Les frères de la Nuit - 1 - L'appât Du Désir

Chapitre 9

Boum !

Une deuxième explosion retentit... Suivie d'une troisième.

Tandis que Sin survolait son royaume, la femme dans ses bras, il essayait tant bien que mal de déterminer la provenance de ces bruits. Quant à sa source, il n'y avait aucun doute, il s'agissait d'une partie de la meute de Klaus. Un hurlement à glacer le sang résonna quelques mètres plus bas, l'arrachant à ses sombres pensées.

Mon peuple est en danger, pensa-t-il.

Et il ne pouvait rien faire pour y remédier. Du moins, pas tant qu'il n'avait pas mis l'humaine en sécurité. Il devait à tout pris la ramener au château. Elle était la clé de sa rédemption pour sauver don frère. S'il lui arrivait quoi que se soit... Il préférait ne pas y penser. Il lui était donc vital de la mettre hors de danger. Alors il battit des ailes, comme s'il était impatient d'en finir.

Quand Jaelyn ouvrit les yeux, elle osa jeter un regard en contrebas. Ils étaient déjà haut.

Tellement haut. Le sol s'éloignait... Et s'éloignait encore...

Vertige !

Sin, qui avait apparemment perçu son anxiété, resserra son étreinte. En cet instant, elle n'aurait su dire si cet homme était bon ou mauvais. La seule chose qu'elle désirait était qu'il ne la lâche jamais.

- Accroche toi à moi, entendit-elle.

Elle ne pût qu'obtempérer. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, quelques secondes plus tard, ce n'était que pour voir qu'il se dirigeait vers l'endroit qui lui servait actuellement de chambre.  Alors, seulement, Sin la redéposa sur le sol.

- Vous comptez me laisser là ? demanda-t-elle inquiète.

- Je n'ai d'autre choix. Le château est attaqué.

Au même moment, des cris perçants se firent entendre à l'extérieur du château.

- Ne bougez pas ! lui lança-t-il.

- D'accord, répondit-elle d'une toute petite voix.

De toute façon, elle était bien trop abasourdie pour bouger. Puis, il prit son envol en direction de la cour. Le spectacle qu'il avait devant les yeux lui fit grincer les dents. La plupart de ses hommes tentaient de mettre les innocents à l'abris. Les autres lançaient leur épée en avant pour s'opposer aux immenses loup-garous. Ils étaient une vingtaine. Il vit Valérius dans la foule. Contrairement aux incubes, il n'utilisait pas d'armes. Il avait pris l'apparence d'un tigre, aussi immense et fort que les loups. Ses hommes avaient pour le moment l'avantage. Mais en quelques secondes, ce fut le chaos. La bagarre se répandit comme un incendie de forêt grâce au vent. Certaines créatures se transformaient, la couleur des yeux changeaient brusquement, tout comme les comportements. Les armes surgissaient de nulle part. Il n'avait pas peur pour ces hommes. Le seule véritable moyen de tuer un immortel était la décapitation. Il soupira d'aise lorsqu'il remarqua que toutes les têtes étaient bien à leur place. Mais la colère reprit le dessus sur le soulagement. Puis, avec un cri guerrier, il se mêla à la foule. Il se jeta sur un premier loup-garou et referma ses bras autour de son cou, serrant de toute cette puissance nouvellement accumulée, si bien que quelques secondes plus tard, il sentit que son adversaire ne se débattait plus. Il fit de même avec un autre, puis encore un autre. Le besoin de tuer était indéniable. Aussitôt, deux autres loup-garous apparurent et lui sautèrent dessus. Il écarta brusquement les bras, repoussant ceux qui le tenaient. Quand un de ses ennemis, non transformé, planta son épée dans son bras, il hurla de rage, lança son poing en avant. Son adversaire, frappé de plein fouet, s'effondra et lâcha son épée, que Sin attrapa au passage. D'un geste ample, il décapita son ennemi, dont la tête roula dans la boue. D'un coup de griffes, il déchira la gorge d'un loup puis frappa un autre sous le menton avec une telle violence que son cou se brisa.