Le joint de la rencontre

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Ce n'est pas une de ces histoires qui commence par « il était une fois », il n'y a pas de prince charmant, pas de lieu magique. Cette histoire est une histoire banale, un fragment de vie et son départ ne prend pas part dans un endroit extraordinaire mais débute seulement dans une zone de passage : une gare.


Une « étudiante vagabonde » voilà qui j'étais. J'ai dû passer la moitié de ma vie dans les gares, à attendre les trains, observer les gens, les guichetiers, les contrôleurs, les gestionnaires de « relay press », les vendeurs, les agents d'entretien ou encore ceux de la voirie. Je les ai tous croisés même si je ne les ai pas tous salués, et à vrai dire, je n'étais pas intéressée par le petit personnel mais par les va-et-vient des centaines de voyageurs. Leurs différences culturelles, leurs petites pointes d'originalité...Certains m'ont vu rire, d'autres m'ont vu pleurer...Tantôt sûre de moi, tantôt mal dans ma peau et déprimée, j'essayais de m'adapter.


Peut-être un jour où j'étais plus fragile que les autres ou une envie de nouvelles expériences a tenter m'a menée à une rencontre inattendue : Un beau black parisien d'origine étrangère avec un prénom si...........original que je ne m'en souviens même plus. C'était trop complexe à retenir ou peut-être que mon esprit l'a tout simplement occulté pour ne pas faire resurgir les souffrances du passé. Mémoire verrouillée. Mais, revenons à notre « noir de peau ». Il m'a simplement demandé si j'avais du feu et ensuite si je fumais.


A la cigarette, je n'avais jamais touché mais un mois auparavant, lors d'un festival de théâtre, j'avais tiré sur mon premier joint. Pour essayer de me relaxer sans mes cachets et calmer mon anxiété. Me rappelant que j'en avais peut-être retiré 40% de bénéfice de détente, je lui ai simplement répondu : « non, mais si tu as de l'herbe, je veux bien partager. » Il a éclaté de rire, moi aussi, il a fini par trouver un briquet et on a tapé la causette. Et puis, on a fumé.


Cette odeur, je ne l'avais sentie qu'une fois mais elle m'avait manquée. Enfin, je me relâchais. J'ai tout révélé sur moi, je n'avais plus de filtre et c'est ainsi que du « joint de la rencontre », nous sommes passés à un changement de destination vers le lieu où j'habitais. Me sentant vivante, j'ai accepté sans savoir dans quoi je m'embarquais, mais avant de voyager il fallait bien qu'on se prenne un petit café...



Il aimait l'argent mais moi j'aimais l'amourWhere stories live. Discover now