La Terre Brûlée - Liv'

Chapitre 2

James me secoua mollement pour que je me réveille. Nonchalemment, je me relevai. James était déjà tourné vers son écran.

- James ? demandai-je, surprise. Ils ne t'ont pas...

- Renvoyé ? me coupa-t-il sans quitter les yeux de son écran. Non, ils disent qu'ils ont encore besoin de moi.

- Mais, dans ce cas, que vas-tu faire ?

- Observer le groupe A.

Je détournai le regard vers quelqu'un qui rangeait ses affaires et débarrassait son bureau. Ce devait être lui qui s'occupait du groupe A. Cet endroit était horrible. La vie des blocards n'était pas seulement en jeu, il y avait aussi l'avenir des employés. Si l'un des blocards mourrait, un employé était aussitôt renvoyé. Il n'y avait pas d'autre choix. Et, comme il n'avait plus de maison et plus de famille, il se retrouvait à la rue, parfois, même, il attrapait la Braise. Mais on ne le savait pas vraiment ce qui leur arrivait. Ils devenaient inconnus, invisibles, inutiles... Et je savais qu'à moi, ça ne risquait pas de m'arriver. Pourtant, je pensais souvent à eux. Je pensais à tout le monde, en fait.

- La reine à 3 heures, marmonna James.

Je relevai la tête vers ma mère.

- Tu ne dors pas, aujourd'hui ?

Parfois, il y a des moments comme celui-ci ou je ne savais absolument pas quel mode était activé.

- Non.

- Viens, il faut que je te présente les 2 personnes qui vont partir pour la Terre Brûlée et guider tes amis.

Attendez, on est passé de "sujet", aux prénoms pour arriver aux amis ? Quelle mouche l'avait encore piquée ?!? Elle me conduisit dans un couloir que je ne connaissais pas. Je voyais qu'il servait de passerelle entre 2 bâtiments. Je n'en voyais pas le bout, par-contre, il paraissait interminable. Finalement, ma mère tourna à droite et nous arrivâmes dans une pièce où se trouvait un homme et une femme. Ils avaient tous les deux la peau matte. L'homme, en revanche, avait les traits tirés et fatigués, il devait être plus âgé que la fille.

- Liv', je te présente Jorge et Brenda.

- Salut, dit Brenda même si je voyais que c'était par pure politesse.

Jorge fit de même.

- Tu dois être la gamine dont tout le monde parle, reprit-elle.

- Je ne suis pas une gamine ! Tu ne dois pas être plus vielle que moi ! m'exclamai-je.

- J'ai au moins 18 ans.

- Donc, vous allez dans la Terre Brûlée, là.

- Oui.

- Et comment allez-vous l'expliquer aux blocards ?

- Facile, on leur dira qu'on a la Braise.

- Avec ces tenues ?

- Ben non ! Tu réfléchis, des fois ?

- M'aggresse pas, c'est bon !

Puis, une troisième personne fit irruption dans la pièce. Une fille.

- Ne vous battez pas, s'il vous plaît, fit celle-ci.

C'était ma cousine, Elisa. D'où connaissait-elle cette Brenda ? Parce que, oui, étant donné que Brenda la prenait dans ses bras, elles avaient l'air de se connaître.

- Elisa ! s'écria Brenda.

Je n'en revenais pas. J'écarquillai les yeux autant que je le pouvais.

- Brenda ! Je suis contente de te revoir !

- Qui est-ce ? demanda Jorge.

- Ma meilleure amie, répondit Brenda. On se connaît depuis toutes petites !

- Vraiment ? demandai-je.

- De quoi je me mêle ?

- Brenda ? appela Elisa. C'est ma cousine.

Les rôles furent inversés et ce fut Brenda qui se trouva interloquée.

- Qui vas-tu aider ? demandai-je à Brenda en reprenant mon sérieux.

- Le groupe A.

- Oulà ! s'exclama Elisa.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je.

- Brenda est une vraie charmeuse !

Elle posa sa main sur l'épaule de sa meilleure amie (je n'en revenais toujours pas, d'ailleurs). Celle-ci parrassait fière de ce trait de caractère.

- Je te préviens, commençai-je, si tu te mets à faire les yeux doux à Thomas, à Minho ou à Newt, tu auras à faire à moi !

- Oh, mais on dirait que le chaton sort les griffes ! Tu es amoureuse de ces trois-là ?

- Brenda, ce n'est pas drôle, lui chuchota ma cousine.

Elle lui expliqua alors pourquoi j'avais cité ces trois-là. Puis, après avoir fait mûre connaissance, je commençais (un tout petit peu) à apprécier Brenda. Bon, ok, je l'admettais, elle est cool.