Chapitre 35

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PDV Colin


Je suis levé de bonne heure ce matin. Non pas seulement parce que j'ai passé une nuit de merde seul dans notre immense lit froid et dénué de Mia, mais aussi parce que j'ai décidé de me bouger le cul pour remettre de l'ordre dans notre vie. J'ai bientôt vingt-quatre balais, bordel, pas douze. Il est temps que je me construise une vie et que je me réveille de la mienne dans laquelle j'ai simplement sombré en me laissant submerger par mes faiblesses. Mon talon d'Achille a peut-être été atteint mais nous sommes au vingt-et-unième siècle et je compte bien le guérir pour réapprendre à marcher, je ne me laisserai pas me vider de mon sang. Si Mia nous a imposé un break, je compte bien en profiter pour moi aussi faire avancer les choses, les faire bouger et évoluer pour qu'enfin nous puissions connaitre une vie à peu près normale. C'est pourquoi j'ai cessé de m'apitoyer sur mon sort et que j'ai dressé mentalement une liste à suivre pour tout mettre en oeuvre avant son retour. J'ai donc commencé par faire un grand ménage dans l'appartement (sans compter la chambre d'Amber, faut pas déconner) puis que je suis sorti pour faire quelques courses. Jusque-là rien d'extraordinaire, pourtant ce matin j'ai également franchi un grand pas. Un énorme pas, à vrai dire.

Après avoir fixé son numéro de téléphone cinq bonnes minutes, j'ai fini par appeler ce foutu psychologue renommé dans tout New-York que recommandent tous ses patients sur les sites que j'ai consultés pour prendre un rendez-vous avec lui au plus vite. Et c'est probablement la tache la plus ardue que j'ai eue à faire depuis longtemps. Je veux dire, j'ai beau ne pas être stupide, l'enfant au fond de moi tremblait de frayeur à l'idée de rencontrer un nouveau Christopher Carter, et même si je sais qu'aujourd'hui il ne risque plus de me faire du mal, pour rien au monde je ne lui adresserais la parole à nouveau.

Étrangement, lorsque j'ai dit à la secrétaire de Spencer Thompson que j'étais militaire, celle-ci s'est empressée de changer mon rendez-vous pour m'en donner un autre plus proche, c'est-à-dire pour la semaine prochaine au lieu de trois bons mois. Je ne lui ai pas demandé pourquoi mais j'imagine que M. Thompson a ses raisons, peut-être même qu'il se sent particulièrement proche de l'armée. Je le saurai très bientôt. En attendant je suis toujours planté devant le miroir de la salle-de-bain à me demander si je dois me raccourcir les cheveux ou non. Ils sont devenus bien trop longs et un rafraichissement ne me ferait pas de mal, mais je sais que Mia les aime comme ça donc j'hésite. J'ai toujours dû les porter plutôt courts pour l'armée, d'autant plus que c'est beaucoup plus pratique pour piloter. Et étrangement, ça ne me dérange pas de les avoir longs, je trouve même que ça adoucit les traits de mon visage en me donnant un air moins sévère, peut-être. Je vais les laisser tranquilles pour le moment. Je quitte la salle-de-bain, une serviette autour de la taille, puis rejoins notre chambre pour m'habiller en emportant mon portable avec moi.

Assis sur le lit, je mets plusieurs minutes à trouver la chanson parfaite à lui envoyer. Mon but n'est évidemment pas de la harceler ou de la braquer, c'est pourquoi je ne lui envoie que le strict minimum : une chanson. Si je ne suis pas très doué avec les mots et les messages poétiques, mes connaissances très éclectiques dans le domaine musical me sont d'une grande aide. Je veux simplement lui faire comprendre combien je l'aime et combien je suis prêt à tout pour elle. Et quoi de plus beau qu'une musique pour dire je t'aime ?




PDV Mia


*The woman I love - Jason Mraz*


- Tu sais bien que je ne suis pas d'accord pour utiliser ces choses à table, m'admoneste mon père avec un sourire taquin mais néanmoins sérieux.

Ne m'oublie pas~~~Tome 2 de Ne me quitte pasWo Geschichten leben. Entdecke jetzt