01. خطة

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La beauté est une demi-faveur du ciel, l'intelligence est un don. 

- Proverbe arabe


Le temps qui s'écoule comme une traversée d'eau dans l'Antarctique devrait me faire peur. Un jour, nous disparaîtrons, ne laissant rien pour marquer notre présence sur Terre. 

C'est donc de cette façon que veulent vivre les gens de notre génération ? Robotisé par la société ? Ne veulent-ils pas devenir déviants de leurs vies ? Quitte à ce que tout le monde les trouve différents d'eux ? La différence marquera toujours. La normalité est nulle à vivre. 

Et ça... Ma famille l'a compris depuis bien longtemps heureusement.

─ Encore en retard.

Lorsque j'ouvre la porte, mes frères et sœurs sont déjà installés à leurs propres bureaux, tandis que notre professeur fronce les sourcils. Un rictus se forme sur mes lèvres, tandis que je m'assois au premier rang. À ma place. Le retard n'est qu'un détail que je peux aussi contrôler. 

On se souviendra de vous, lorsque vous vous démarquerez des autres. 

Devant moi, sur une table, la maquette de notre prochain braquage. La banque internationale et commerciale de Chine. 

Ici, ils ont tous regardé la Casa de Papel et se croient inférieurs à eux. Non... Nous sommes meilleurs. Nous sommes vraies et authentiques et comparés à eux, nous sommes une famille.

─ Puisque monsieur Zaïm se permet d'arriver en retard, reprend l'homme en face de moi, il va nous donner un de ses plans géniaux pour ramener le plus d'otages à la banque.

Yazhïr Elkaïm est ce qu'on appellerait notre professeur. Mais comparé à la série, celui-là est cent fois plus chiant, plus perfectionniste, moins sympathique et tous les défauts qu'on puisse donner à un être humain, il les a en fois mille. 

Mon coude se pose sur la table, laissant ma tête reposer dans ma main. Je souffle et m'imbibe les lèvres pour commencer mon fameux discours. Yazhïr a déjà un plan. Il s'attend seulement à ce que tout le monde pense comme lui.

─ On attend un jour ouvré avant le nouvel an chinois, je dis d'une voix grave. Les Chinois se bousculent tous à la banque pour retirer de l'argent pour leurs familles.

─ Et s'ils décident comme par hasard de retirer leurs argents une semaine avant, ricane mon petit frère Zuhïr.

─ Les Chinois n'ont même pas le temps de s'occuper d'eux, contre ma grande sœur Zahrâ. Ils vont s'y prendre à la dernière minute.

Je soupire et me lève, un document dans mes mains. Me plaçant aux côtés de Yazhïr, ma voix grave commence à lire les chiffres que j'ai réussi à tirer de mes recherches.

─ Partons du principe que le nouvel an chinois soit un dimanche comme cette année... 75 % de la population sera certainement à la banque pour soutirer de l'argent, étant donné qu'ils travaillent comme des robots le reste de la semaine.

Je pose le document sur le bureau et regard d'un air blasé mes frères et sœurs, qui semblent aussi ennuyer par mes discours. C'est la même chose à chaque fois de toute façon.

─ Oui, un quart de la population s'en sera chargé une semaine à l'avance, et oui l'autre quart préféra se rendre au point de retrait, mais le samedi avant le nouvel an chinois est le meilleur choix pour nous. Ce n'est pas moi qui le dis, mais les statistiques.

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant