Mon diable d'ange gardien !

Chapitre 4

Nous voilà donc après un claquement de doigt sur une route perdue de Pennsylvanie. Oui, je sais notre destination était censé être New York. Mais mon cher Dante étant à cour de pouvoirs n'a pas pu nous amener à bon port. Enfin, vaut mieux ici qu'en plein milieu de l'Atlantique. Mais c'est pas la meilleure nouvelle. Après avoir atterrit nulle part dans ce bel état, avec la splendide Porsche de monsieur Dante et décider de rouler jusqu'à New York, nous avons eu la désagréable surprise de la panne d'essence. Effectivement, cette superbe voiture ne fonctionne pas comme les autres à l'essence mais grâce à une décharge de pouvoirs de Dante. Nous voilà donc contraint à une marche forcée.

Cela faisait déjà trois bonnes heures que nous marchions et pas le moindre motel ou restaurant à l'horizon. Mon estomac commençait sérieusement à crier famine.

- Ҫa suffit ! J'en ai marre de marcher. J'abandonne, de toute façon je suis foutue, foutue, foutue...

- Courage Princesse ! On y est presque.

- Presque où ? Hein... Dit moi, tu vois quoi à part cette fichu route qui n'en finit pas !

- Regarde. Là-bas tu vois, ces points lumineux sur la ligne d'horizon.

- Des lumières, où ça ?

- Là, au loin, regarde bien.

Je me concentrai pour essayer de distinguer ces fameuses lumières salvatrices. Je ne voyais rien à part la végétation environnante qui me bouchait la vue. Je plissais les yeux pour mieux distinguer le paysage autour de moi et essayer de projeter mon regard le plus loin possible. Plus je me concentrais plus j'arrivais à voir loin devant moi. Finalement je les vis, elles ressemblaient à des petites lucioles qui oscillaient dans un mouvement sans fin. Bizarrement, elles devenaient de plus en plus grosses comme si elles se rapprochaient de moi. La végétation environnante aussi rapprochait. Bientôt j'arrivais à distinguer l'enseigne d'un restaurant. C'était une enseigne rotative, ou l'on pouvait lire : « Arthur's, the devil american dinner's ».

C'est seulement là que je compris que ces lumières ne venaient pas à moi mais moi à elles. J'étais maintenant là devant cet établissement, il n'était pas vraiment grand et ressemblait à tous les restaurants des années cinquante, qu'on voit dans les films américains. Il y avait quelques voitures stationnées là, certainement des voyageurs. J'approchais de la porte d'entrée, étrangement j'avais l'impression que le sol était cotonneux peut-être un effet secondaire de ce déplacement éclair. Alors que j'allais saisir la poignée et entrer, un client poussa la porte pour sortir, je fus littéralement traversée par la porte et cette personne. La sensation grisante que je ressentais jusqu'ici laissa place à une horrible nausée. Je me pliais en deux et fermais les yeux quand en quelques secondes je fus prise de vertiges. Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais dans les bras de Dante. Ma nausée devint plus forte et je vomis le peu de chose que j'avais dans l'estomac.

Après avoir un peu reprit mes esprits, Dante m'aida délicatement à me remettre debout.

- Ҫa va mieux ?

- Oui, ça peut aller.

- Que t'est-il arrivé ?

- Et bien, je ne comprends pas vraiment. J'étais là-bas devant le restaurant et cet homme est passé à travers moi comme si j'avais été un... fantôme.

- Noah, ton corps n'a pas bougé d'ici.

- Comment ça ?

- Oui, tu as fixé l'horizon et tout à coup tu t'es effondrée, projetant une aura blanche devant toi.

- Mais pourtant, je suis sûr d'avoir été là-bas. Comment peut-on être à deux endroits à la fois.

- C'est très simple. Une projection astrale. Ton esprit voyageait, vers le restaurant, hors de ton corps qui est devenu une enveloppe vide.

- Je peux vraiment faire ça ?

- Oui et bien d'autres choses ! Tu peux marcher ?

Je lui fis signe que oui. En chemin, je souris intérieurement, et peut-être même extérieurement mais pas seulement pour cette nouvelle faculté.

- Je vois que tu es ravi de ton nouveau talent.

- Oui, en outre. Mais pas seulement. Tu sais, c'est la première fois que tu m'appelles par mon prénom.