Chapitre 9

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PDV Evan :

Je retins mon souffle tandis que la mince silhouette d'Angel émergeait du lit. Elle secoua ses cheveux et me regarda d'un air hautain, supérieur.

Elle n'avait pas changé, toujours aussi courageuse et belle...

Je me retins d'aller la prendre dans mes bras, de la serrer contre moi et gardai mon expression impénétrable. Je l'aurais bien fait mais mon sbire était à côté et ce serait ruiner toutes mes chances de devenir chef que de montrer mes sentiments...

Je relachai distraitement la pauvre concierge qui n'avait rien fait à personne et, à la place des mots doux, je dis à Angel :

- Enfin ! Je savais bien que tu n'étais pas assez forte pour la laisser mourir.

- Non, c'est vrai, j'ai eu trop d'humanité pour te laisser faire... Une qualité que tu ne possèdes pas, répondit-elle avec un profond mépris.

Sa dernière phrase me blessa plus qu'elle n'aurait dû, j'aurais même dû me sentir flatté flatté par celle-ci : après tout, mon "humanité" c'était ce à quoi le Chef, son père, m'avait entraîné pendant des années à éliminer ! Je fronçai les sourcils et tentai de me reprendre : je carrai les épaules et relevai la tête tout en lui répondant :

- Ce n'est pas une qualité mais un défaut.

Elle ouvrit la bouche, prête à riposter mais je la coupai :

- Trêve de bavardage et suis-moi.

Je la sentis bouillir intérieurement mais elle ne répondit pas, se contentant de me fusiller du regard. Elle passa devant moi et disparu derrière l'encadrement de la porte.

Je m'autorisai alors à soupirer et à laisser transparaître mes émotions.

Je n'avais pas imaginé nos retrouvailles ainsi. Je me sentais bête de l'avouer mais je croyais vraiment qu'elle serait heureuse de me revoir : certes je l'avais en quelque sorte enfermée mais... C'était pour son bien ! Elle voulait partir alors qu'elle ne connaissait rien du monde extérieur ! De plus, nombre de nos ennemis se seraient fait un plaisir d'exécuter la fille du chef...

Je sortis de l'appartement et descendis les escaliers grinçant de l'immeuble. J'arrivai dans la rue où m'attendait sagement la voiture avec, à l'intérieur, Angel.

J'ouvris la portière et m'installai confortablement tandis que mon sbire démarrait. Quelques minutes silencieuse passèrent puis je lui dis :

- Tu sais, ton père est très mécontent de ta fuite...

Elle m'ignora et regarda obstinément par la fenêtre. Je n'insistai pas et bu un verre alors que la voiture nous amenait tranquillement à la maison.

Ne te retourne pasWhere stories live. Discover now