D'une vie normale à une vie royale

Chapitre 40

Nous traversons les couloirs du rez-de-chaussée sans qu'un seul mot ne sort de nos cordes vocales jusqu'à ce que Frantz croise une jeune femme et l'accoste. Je pense que c'est une des nombreuses femme de chambre du palais car elle porte cet uniforme particulier, composé d'une petite jupe noire, d'un chemisier rouge ainsi que d'un tablier blanc et des petites ballerines rouges.
Alors que la jeune femme se redresse après une révérence très bien réussi - les Autrichiens réussissent toujours leur révérence ! - elle se tourne vers le prince.

La jeune femme : Que puis-je faire pour vous, votre altesse ?
Frantz : Elisabeth, je voudrais que vous informiez les femmes de chambre de la princesse, ici présente, qu'elles doivent impérativement faire ses valises.
Elisabeth choquée : Elles sont renvoyées ?!
Frantz : Non ! Non ! La princesse part tout simplement plus tôt que prévu !
Elisabeth soulagée : Bien ... Je leur fais parvenir le message au plus vite !

Elle s'éloigne avec l'élégance d'une princesse tandis que nous nous remettons en marche vers un lieu qui m'est inconnu pour l'instant. Frantz s'arrête soudain de marcher comme s'il avait omit de s'arrêter précédemment. Il se tourne vers sa droite et ouvre une porte couleur bois naturel. Le couloir qui était assez sombre, s'éclaire alors d'un coup, tellement la lumière qui s'émane de la pièce est intense.

Nous nous installons donc dans une petite pièce. Après l'avoir observé, j'ai pu en déduire que c'était un bureau. Un imposant et sombre bureau est placé au milieu de la pièce. Une bibliothèque montant jusqu'au plafond est installée au fond de la pièce et s'étend tout le long du pans. Nous nous asseyons sur des fauteuils en cuir blanc dans le coin à gauche de la porte. Une théière est posée sur la table basse en verre avec deux tasses vides pour le moment.
Pendant que Frantz parle, il sert le thé dans les tasses en porcelaine gravées.

Frantz : Je sais que c'est assez ... dérangeant de parler de ça avec une personne que je ne connais que depuis peu de temps mais j'aurais une question à vous poser à propos de ... La Comtesse Annabelle ...
Moi en prenant ma tasse : Je dois malheureusement vous annoncer qu'elle a actuellement un fiancé ...
Frantz surpris et gêné en prenant sa tasse à son tour : Oh !

Il reste un instant silencieux et fige son regard dans le vide en soufflant sur son thé pour le refroidir.

Moi inquiète de son état : Frantz ?
Frantz en se ressaisissant : Oui ?
Moi : Tout va bien ?
Frantz : Oui ! Je vais m'en remettre ! J'aurais aimé savoir qui est l'heureux élu ?
Moi : C'est Dan, mon chauffeur ...
Frantz : Une Comtesse avec un chauffeur ?
Moi intriguée et un peu sur la défensive : Oui ! Pourquoi ? Vous trouvez cela dérangeant ???
Frantz : Ne vous braquez pas ainsi, ma chère ! Je suis simplement surpris qu'ils soient ensemble malgré l'écart de classe qui les séparent ...
Moi après avoir bu un peu de ce délicieux thé : L'amour peut tout faire ! Quand il y a de l'amour, les classes sociales ne sont alors plus que des noms sans aucune importance.
Frantz : Oui, je comprend ... J'ai certainement espérer pour rien, mais quand je l'ai vu sortir de la voiture, c'était comme un coup de foudre ... Quand je lui ai déclaré mes sentiments, elle a paru surprise mais n'a rien dit ... Peut-être n'osait-elle pas me rabaisser de la sorte ... Elle a préféré vous confier cette tâche ...
Moi : Pardon ? J'ai peur de ne pas comprendre ...
Frantz : Quand Annabelle vous a entendu vous disputez avec le prince de Domatia, elle m'a demandé que j'aille parler avec vous au sujet de ce que je lui avais dit la veille ... Je n'ai pas voulu vous interrompre alors je me suis directement dirigé vers vous quand vous vous apprêtiez à monter les escaliers.
Moi : Je vois ... Je comprend mieux pourquoi elle était si bizarre depuis hier ...
Frantz intrigué et intéressé : Elle était bizarre, vous dites ?
Moi : Oui ...

Je ne peux pas le laisser espérer qu'un jour, Annabelle reviendra vers lui ...

Moi : Elle ne savait certainement pas comment vous faire comprendre que c'était impossible entre vous ...
Frantz déçu : Oui certainement ...

Je pose ma tasse vide sur la table basse et me met debout.

Moi : Maintenant, excusez-moi mais il faut que je me retire ...
Frantz : Bien sûr !

Il se lève à son tour, se penche pour poser sa tasse et me fait un baisemain.

Frantz : Je serais là pour votre départ ...
Moi : J'ai finalement décidé de rester pour la soirée ... Nous ne partirons que dans la nuit ... Si ça vous convient bien sûr ...
Frantz : Je serais honorer de vous accueillir encore un peu dans mon palais ...

Je fais une révérence et m'éclipse en me dirigeant vers ma chambre.
Je traverse les couloir calmement en joignant mes mains sur mon ventre au niveau du commencement du jupon de ma robe. Je m'amuse seule avec mon jupon qui sautille à chacun de mes pas.