De l'importance d'avoir une salle de bain et une blibliothèque

984 89 27
                                    

Je me réveillais en sursaut au milieu de la nuit. Un bruit étrange avait retentit près de ma fenêtre. Mon cœur s'affola d'un coup. Je me pétrifiais, attendant la suite. Un autre petit choc sembla retentir fortement dans le silence plombant de la nuit. Sans plus hésiter une seconde je sortis de mon lit avec ma couette et me précipitais dans la salle de bain et fermais tout à clé. Je m'emmitouflais dans mon édredon et attendit en regardant par le trou de la serrure. Osant à peine respirer. La fenêtre s'ouvrit doucement. Je mis mes mains devant la bouche pour retenir un cri de frayeur. Un pied passa par l'embrasure. Antoine ? Oh non, l'homme était bien plus maigre et plus grand qu'Antoine. Je sentais mes membres trembler dans tous les sens. Que pouvais-je faire ? Je m'étais enfermée comme une idiote... Je n'avais plus qu'à espérer que cet homme parte. Ce dernier observa ma chambre avec attention. Il souleva quelques papiers qui traînaient, ouvrir rapidement des tiroirs sans que je ne cesse de trembler. Que pouvait-il bien chercher ? Je le vis gribouiller quelque chose sur une des feuilles avant de repasser la jambe, puis tout son corps dans l'embrasure de la fenêtre et enfin il disparu. Je n'arrivais plus à contrôler ma respiration. Mes nerfs allaient lâcher si ce petit jeu continuait. Allait il revenir ? Je barricadais le plus discrètement possible la fenêtre de la salle de bain ainsi que ses portes. Au bout de plusieurs heures à guetter le moindre bruit et a sursauter au moindre craquement de la nuit, je finis par m'endormir au bout de plusieurs heures dans un sommeil a peine réparateur.  Le lendemain matin je décidais de ne rien dire aux Saint Pern. Je ne voulais pas parler à Antoine ni inquiéter sa grand-mère. J'enlevais toutes les barricades aux premières lueurs du jours et me précipitais sur le message laissé par mon visiteur. Qui ne pouvait être un voleur puisqu'il n'avait rien emmené... « Trouve l'amulette ou on s'occupera de ton cas». Super... Encore des mots pleins d'amour et de paix sur un fichu bijou dont je connaissais à peine l'existence, enfin maintenant mon cerveau a commençait à imprégner qu'il existait une amulette non loin d'ici. Blague à part ... Que pouvaient ils faire de mon cas ? Je ne savais rien, s'ils pensaient que j'étais assez proche d'Antoine pour faire pression sur lui et obtenir ce qu'ils voulaient ils allaient être très déçus les pauvres... Antoine en avait pas grand chose à cirer de moi...
Toute la matinée j'aidais madame Saint Pern a rédiger sa correspondance et ses mémoires en ayant la tête ailleurs. Je ressassais continuellement les événements de cette nuit. A tel point que la gentille vielle dame me reprenait avec un sourire amusé :

- Enfin Alix, si vous écrivez cela ma vie n'aura plus beaucoup de sens. Si j'étais allée à ma salle de bain pour cueillir des roses je n'aurais sans doute jamais rencontré mon mari.

À midi nous mangeâmes que toutes les deux. Je dois avouer que l'absence d'Antoine me fit quelque chose, mais en même temps je sentais qu'une partie de ma nervosité s'était envolée grâce à son absence. Son regard observateur aurait sans aucun doute remarqué mon angoisse. Juste après le repas la vieille femme alla faire une petite sieste. Assise sur un agréable fauteuil de ma chambre je réfléchissais à ce que je pourrais bien faire quand une idée me vint à l'esprit. Puisqu'Antoine ne voulait pas m'expliquer pourquoi une "amulette" faisait tant de remous, il fallait que je trouve les réponses moi-même. J'étais bien consciente que ce que je voulais faire n'était pas très correct, mais après tout j'avais été impliquée contre mon gré dans cette histoire.
Je sortis donc discrètement de ma chambre. Je ne savais absolument pas par ou commencer. D'après ce que j'avais compris c'était une amulette du genre hindou, comme semblait l'être la majorité des malfrats qui avaient osé me kidnapper.
Je partis au bureau. Cette pièce qui avait une décoration typiquement masculine avec ses lourds meubles en bois de chêne et ses grands fauteuils moelleux en cuir. Je n'y avais passé qu'un morceau de ma tête dans l'embrasure de cette salle, mais j'étais quasiment sûre d'y avoir senti comme une ancienne odeur de cigares et de vieux whisky. Je poussais doucement la porte et j'étais un coup d'œil rapide pour vérifier que la pièce était inoccupée. J'aimais l'ambiance de cette pièce. Elle avait un côté rétro charmant. Une garçonnière quoi. J'observais les rayonnages de vieux livres, espérant trouver un indice, ou plus hein, je n'étais pas contre de trouver la réponse tout de suite même. Je passais la main sur la tranche des bouquins, cherchant avec plus ou moins d'attention un titre révélateur sur ce qu'était cette fameuse amulette. Le plus simple aurait quand même été d'arracher la réponse à Antoine. Mais étonnamment depuis peu je rechignais à lui demander quoique ce soit. A le voir même. Ah ! «Légendes et traditions hindous», et voilà ! Tout ce que je demandais. Enfin ne parlons pas trop vite. Je dis nous parce que nous sommes régulièrement plusieurs dans ma tête, mais je me soigne, je vous le jure ! Je feuilletais le livre. Ses pages jaunies glissaient avec facilité sous mes doigts. J'ai une véritable fascination pour ces vieux livres. Je trouve qu'ils ont un air plein de mystère, attrayant mais on n'ose pas les toucher, comme si on s'approchait de quelque chose de précieux. Soudain mes yeux accrochèrent un mot. Mon mot. Une amulette de sultan. Que l'ancien sultan avait reçu des dieux eux-mêmes, le déclarant roi. «Celui qui possède le bijou est le descendant des dieux». Un dessin montre à quoi ressemble cette amulette. Le dieu Shiva y est représenté d'un côté, il est sensé apporté la sagesse et la connaissance au gouvernant. Sur l'autre côté y sont représentés Brahma et Sarasvati, le premier est le dieu créateur et sa femme est la déesse de l'éloquence, de la sagesse et des arts. Ils doivent apporter les vertus au sultan. Voilà tout ce que racontait le livre sur cette amulette de sultan. Je tournais encore un peu les pages quand mes yeux tombèrent à nouveau sur le mot recherché. Cette fois-ci le chapitre parlait de deux amulettes complémentaires. L'une représentant la femme divine et l'autre l'homme divin. Ces deux bijoux sont fait pour être ensemble tout comme l'homme et la femme qui en s'unissant recréent l'unité divine. Ensemble ils apportent le bonheur et la sagesse.
Quelle amulette pouvait bien posséder Antoine ? Fait-elle seulement partie d'une des trois que je viens de trouver ? Si ça se trouve je me suis complètement trompée de chemin et ce n'est pas du tout chez les hindous que je dois trouver les information.

Italie ForeverWhere stories live. Discover now