7 juillet 2015, 21h04.

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9 heures avant l'aube.

Tout les groupes sont partis il y a quelques minutes. Il reste seulement le groupe de Nova et le mien.

  -Bon, à nous maintenant. Déclare Nova dans un soupire. On se retrouve avant l'aube.

On acquiesce tous, et on sort dans la nuit sombre. Nous restons tout les cinq, et on remonte la rue pour se rendre dans notre quartier. Le quartier le plus au nord du village nous a été attribué. Il faut qu'on remonte la rue principale, et qu'on emprunte deux petites avenues afin d'arriver dans la rue du quartier nord. Commençons déjà par ne pas nous perdre. Nous sommes chacun armés. Nous avons couteaux de cuisine, marteaux, objets coupants. Chaque chose qui pourrait être notre seul élément de survie. On avance dans la nuit noire, groupé. On regarde autour de nous, à l'affut du moindre bruit. Le silence règne. Seuls les bruits des graviers qui craquent sous nos pas, et la petite brise d'été, résonnent dans nos oreilles. Je lève les yeux vers ce ciel noir, parsemé d'étoiles, illustré d'un croissant de lune. Est-ce que nous sommes les seuls à voir ce ciel ? Ou est-ce que nous voyons la même infinité que les autres ? Ou est-ce que nous sommes dans une autre dimension, un autre monde ? De toutes façons, plus rien ne pourrait m'étonner, au point où on en est. Et si tout ça n'était qu'un simple cauchemar ? Non, ça ne peut pas être possible. La douleur est la seule chose qui me permet d'affirmer que tout ceci existe réellement, que je suis bien en vie. En fait, c'est ça. La douleur est la seule chose qui nous maintient en vie. Sans douleur, nous n'aurions pas cette rage de gagner, de nous battre, de comprendre, et de nous venger. Alors, peut-être que toutes ces blessures, autant physiques que morales, nous permettent de survivre. On continue notre marche. On dirait un groupe militaire qui se déplace. Nous sommes coordonnés, nous sommes synchros. Nos visages sont les mêmes. La douleur, la peur, la dureté, sont les seules choses qu'on peut déceler sur nos visages fatigués. Nos yeux sont sombres. Plus sombres que la nuit. Plus sombres que le sang.

-C'est là, qu'il faut tourner, non ?

La voix grave de Matthew nous sort tous de nos pensées. Je lève avec peine mes yeux de la route, pour regarder Matthew, puis la rue, à droite.

Je regarde autour de moi. Nous avons déjà dépassés 7 croisements, et d'après ce qui se dresse devant nous, ce dernier croisement semble être le bon.

J'acquiesce alors, et on emprunte cette route. Il faut qu'on la remonte, puis, je pense qu'on arrivera au quartier nord en empruntant la première à gauche.

Le silence retombe, et on continue de se perdre dans nos propres pensées. Je sors des miennes, afin d'observer. D'observer mes amis. Matthew regarde droit devant lui, et ne laisse paraître aucune émotion, si ce n'est de la détermination. Harry, lui, regarde aussi devant lui, mais passe souvent sa langue sur ses lèvres afin de les humidifier. Il me regarde de temps à autres, et sa mâchoire se resserre au possible. Tate, lui, marche la tête baissée, les poings serrés. Ariana, elle, mord sa lèvre inférieure, presque jusqu'au sang, pour ne pas verser de larmes. Ça me tue de les voir comme ça.

On avance, et quelques minutes après, on se retrouve dans le quartier nord. Une dizaine de maison, dressées devant nous, nous attendent.

-Bon, je propose qu'on commence par celle-ci ?

Je ne réponds pas à Tate.

-J'trouve ça totalement débile, ce qu'on est en train de faire. Dis-je en regardant de haut en bas la première maison, devant laquelle nous stationnons. Sérieux ? Ça va nous servir à quoi, d'observer chacune de ces maisons ? A part nous retrouver éventuellement devant un monstre ?

Escape || T1Where stories live. Discover now