettre les idées en place, et s'il le faut je compte bien te frapper la tête contre un arbre, continue Violine.

- Mais de quoi...

- Tessa, et n'essaye même pas de maintenant de me dire que tu ne sais toujours pas de quoi je parle, parce qu'on sait tous les deux que c'est faux.

- Comment...

- Je ne sais pas ce que tu lui as fait exactement, mais il est sûr que tu lui as encore fait du mal. Sauf que je crois bien que cette fois c'est encore pire que les précédentes, parce que maintenant elle t'aime et t'es tellement con que t'es même pas capable de te rendre compte que tu éprouves la même chose à son égard.

- Violine... Tente Gabriel.

- N'essaye même pas Gabriel, parce que tu sais très bien que j'ai raison. Tessa ne l'avouera jamais, mais elle a une vie de merde et elle est malheureuse. Ou du moins elle l'était jusqu'à ce que tu rentres dans sa vie. Elle a essayé de lutter, mais sans succès, car t'as toujours été dernière elle pour lui rappeler que tu ne lâcherais pas l'affaires. Sauf que maintenant tu fuis. OK, elle a peut-être dépasser les limites, et encore je ne sais pas de quoi il s'agît puisqu'elle ne peut pas en parler, mais tu sais aussi bien que moi pourquoi elle a fait ça, alors arrête de te cacher comme un chiot blessé et assume un peu tes conneries pour une fois. Parce que pendant que tu te morfonds dans tes regrets, elle, elle souffre vraiment, malgré qu'elle ne le montrera jamais. Maintenant c'est à toi de voir Reyes, si tu as envie de la laisser filer ou pas. (Elle marque une pause, comme pour laisser ses paroles m'atteindre totalement, avant de se tourner vers les autres.) Et au cas où ça t'intéresse, elle est seule chez elle jusqu'à demain soir.

La liberté de l'oiseauWhere stories live. Discover now