Chapitre 1

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Ils marchaient tous les quatre, perdus dans la nuit, évitant de temps à autre les arbres qui leur barraient la route. Leurs pas étaient silencieux, ils avançaient d'un pas léger sur l'humus de la forêt. C'était un groupe hétéroclite, et tout voyageur qui, comme eux, errant sans but dans cette océan de sapins, les aurait rencontrés, se serait demandé ce qui avait poussé un moine guerrier, visiblement de l'ordre de Galatïn, un mage du feu, un jeune Elfe à l'allure de voleur et cette autre personne, un géant de plus de deux mètres, probablement un mercenaire, à faire ainsi route ensemble. Il les aurait sans doute évités à leur approche, ou, se montrant courtois et intrépide, aurait entamé la conversation. Il aurait alors sans doute appris comment le moine, exclu de sa communauté pour avoir tué un innocent, par erreur de jugement, je le jure ! lui aurait-il affirme, avait rencontré le mage, qui fuyait un village où un jet de flamme intempestif avait, accidentellement bien sûr, mis feu à la maison du chef. Il aurait ensuite peut être lorgné vers le géant, adossé à un arbre durant cette pause imprévue, qui, en le regardant d'un œil mauvais, n'aurait pas énoncé une parole. Le moine, décidément le plus sociable du groupe, lui aurait alors raconté que ce mercenaire, qui cherchait du travail quand ils l'avaient rencontré, semblait avoir pris plaisir à leur compagnie et restait avec eux, du moins pour l'instant. Enfin l'Elfe serait sorti de son mutisme et le voyageur loquace aurait su que c'était un voleur repenti qui, surpris un jour par le moine, restait désormais avec ce dernier pour s'acquitter de la dette dont il l'avait affublé en le laissant en vie. Le voyageur serait ensuite reparti, encore étonné de cette rencontre aussi brève que surréaliste.
Mais pour l'heure, les quatre aventuriers marchaient seuls, sans bruit et sans but.

Le moine qui, comme l'aurait sans doute compris le voyageur, s'appelait Antoine de Rochambault, passait les mains entre les feuilles, les faisant frémir dans le doux silence de la nuit. Le mage avançait de façon plus franche, appuyant fortement sur son bâton à chaque pas qu'il faisait. Le moine s'approcha de lui.

"Eh bien, mon ami, vous semblez bien déterminé ce soir, lui glissa-t-il à voix basse.

-J'espère trouver un endroit où nous reposer. Ralen semble fatigué, répondit le mage en regardant vers le mercenaire, qui semblait marcher avec difficulté depuis quelques minutes. En plus, il commence à faire vraiment sombre, on n'y verra plus grand chose. 

-Tu pourrais nous éclairer avec ta magie, proposa Antoine.

-Je préfère économiser mes forces. Cette forêt ne m'inspire pas confiance. Je ressens une énergie maléfique. Je reste sur mes gardes, et je te conseille de faire de même.

-Tu as sans doute raison, Aldus" conclut le moine en s'éloignant de ce dernier.

L'Elfe, marchant quelques mètres derrière eux, semblait plongé dans ses pensées. Il avait pourtant attentivement écouté l'échange entre les deux éléments les plus forts du groupe. Il aurait pu,lui aussi, prenant son courage à deux mains, participer à la conversation.  Il leur aurait alors parlé de cette clairière, qu'il avait vue à quelques pas de là, et où ils auraient pu se reposer. Ils auraient ainsi évité bien des problèmes. Mais le jeune Elfe n'avait pas osé. Ah, il n'était pas peureux contre les ennemis, ça non ! Mais Aldus, le mage, lui inspirait une crainte inexplicable et incontrôlable. Plus tard, il se mordrait les doigts à se les arracher de cet instant de couardise. Mais pour l'heure il marchait serein, ignorant ce qui allait se passer.

Le mercenaire, qui comme le lecteur attentif l'aura compris, s'appelait Ralen, avançait pesamment à l'écart du groupe. Néanmoins, malgré sa fatigue, il restait sur ses gardes. On n'est jamais totalement à l'abri dans une forêt, surtout quand la nuit répand sa chape obscure. Son imposante main était posée par réflexe sur la garde de son épée, et il avait préféré subir le poids de son armure plutôt que de l'enlever. Dieu qu'elle était lourde ! Mais Ralen était un mercenaire forgé aux plus rudes épreuves, et ce n'était pas ce vulgaire assemblage de plaque qui allait le faire ployer. Il regrettait cependant quelques peu son entêtement désormais. La journée avait été d'une effroyable banalité, et sa lourde protection l'avait plus gênée que protégée.

Soudain, alors que tout semblait calme, un cri retentit dans l'air.

J'espère que ce premier chapitre vous plaira, ne vous inquiétez pas l'action arrivera dès le prochain !
En espérant que vous aimerez !

La Quête de Nal TenderOnde histórias criam vida. Descubra agora