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debout, les yeux bleus rivés sur le plancher,
debout, le corps penché,
debout,,
fourmillement chaud au creux du coeur, musique douce qu'on voudrait écouter pour toujours, les mains qui tremblent, la tête qui tombe, les joues trempées de tristesse, le menton tremblotant, le crayon à la main, les traits tirés de son dessin, un trait fin, deux traits fin, trois traits fins,,
dis, tu vas quand même pas faire ça, Anselme ?
le coeur qui bat de plus en plus vite, il fait chaud tout à coup, la sueur qui dégouline dans le cou, les yeux rouges, le visage trempé, la respiration haletante, cette feuille posée sur la table, ce croquis qu'il faut finir avant d'en finir, un trait fin, deux traits fins, trois traits fins,,
dis, tu vas quand même pas donner la fin de ta vie, Anselme ?
Anselme ?
l'oubli, le sang qui coule, le corps qui s'agenouille, les joues rouges, les yeux clos, le coeur qui bat la chamade, les mains qui se posent (le dessin est fini), l'oubli, le petit chemin qui reste avant l'oubli, le petit chemin tortueux, cette torture,, la souffrance,, une seconde de souffrance pour une éternité de mort, d'oubli
Anselme se laisse peu à peu tomber
Anselme se laisse peu à peu sombrer
Anselme se laisse peu à peu mourir
Anselme oublie
sur la table basse, un dessin qui semble inachevé; un garçon, les traits tirés, les yeux flous et les cheveux courts, un garçon, un portrait qui reste vivant, là, dans le néant
un amour, une esquisse, une ébauche, et Anselme meurt, Anselme et son esprit en pagaille comme ses cheveux, Anselme qu'a pas essayé d'aller mieux - ((anselme qui se suicide, anselme happé par le vide))
faut dire qu'il était triste, le gamin - pour mourir à cause d'un dessin
[mé lan co lie
ou bli
che veux blés
mort pré ma tu rée]
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Poesiarecueil de poésie/textes ; depuis février jusqu'à novembre 2016 - (clos)