Second chapitre

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Kyle Holt, brun aux yeux d'un vert foncé profond, est un jeune homme qualifié de bad boy par tout le monde sauf ses amis proches, dont son meilleur ami : Ashton White. C'est comme son frère à présent ; ils se connaissent depuis leur plus jeune âge.

Kyle vient d'avoir vingt ans. Il a quitté le domicile familial dès qu'il a atteint la majorité car il ne s'entendait plus avec son père. Marcus Holt, père de ce jeune homme, a toujours voulu que son fils entreprenne de grandes études pour travailler comme lui, dans la justice, souhaitant lui léguer son cabinet. Mais Kyle, lui, n'a jamais été de son avis, préférant de loin la médecine. Ce désaccord en a engendré beaucoup d'autres et a causé l'explosion de la famille, de nombreuses disputes entre ses parents et la tristesse de sa petite sœur. Il a quitté le domicile familial à ses 18 ans et a vécu 2 ans chez Ashton. Mais lorsque sa famille à déménagé d'Helton Beach pour s'installer à Deltawood, à une soixantaine de kilomètres, Kyle a gardé la maison familiale jusqu'à ce que le petit appartement dans le même immeuble que son meilleur ami se libère, il y a deux semaines de cela.

Il étudie à l'université et sa mère continue de lui envoyer chaque mois de l'argent dans le dos de son père.

Kyle profite de ce que la vie lui donne. Il aime sa sœur Emily et sa mère plus que tout au monde et n'a qu'une envie : les revoir. Les filles sont loin d'être sa priorité. Il aime s'amuser et ne rate aucune occasion de le faire. Il est impatient, gentil avec les personnes qu'il aime mais déteste qu'on lui tienne tête. Impulsif, il se laisse parfois emporter par la colère et seuls Ashton, Luke et Carter savent le gérer.

Il vit au jour le jour et ne se préoccupe pas du lendemain. Que se passera t-il lorsqu'il rencontrera celle qui fait tout le contraire ?

[...]

J'suis un mec, un mec fêtard. J'profite de la vie qu'on m'a offert à chaque instant. J'ai pas peur de la mort, alors je fume, je bois, je baise et je recommence. Quand je suis avec mes amis, de l'alcool, du soleil et une bonne clope, je suis l'homme le plus heureux du monde. C'est mon monde, je profite. Et tout le monde devrait en faire autant. Les fêtes, l'été, la musique, ça fait parti de ma vie. C'est ma vie.

Et plus tard, je t'y emmènerai. Je te ferai découvrir mon monde, je te ferai profiter de la vie. Je t'apprendrai à ne pas aimer la vie telle qu'elle est, mais à la construire telle que tu le souhaites. Tu verras, la vie c'est beau, la vie c'est le paradis. Ne laisse jamais personne te la retirer, ne l'a laisse pas s'échapper, glisser entre tes doigts.
Je t'aime Emily.

Je refermai mon petit cahier en fermant les yeux. Puis je les rouvris quelques secondes plus tard, après avoir pris une grande inspiration. Je me déplaçai lentement jusqu'à la salle de bain en titubant. La soirée de la veille m'avait mis dans un sale état. J'ouvris le placard à pharmacie et attrapai difficilement une aspirine, que je glissai entre mes lèvres. En passant une main dans mes cheveux bruns, je bloquai devant mon miroir, me rendant compte de ma gueule de bois.

La fête d'anniversaire pour les 20 ans d'Ashton, mon meilleur ami, s'était terminée une heure auparavant et je n'avais donc pas pris la peine de me coucher, tentant d'enchaîner deux journées d'affilée sans sommeil.

Je soupirai un coup et attrapai ma veste en cuir avant de sortir de mon appartement. En le fermant à clé, je secouai la tête de désespoir, me rendant compte de mon oubli. Je rentrai dans mon appart et attrapai vivement mon téléphone, laissé à l'abandon sur la table de ma petite cuisine. Je refis le chemin jusqu'à ma porte et passai le palier, en fermant derrière moi. Je descendis les escaliers, sautant une marche sur deux, et sortis de l'immeuble en glissant ma main dans la poche de ma veste. J'en sortis mes clés de moto et me dépêchai de rejoindre cette dernière, garée au pied de mon immeuble.

Vu de l'extérieur, j'avais tout simplement la classe. Le typique style bad boy, sur sa moto noir, habillé d'une veste en cuir, une cigarette glissée entre les lèvres. Et j'aimais ça. J'aimais la façon dont les gens me regardaient, j'aimais ce qu'ils pensaient et disaient de moi.
Je fis mon chemin jusqu'à l'autoroute, en respectant les limitations de vitesse. Ce n'est que lorsque je l'atteins que je m'autorisai à aller plus vite.

J'avais le vent en plein visage, mais cela ne me posait aucun problème. J'étais bien. Comme toujours. À ce moment, il me vint à l'esprit d'aller voir ma mère. Seule avec ma petite sœur et mon connard de père. En pensant à lui, je me résignai. Il était tout bonnement hors de question que je fasse face à mon père, même si l'envie de revoir les deux seules femmes qui comptent pour moi dépassait tout entendement.

J'étais tellement perdu dans mes pensées que j'eus du mal à remarquer la voiture de police, me faisant signe de m'arrêter sur le bas côté de la route. Je jetai un rapide coup d'œil à mon compteur avant de ralentir : j'avais de loin dépassé la vitesse autorisée. Je soufflai un coup en faisant ce que les flics demandaient.

     - Bonjour ! me lança la policière en sortant de sa voiture.
     - Bonjour, lui répondis-je poliment.

Pas besoin de faire mauvaise impression dès le début.

     - Il me semble que vous avez dépassé les limitations de vitesse, Monsieur. Je peux avoir les papiers du véhicule ?

Je jouai la carte de la franchise tout en esquivant sa question.

     - Oh ! Effectivement, j'étais totalement perdu dans mes pensées, je n'ai pas fait attention !

Mais la femme n'y prêta aucune attention

     - Vos papiers, s'il-vous-plait, réclama t-elle.
     - C'est que... J'avais un rendez-vous plutôt important...
Mensonge.
     - Et j'étais totalement en retard...
Mensonge.
     - Et je me suis donc dépêché en oubliant mes papiers...

J'ai jamais autant menti en si peu de temps, c'est surprenant.

     - Je vais vous demander de me suivre au poste, Monsieur.

Super. J'ai gagné ma journée. Si seulement elle était jeune et jolie...

En arrivant au commissariat, je fus conduit dans la salle d'attente pleine. Je soupirai en pénétrant dans la pièce. La seule place de libre se trouvait à côté d'une jeune fille, du même âge que moi environ. Enfin, je suppose. Je pris donc place à côté d'elle et commençai à l'observer.

Elle avait la tête baissée sur son téléphone et paraissait tendue. Elle portait un débardeur blanc avec un imposant collier doré, une veste en cuir noir similaire à la mienne, un jean craqué aux genoux et une paire de converses blanches. Elle était brune, mais sa tête baissée m'empêchait de déchiffrer la couleur de ses yeux. Je passai cinq petites minutes à la détailler puis, rapidement lassé de mon occupation, je l'imitai et sortis mon téléphone.

Après plus d'une heure d'attente, je commençais à m'énerver. L'un de mes plus grands défauts était l'impatience et je n'allais pas tenir bien plus longtemps. Je décidai donc qu'après la jeune femme qui venait d'entrer, ça serait mon tour.
La jeune fille à côté de moi tapait du pied sur le sol, les yeux toujours rivés sur son iPhone. De temps en temps, une mèche de ses cheveux bruns venait couvrir l'un de ses yeux et elle la remettait systématiquement en place, derrière son oreille.

Lorsque le flic sortit de son bureau avec la femme, je me levai immédiatement.

     - A qui le tour ? demanda le policier, visiblement agacé de sa journée de travail ennuyante.
     - Moi ! m'exclamai-je, en essayant de paraître sûr de moi.

Mais j'avais prononcé mes paroles en même temps que quelqu'un d'autre qui était tout aussi pressée d'en finir que moi ; la jeune brune à ma gauche. Lorsqu'elle regarda dans ma direction, j'aperçus enfin la couleur de ses yeux. L'un bleu, et l'autre marron. Bien que déroutants, ils étaient magnifiques. Elle me jeta un regard noir, sûrement énervée que je lui ai piqué sa place. Mais ce n'était pas mon problème.

Elle avait beau être incroyablement attirante et sexy, il était hors de question qu'elle passe avant moi.

Wall Eyes - Contrat avec DREAMEWhere stories live. Discover now