Premier chapitre

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Alyssa Miller, brune aux yeux bleu l'un et marron l'autre, est une fille attachante qui a, du haut de ses dix-neufs ans, vécu pas mal de choses. Son père, grand coureur de moto, avait donné sa passion à ses deux enfants. Alyssa ainsi que son frère commençaient à se faire un nom dans le domaine. Mais trois ans auparavant, lors d'une course, Alyssa et le patriarche avaient eu un accident duquel elle avait été la seule à réchapper. Deux ans après, elle quittait la maison familiale ainsi que sa mère et son grand frère pour un petit appartement dans un immeuble dans le centre ville d'Helton Beach, en Caroline du Nord. Certains appellent ça de la fuite, elle, elle considère ça comme un acte de survie.

Elle étudie à la faculté de médecine dans l'optique de devenir orthophoniste et l'héritage de son père lui apporte plus d'argent qu'elle n'en a véritablement besoin. Elle a donc créé un compte auquel elle ne touche jamais et n'utilise que le strict minimum de son héritage.

Elle n'a que deux amies proches : Thalia Davis, qui fait maintenant presque partie de sa famille tant elle sont proches toutes les deux, et Charlie Woods. Cette dernière détient le rôle de confidente. Chaque matin, elle va prendre son déjeuner au Martha's Factory et Charlie s'assoit à ses côtés pour discuter. Et ce, depuis qu'elle a emménagé ici. Thalia est en couple avec Alan Moore depuis presqu'un an maintenant et Alyssa s'entend assez bien avec lui, sans être pour autant son amie proche. A vrai dire, il est très possessif et l'exaspère la plupart du temps.
Elle est attachante, aime faire la folle et s'amuser, elle est affectueuse avec les gens qu'elle aime mais peut être une vrai peste et même grande gueule quand elle s'y met.

Elle a ses petites habitudes, ses règles, sa petite routine... Comment réagira t-elle lorsqu'il va tout chambouler ?

[...]

Je suis une fille, une fille instable. Une fille qui ne sait plus comment s'attacher. Une fille qui se détruit les poumons et le cerveau. Une fille qui passe sa vie à espérer la mort. Le suicide a toujours été contre mes principes. Alors disons simplement que je force un peu le destin, en traversant la rue en plein milieu et en espérant qu'une voiture passe à ce moment. En me baladant toute seule à 2h du mat' en priant pour qu'un fou furieux sorte un flingue et m'agresse avec. En prenant le bateau, le train, l'avion, en croisant les doigts qu'il y ait un "malheureux" accident.

Mais un jour je me poserai. Je me poserai dans un endroit qui m'plait, sur la plage, les pieds dans l'eau, le soleil réchauffant mon visage, fixant l'horizon et m'accrochant au sable fin comme si ma vie en dépendait. Je laisserai mon regard dériver sur le monde autour et j'observerai les gens. Comme tu le faisais si bien. Je regarderai et ferai attention aux personnes âgées toujours autant amoureuses après autant d'années de vie commune, aux couples divorcés qui donneraient tous ce qu'ils ont pour leurs gosses, aux enfants et leur innocence tant reconnue, et je me rendrai compte que j'ai enfin trouvé ma place dans ce monde compliqué. Un jour, je finirai par m'attacher aux gens, un jour je serai heureuse. Et ce jour-là, j'aimerais être avec toi.
Je t'aime papa.

Je pliai en quatre le petit morceau de papier d'origine blanc, maintenant tâché d'encre, et le rangeai dans le tiroir supérieur de la table de chevet.
Ecrire ses pensées, c'est facile. Les dire à voix haute, un peu moins. Depuis l'accident et la mort de papa, je ne parlais pas de ce que je ressentais. Qui pourrait en avoir quelque chose à faire de toute façon ? Maman et Jake avaient tout comme moi leur deuil à faire. Pas la peine d'en ajouter une couche avec ma folie.

Je me levai en soupirant et me déplaçai lentement vers le miroir. Après avoir retouché mes cheveux rapidement en me rendant compte que, peu importe ce que j'y ferais ce matin, ils seraient toujours aussi rebelles, je me dirigeai vers ma salle de bain et entrepris de me brosser les dents. Quelques minutes plus tard, j'attrapais ma veste et mon sac à main de cuir noir. Je quittai mon petit appartement sans oublier de fermer derrière moi, pour une fois. Je sortis immédiatement un briquet et une cigarette de ma poche et l'allumai en sortant de l'immeuble. Pure habitude.

Wall Eyes - Contrat avec DREAMEWhere stories live. Discover now