I'll win, babe. [H.S]

II - Chapter Two.

Après avoir pris place, j'avais essayé d'écouter le cours.
Mais ça a foiré ; après cinq minutes, j'étais déjà dos contre le mur, en position bizarre sur ma chaise, les pieds sur cette dernière et entrain de parler avec Crystal. Bon, "parler" avec notre langue des signes, parce que oui, je réponds au prof, mais je perturbe pas trop le cours non plus.
Je ne faisais pas attention à mon voisin, tout simplement parce que je n'en avais rien à faire de lui, mais de son côté, c'est le contraire.
Depuis le début de l'heure, il me fixe, et j'peux vous dire qu'il est carrément flippant.
Donc, je continuais ma conversation avec Crystal quand la voix de mon bien-aimé professeur -notez le sarcasme- retentit :

« - Roden, pourrai-je savoir pourquoi vous faites des signes bizarres à une personne qui est à l'autre côté de la classe, qui n'est d'ailleurs autre que Mademoiselle Reed ?
- Eh bien, non.
- En êtes-vous sûre, Roden ?
- Eh bien, oui.
- D'accord, vous resterez toutes les deux un peu plus tard mercredi après-midi, le temps de me faire une petite rédaction sur l'origine de la langue des signes.
- Eh bien, non merci.
- Préfèreriez-vous faire une visite guidée à notre nouveau venu, Monsieur Horan ici présent ?
- Ugh, non merci.
- Moi j'veux bien. »

Quoi ? Ma tête tourna vers celui qui avait parlé, notre cher Horan, qui esquissait un sourire.

« - Bien, c'est réglé.
- Euh, non, Blondie fera sa visite tout seul, Monsieur.
- Je ne crois pas, voici, ma chère Mademoiselle Roden, un choix que je vous laisse faire ; soit vous vous contentez de faire la visite du lycée à Monsieur Horan, soit vous aurez quelques heures de colle et une convocation de vos parents chez le Proviseur.  Votre choix ?
- Ça ira vite, Blondie. »

Énervée, je détachai complètement mon esprit de la réalité et me mis à penser à plein de choses inutiles, comme "et si Bob l'Éponge avait été rond ?" enfin, des choses bizarres.
Quelques minutes après m'être modélisée Bob l'Éponge en rond dans ma tête, j'ai enfin entendu le son assourdissant de la sonnerie, mais qui mettait un terme à mon supplice. De l'Histoire de bon matin, c'est vraiment horrible.
En sortant de la classe, la voix de mon cher invité retentit :

« - Tu m'la fais quand cette visite ?
- Avec un peu de chance, jamais.
- Je ne crois pas, Holland.
-Oh, c'est bon Blondie, tu ne sais pas juste marcher dans le lycée et lire les panneaux ?
-Je ne pense pas. Eh, je ne te demande pas un rendez-vous ou quoi que ce soit, j'veux juste que tu m'fasses une visite de ce lycée !
- D'accord.
- Allez, j'veux juste que... quoi ?
- J'ai dit : d'accord.
- Oh, alors retrouve-moi sur...
- Je ne te chercherai pas, Horan. »

[...]

« - Ici c'est l'aile abandonnée du lycée, y'a des gens qui y vont encore mais c'est pour faire des choses pas très jolies à voir. Y'a d'la drogue et de l'alcool qui tournent et des gens qui font des trucs ensemble, si tu vois ce que je veux dire.
- Et c'est quoi là-bas ?
- Oh, ça ? C'est l'ancien terrain de foot, il fait sombre et c'est pas trop mon délire.
- On va voir ?
- Quel mot tu n'as pas saisi dans "c'est pas trop mon délire" ?
- Allez, c'est pas comme si on allait se faire attaquer par je ne sais quelle créature.
- Bon, si tu y tiens... »

Mais pourquoi j'ai cédé aussi facilement ?