Chapitre 3

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J'étais assise sur le sable, le regard perdu dans le lointain et la tête pleine de questions. Qui était cette fille ? Que me voulait-elle ? Pourquoi Dante l'avait attaquée ? et enfin pourquoi parmi toutes les destinations existante sur Terre, Dante avait choisi une île déserte, peuplée de petits capucins pickpockets ? Je voulais des réponses et croyais moi, il allait m'en fournir ! Retournant à la voiture, je retrouvais Dante sur le capot, torse nu, ses lunettes fétiches toujours sur le nez.

– Qu'est-ce qu'on fout là ? Et, je peux savoir où est-ce que l'on est ?

– Détends-toi Princesse, viens t'assoir près de moi et prends un peu le soleil, ça ne te fera pas de mal !

Comment pouvait-il être si détendu après la scène de l'école ? Une colère sourde est inévitablement montait en moi.

– Me détendre, me détendre ! Comment veux-tu que je me détende ? Par où commencer, une bonne femme sort de je ne sais où, et comme par magie plus d'accident, le calme plat comme si rien ne s'était passé. Après ça, tu te coupes un doigt et paf ! Tu fais apparaître un chien aussi imposant qu'un char d'assaut ! Tu te lances aux trousses de cette femme et abracadabra, on se retrouve sur l'île des capucins VOLEURS DE TELEPHONE PORTABLE !!

Ces derniers mots firent s'envoler les oiseaux rares qui nous épiaient de leurs cocotiers.

– Déjà pour commencer, mon pouce va bien ! Merci de t'en inquiéter.

Dante leva sa main devant lui et effectivement il avait bien tous ses doigts.

– Et Pluton n'a pas encore atteint la taille d'un char d'assaut. Après si j'ai fait ça, c'est pour nous sauver !

– Nous sauver ? Mais... Mais de quoi ? De qui bon sang ?

– C'est... euh... une... la... Comment dire ?

– Je te donne trente secondes pour me dire qui c'est ?

Un sourire gêné apparut sur son visage. Je voyais très bien qu'il ne savait pas trop quoi dire.

– Ben... c'est-à-dire... que... elle..., l'expression de Dante a aussitôt changé : c'est un grand danger pour toi ! Elle est... la... la... puissante reine des glaces.

– La reine des glaces ?

– Oui, oui ! Une puissante, très puissante reine des glaces ! Elle... elle euh... elle veut absorber tes dons ! C'est ça, oui et pour cela, elle te dépècera... et... et... elle s'en fera un manteau ! Oui, c'est ça !

– Une reine des glaces qui veut me voler mes dons en m'arrachant la peau ? Et moi, je suis la Sainte Vierge !

– Je te le jure ! Croix de bois, croix de fer ! Si je mens, je vais en enfer !

– Ahah ! Très drôle !

– Mais crois-moi, je ne pense qu'à te protéger. C'est mon seul objectif, tu es ma précieuse proie... protégée ! Je ne veux pas qu'il t'arrive de mal !

Comme en échos avec ces mots, une lueur apparue dans les yeux de mon protecteur. Je ne savais pas si je devais en avoir peur ou non, le fait est que j'étais subjuguée. C'était comme plonger dans un océan de doute, ne plus savoir où l'on est, ce qui se passe et qui l'on est. Il n'existe plus qu'une certitude : celle de l'abîme dans lequel on s'engouffre inévitablement. Et alors que j'étais là, à me noyer dans ses yeux, je vis le visage de Dante tout proche du mien, plus proche qu'il ne l'avait jamais été. Je sentais son souffle sur ma peau, l'odeur suave de son haleine, la gourmandise de ses lèvres. Et comme plongée dans une transe, je senti ses lèvres effleurer les miennes. Malgré l'incroyable chaleur de ses lèvres, je sentais mon corps entier frissonner sous ses mains qu'il avait posées sur moi. Alors que je sentais sa langue s'immiscer entre mes lèvres toujours close, que mes sens commençaient à s'engourdir, un signal d'alerte résonna dans ma tête. A ce moment précis, l'énormité de la situation me fit reprendre mes esprits. Me réveillant d'un doux songe, mon corps réagit d'instinct, par réflexe ma main gauche allait s'écraser sur sa joue.

Paradoxalement je pense avoir été la plus surprise des deux. Lui semblait, comment dire : perturbé ! il semblait à la fois surpris, perplexe, pensif et surtout inquiet. Mais pourquoi ? Il ne s'attendait tout de même pas à une meilleure réaction de ma part. Bon je n'aurai peut-être pas dû le gifler mais il l'a bien cherché ce Don Juan infernal. Pour qui il s'est pris d'abord.

– Je peux savoir qu'elle mouche t'a piqué ? ...

Dante faisait les cents pas comme un lion en cage, i avait complètement oublié ma présence.

– Oh ! Je te parle !

– Hein... tu m'as parlé ?

– Oui, et j'aimerai bien avoir des réponses. Et cette fois, pas de mensonges !

Dans un geste théâtral Dante remis ses lunettes et revint s'assoir sur le capot de la voiture en mode James Dean. Je vous avoue que même si parfois il fait beaucoup de manière et qu'il se prend pour une star, ça m'exaspère, mais son petit côté rétro peut avoir quelque chose de séduisant. Après quelque minute de méditation, il se décida enfin à e fournir des explications.

– Bon, tu veux la vérité ? Très bien, la personne de tout à l'heure, devant le lycée, fait partie de l'inquisition, c'est une chasseuse spécialisée dans la destruction des êtres magiques...

– Sérieux ! T'es pas encore en train de me mentir, j'espère ! Mais ça existe encore l'inquisition ?

– Oui, ils ont toujours existé mais ils ont plus vraiment la même importance qu'à une certaine époque. Aujourd'hui, ils confient des missions mineures à leurs groupes de chasseurs comme réprimander quelques sorcières ou bien exterminer toutes les enchanteresses !

– Exterminer toutes les enchanteresses ? Mais pourquoi ?

Dante se passa la main dans les cheveux avant de répondre d'un air grave.

– Les enchanteresses ont souvent été la cause de beaucoup de troubles et c'est souvent des calamités leurs pouvoirs, car ils en ont beaucoup trop et qu'ils sont dangereux. La tête d'une enchanteresse vaut chère chez moi, euh... chez eux, je veux dire !

Cette révélation me tombait dessus comme une chape de plomb. Savoir que des gens dont j'ignorais l'existence, il y a encore quelques minutes, me glaçait le sang. Je commençai vraiment à flipper.

– Mais y a rien à faire ? On peut pas leur expliquer que je ne ferais aucun mal ? Je compte pas me servir de mes dons à mauvais escient et l'autre, elle la vue que j'ai sauvé cette fille dans la voiture et que je ferai pas de mal à une mouche. Et que...

J'avais parlé d'un trait, sans penser à reprendre ma respiration. Soit au bord du malaise.

– Calme-toi, respire. On va trouver une solution. Laisse-moi deux minutes et je te promets de trouver une solution à cet épineux problème... J'ai trouvé !

– Ah oui ! Dis-je inquiète de son idée qui m'était encore inconnue.

– On va aller consulter « les Tantes » !

– Qui ça ?

– Les Tantes, ce sont deux des plus vieilles démones qui existent et elles savent tout. Elles devraient pouvoir nous venir en aide.

– Oui mais dans le cas précis, je vois pas trop...

– Mais si ! Mais allez viens ! New York nous voilà !!

– Comment ça New York ?!


Mon diable d'ange gardien !حيث تعيش القصص. اكتشف الآن