La Dernière Louve

2 | ✔|

Média: Sam Tanis.

- PDV Sam Tanis -

Je courais à côté d'elle, cette fille qui était toujours à mes côtés. Soudain, elle disparût et un énorme loup blanc prit sa place. Je m'arrêtai brusquement. Le loup s'arrêta aussi et me regarda de ses yeux verts légèrement brillants. Ils me faisaient penser à ceux de la fille. Il ne bougait plus et moi non plus. Nous nous contemplions. Il n'avait pas l'air méchant.  Il avait même plutôt l'air affectueux.

Mais son expression affectueuse s'effaça d'un coup et il se mit à grogner, les babines retroussées, me laissant apercevoir ses énormes crocs acérés.  Je me mis à trembler et reculais mais plus je reculais, plus il avançait en grognant. Et puis, il me sauta dessus...

Je me relevai d'un coup. Toujours ce rêve, le même depuis que j'avais 9 ans. Sauf qu'au file des années, la fille grandissait et le loup aussi.

Je regardai mon réveil et vis qu'il n'était que 6 h 15. Je me levais, de toute façon,  je n'arriverais pas à me rendormir. Je réfléchirais beaucoup trop à cette fille. Donc, j'allais dans la salle de bain en espérant la chasser de mes pensées.

J'entrais dans la douche en ignorant complètement mon reflet dans le miroir. Je n'aimais pas trop ce qu'il reflétait. J'étais un garçon banal, même trop banal. J'avais des cheveux noirs et des yeux bruns. C'est tout, pas de tablettes de chocolat ni rien de tout cela. Je n'aimais pas le sport contrairement aux autres garçons. Je n'étais pas anorexique et je n'étais pas en surpoids. J'étais résonnable envers la nourriture.

Une fois sorti de la douche, j'enfilai mon jeans, un t-shirt que j'avais trouvé dans ma garde robe et un sweat brun foncé. Une fois en bas, je troquais mes vieilles pantoufles contre des converses brunes foncées.

" Salut Sam." dit ma mère d'un ton monotone. Depuis que mon père était parti à la guerre, elle était toujours comme ça: dépressive et ne parlait pas beaucoup. Ça allait faire deux ans qu'il était parti. Le soir, je priais toujours pour qu'il revienne vivant et bientôt.

" Salut 'Man.

- Dis, après les cours, tu voudras bien aller chercher des oeufs à la supérette du coin.

- Pas de problème. "

Je m'installais confortablement sur un des tabourets qui attendaient en-dessous de la table d'être soigneusement réchauffés par mon derrière de roi.
Notez bien évidemment l'ironie.

Ma mère me passa un bol et ma boîte de céréales ainsi que la brique de lait.

Je me mis alors à manger. Cette fille m'intriguait de plus en plus.

" À quoi penses-tu? demanda ma mère, essayant légèrement de s'intéresser à moi.

- Oh, rien de spécial.  Je me demande juste si je serais pris dans l'équipe de foot cette année.  mentis-je. J'en avais strictement rien à faire de si oui ou non, je faisais parti de l'équipe de foot.

- D'accord. Je croise les doigts pour toi mon Chéri. dit-elle en essayant de sourire. Je savais qu'elle ne me croyait pas. Depuis que j'étais tout petit, je n'avais jamais fait parti d'une seule équipe de foot ou autre et ça ne serait sûrement pas cette année que ça allait changer.

- Merci Maman."

Je me levais et débarrassais la table. Je pris mon sac de cours et sortis pour ne pas rater mon bus. Je lançai un :" Tantôt 'Man!"
Avant de fermer la porte et de m'éloigner de la maison.

Le bus ne tarda pas. À peine 5 minutes plus tard, il était là. Je montais dedans et avançais dans la rangé centrale afin de trouver une place au fond.

" Salut Sam, ça va aujourd'hui ? T'es toujours aussi paumé ? "

Kévin Levinson. Le capitaine de l'équipe de foot, le mec le plus convoité de tout le Lycée. Il me cherchait toujours des ennuis. Il n'était pas rare qu'on se batte mais c'était toujours lui qui gagnait.

" Laisse-moi tranquille Kévin, je ne suis pas de bonne humeur aujourd'hui.

- Où la la,  Monsieur Tanis n'est pas de bonne humeur, dit-il avec une voix de pétasse, tu crois réellement que j'en ai quelque chose à foutre que tu sois de bonne humeur ou pas?!"

Je passais au-dessus de ses mots et allais m'installer dans le fond. Je mis mes écouteurs et fermais mes yeux afin de savourer ce moment de tranquillité. Soudain, je sentis quelqu'un qui voulait s'asseoir et mis immédiatement mon sac sur le siège d'à-côté pour montrer qu'il y avait quelqu'un, ce qui était faux. Je regardais alors la jeune fille et je la contemplais.  Elle était  tout simplement magnifique; des yeux verts, une chevelure blonde qui retombait juste en-dessous de sa poitrine, des traits fins et féminins. La perfection, c'est ce qu'elle était à mes yeux. Elle me regardait aussi, surprise que je ne veuille pas qu'elle s'asseye à côté de moi. J'entendis alors Kévin l'appeler. Elle lui répondit d'abord sèchement avant de se diriger vers lui et de se crisper. Cette fille était magnifique mais étrange. Pourquoi étrange?
Parce que c'était la même fille de mon rêve, celle qui laissait place à un loup.