Chapitre 1: Le début du commencement (chr. Sandra)

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Dimanche 11 mars :

La cérémonie de mariage s'est passée à merveille. Nous n'avons pas eu de soucis, de dérangement, ou d'opposition, alors que j'ai prié toute la journée pour qu'il y en ai au moins une et qu'on décale les festivités.

Pourtant, Dieu n'a pas été de mon côté, cette fois-ci.

Mon nouvel époux, Leandro Abelino Da Salva Morales, est un espagnol de 29 ans, venue ici pour affaires, il y a 7-8 ans, et étant resté ici après avoir fait fortune. D'après mes proches et les siens, c'est un charmant bel homme, intelligent, doux, et plein de charité. Moi, je pense seulement que c'est un homme comme les autres, et qu'il doit cacher quelque chose derrière cette personnalité si fictive. D'ailleurs, je me demande bien comment il a pu faire fortune ici, à 21-22 ans, en sachant qu'il n'y a rien ici qui puisse être considéré comme une richesse, exceptés la vente de drogue, de tabac, ou l'emploi de prostitution. Je sais, je suis très pessimiste à propos de mon pays, mais c'est seulement lorsqu'on vit ce genre de misère que l'on peut comprendre ce que les gens comme moi ressentent.

"Tu comptes fixer la fenêtre, comme ça, encore longtemps ?"

Leandro est debout devant moi, en train de mettre sa cravate en place, pour aller "travailler".

"Non...pardon.

- Si t'as envie de fuir, vas-y, fuis.

- Ce n'est pas..."

Oui, j'ai envie de fuir. Oui, j'ai envie de sauter par cette fenêtre. Et oui, je ne le supporte déjà pas. Mais je ne peux prendre le risque de mettre ma famille en danger...

"Tu ne sors pas de la maison aujourd'hui. Ne t'occupe pas du ménage, la bonne s'en chargera. A part ça, fais comme chez toi...quoique, tu es désormais chez toi. Si tu veux regarder la télé, utilise celle de la chambre, celle du salon est difficile à manier, je te montrerais comment faire ce soir. Pareil, si tu as faim, sers-toi dans le frigo. Le noir c'est le frigo à vin, le rouge c'est le congélo, et le gris c'est là où il y a tout le reste.

- D'accord..."

Eh bin, je ne risque pas de me perdre là-dedans.

"Ah, j'oubliais. Tu n'ouvres la porte à strictement personne, même pas à un membre de notre famille.

- Pourquoi ?

- Parce que j'en ai décidé ainsi. Maintenant, il faut que j'y ailles. Reste tranquille, veux-tu ?

- Oui.

- Bien. A ce soir."

Il s'en va alors. Après qu'il ai fermé la porte à clé, je verrouille le loquet d'intérieur, au cas où. Ce n'est pas pour le coincer dehors - c'est le propriétaire de la maison, il trouvera toujours un moyen de rentrer et je ne tiens pas à finir en bouillie - mais plutôt pour me protéger des hommes habitant aux alentours. Ok, on se situe dans un quartier de riches, mais tout de même, il faut que je reste sur mes gardes.

D'ailleurs, hier aussi je l'étais. Je craignais de devoir lui ouvrir mes jambes le soir même du mariage, mais...il ne m'a pas touché, du tout. Après être rentrés, il m'a autorisé à aller me coucher, et lui est resté jusqu'à je ne sais quelle heure, sur son ordinateur, à taper des données que je ne pouvais voir de là où j'étais. Je me suis donc allongée dans son lit - si l'on peut appeler ça comme ça, vu sa taille et le nombre de personnes qu'il peut contenir - et sans m'y attendre, je me suis assoupie en moins de deux !Mais, sinon, je me demande vraiment quel genre d'homme il est, et pourquoi il joue différents rôles devant les gens...

Une Fille AmoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant