Chapitre 43

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Étoile Cendrée était déjà avec ses deux anciens apprentis. Ils se préparaient pour aller à l'extérieur du camp, les trois matous traversèrent le tunnel d'ajonc. A la sortie du tunnel, Etoile Cendrée demanda.

- Mmh, on chasse chacun de nôtre côté... ou bien vous préféreriez que nous restions ensemble.

- Séparons-nous, Intervint aussitôt Pelage de Jais sans même laisser le choix à l'autre guerrier.

Etoile Cendrée hocha la tête, puis ils disparurent tous trois dans les broussailles. Ils prirent chacun une destination différente. Le meneur alla en direction de la rivière, Éclat d'Opale droit devant lui, là où se trouve la plaine de leur premier entraînement, et Pelage de Jais à gauche, à la limite du territoire à l'opposé de celui de la rivière. 

Pelage de Jais n'avait pas vraiment l'intention de se donner à fond pour la chasse. Il était ailleurs depuis que l'étrange matou lui avait révélé la cause de l'assassinat de ses parents. Pelage de Jais s'assit sur le bord de la frontière, celle qui séparé son clan du vaste monde qui les encerclés. Il songea un moment, et si il partait ? Après tout, il n'avait aucune envie de rester avec l'assassin de ses parents. Lui qui avait grandi ici, avec le désir de faire souffrir tout ceux qui lui on fait du mal. Tout ceux qui on fait disparaître à jamais ses parents, ceux qui lui on arrachait l'amour propre de sa mère et de son père. C'était donc eux, enfin lui. Le meneur, peu importe... ils sont tous coupable. 

Il pensa soudainement à Éclat d'Opale.  Lui, il avait bien quitté le clan pour s'entraîner seul, quittait le territoire. Il est devenu fort. Très fort même. Pelage de Jais n'en savait rien, mais il se faisait des idées. Peut-être qu'Éclat d'Opale avait réussi à le surpasser. Il effaça cette idée de la tête, ne voulant pas causer de tension inutile entre lui et son chère "rival". Au moins l'entrainement l'aura aidé à mûrir, tiens il a mûri. C'est vrai qu'il semble moins agité... . 

Pelage de Jais renonça tout de même a quitter le clan. C'était peut-être un accident, et puis où irait-il ? C'est pas vraiment le bon moment pour prendre des décisions sur un coup de tête. Vaut mieux attendre un peu et y réfléchir sérieusement. 

Pelage de Jais n'avait pas remarqué, mais il commençait à se faire tard. Le ciel commençait à être violacé, il se redressa donc. 

" Ils doivent m'attendre." Pensa-t-il.

Quand il se retourna, une voix rauque l'arrêta.

- Où est-ce que tu vas ? ria-t-il avec sarcasme. Je croyais que les chatons ne devait pas sortir de leur niche. 

Pelage de Jais pivota, dévoilant ses crocs. Il fouetta l'air de sa queue, la claquant sur ses flancs. 

- Tu tombe bien, en fait. J'avais besoin de me défouler un peu, toisa Pelage de Jais en s'éloignant de son territoire pour se rapprocher du solitaire.

- C'est très irresponsable ce que tu fais, ce n'est pas digne d'un guerrier. ria le matou.

- Je crois que tu n'en as pas vu d'assez près, railla le guerrier.

Il mit tout son poids sur son arrière-train, près à bondir sur son assaillant, mais celui-ci ria froidement en le toisant.

- Tu n'aurais pas du t'éloigner, renchérit-il. 

Deux autres matous apparurent d'un buisson, se postant derrière lui en lançant des regards glacials, tandis que le premier souriait.

- C'est ça vos lois, à vous, chats de rue. Attaquer à plusieurs un seul guerrier ? ça me va à moi, j'vous prends tout les trois !

- Tu te trompes mon petit... nous, nous n'avons pas de loi ! s'écria l'inconnu en accourant sur Pelage de Jais.

Pelage de Jais fléchit les pattes et se projeta sur le côté, laissant ainsi son agresseur se jeter dans le vent. Il lui sauta au cou, enfonçant ses crocs dans sa nuque. Le matou gémit et se débattit aussi rageusement qu'il le pouvait. Pelage de Jais enfonçait ses crocs plus profondément encore, en lui assénant des coups de griffes sur le museau et le dos. ça aurait été bien plus simple si il était seul, malheureusement ce n'est pas le cas. D'horribles griffes acérés se plantèrent dans la croupe du guerrier, le faisant alors lâcher prise.  Pelage de Jais se retourna aussitôt, renversant le gros matou en lui fauchant les pattes avant. Celui-ci était bien plus robuste. Il se jeta malgré tout sur lui, lacérant son poitrail de ses griffes déchaînaient. Le gros félins gémit et battu en retraite, sans pour autant laisser ses congénères hors de portés. 

Pelage de Jais se fit frapper la tête, par de multiples coups de pattes en continue. Il frappa d'un violent coup de patte devant lui, essayant de se débarrasser du matou qui l'aveuglait à force de l'assommer. Sans qu'il ne comprenne le pourquoi du comment, une masse vint le plaquer au sol. Puis une autre vint le maintenir, il put voir le gros matou revenir à la charge et les trois solitaires se ruèrent sur lui, infligeant de multiples blessures. Tandis que Pelage de Jais se débattait avec rage, une éclaire blanche fit violemment expulser l'un d'entre eux. Le plus gros matou arrêta de lui lacérer le flanc, et fixa son congénères à terre. Il gémissait et feulait de rage, jusqu'à ce que celui-ci s'éloigna rapidement en boitant follement.

Pelage de Jais était encore étourdi par les coups qu'il venait de recevoir. Et à sa grande surprise, les deux solitaires le lâchèrent pour se jeter sur une masse blanche. Celle-ci gronda en tailladant avec fureur les côtes de l'un deux. Le plus robuste des deux prit la fuite en rejoignant son camarade, et l'autre se fit violemment plaquer contre le sol. 

Pelage de Jais reconnut avec surprise le félin, c'était Éclat d'Opale. Il lui dévoila une bonne partie de ses crocs, et le toisa.

- Ne revenez plus jamais ici. feula-t-il, en le relâchant.

Celui-ci se précipita hors de portée du nouveau guerrier, et courut loin de la frontière, disparaissant derrière des broussailles.

Pelage de Jais n'avait pas remarqué Etoile Cendrée juste derrière lui. Il avait les yeux écarquillés d'admiration, de fierté. Il aida Pelage de Jais à se relever.

- Tout va bien, Pelage de Jais ? demanda le meneur, inquiet.

Pelage de Jais se redressa, puis hocha simplement la tête. Le meneur s'avança sur Eclat d'Opale qui était toujours aux aguets.

- C'est bon, tu les as fait fuir. déclara Etoile Cendrée, toujours admiratif. Je te félicites... tu m'as impressionné. Je savais bien que tu étais devenu plus doué, mais tu m'impressionnes.

- Je n'ai fait que ce qu'un guerrier aurait du faire. Et puis, Pelage de Jais les avait beaucoup affaibli avant mon arrivé. affirma-t-il en regardant celui-ci.

- Allons chercher nos proies et rentrons. dit le meneur, en rebroussant chemin.

Éclat d'Opale suivit ensuite le meneur, esquissant un sourire amical à son camarade. 

Pelage de Jais l'observa pénétrer dans le territoire en s'éloignant. Son sourire... que signifiait-il ? Est-ce une manière de se moquer de lui ? Pelage de Jais serra les crocs, même si rien ne lui confirmait ses pensées. Pouvait-il vraiment avoir surpassé Pelage de Jais ? Cette pensée le répugnait. Comment un avorton comme lui pouvait ne serait-ce que l'égaliser ? Ses griffes pénétrèrent dans le sol.

Certes, il les avait blessés, mais pas au point de les affaiblir comme l'avait prétendu Éclat d'Opale. Pelage de Jais ravala son mépris et emboîta le pas des deux autres matous. Le regard aussi noir que jamais.

La guerre des clansWhere stories live. Discover now