Chapitre 10

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- Ce short te vas très bien, murmura Icare brièvement alors que je m'apprêtais à rejoindre mes amis.

Je fis un léger bon, tout comme mon cœur. Il venait de me faire un compliment là ? Les mots refusèrent de sortir de ma bouche tant j'étais surprise. Je ne pus que sourire comme une idiote en virant écarlate avant de tourner la tête et de littéralement m'enfuir.

Notre petit groupe se reforma rapidement. J'aurais adorée inviter Icare à nous rejoindre, mais il semblait pensif. Les mains dans les poches de son jogging gris, le regard absent, et puis.. Avec ce qui venait de se passer... Je n'allait plus osée lui adresser la parole. Il était était aller près de sa tente et ne semblait prêter aucunement attention à tous ce qui l'entourait.

Sans m'en rendre compte, je m'étais mis à carrément le dévisager et alors que je détaillait de plus en plus les traits fins de son visage, ses yeux se figèrent sur les miens.

Prise au dépourvue, je n'ai rien pu faire d'autre que soutenir cette échange, impuissante. Encore ? D'abord le compliment et maintenant il me devore des yeux. Icare était un peu plus loin de ma bande d'amis et moi. Pourtant, je ne l'avais jamais sentis si proche. Dans un geste innocent, il se lécha la lèvre inférieur avec une telle sensualité que le rouge me montait encore plus aux joues.

- Si on a du temps libre autant en profiter ! Dit Victor accompagné d'Emily, me ramenant alors à la réalité.

- Et où est-ce que vous voulez aller ? Demanda Katy. 

- Là-bas ! 

Victor pointa du doigt un petit sentier descendant en contrebas du campement. 

- Je suis sûr qu'on va devoir y passer à un moment ou un autre alors autant que ce soit maintenant ! Renchérit-il 

Nous dirigeant vers l'endroit indiqué par Victor, non sans un dernier regard vers Icare. Mais il n'était plus là. Il devait être allé explorer les environs seul. Comme à son habitude. 

Nous commencions notre petite escapade en longeant le sentier qui était truffé de petites pancartes expliquant les origines des divers arbres et autres plantes présents ici. Une dizaine de minutes plus tard, nous avions atteint un court d'eau, sûrement le même que nous avion dû traverser pour arriver au camp en passant par le pont en bois. On pouvait aisément traverser cette rivières, d'immenses rochers débordaient de l'eau, formant un chemin jusqu'à l'autre rive, recouverte d'une épaisse végétation elle aussi. 

Les garçons avaient décidé de se baigner. Et je les comprenais, il faisait très beau et chaud. Ils se déshabillèrent, ne gardant que leur caleçon et nous proposèrent de les rejoindre. Mais n'aillant pas de maillot de bain, nous avons dû décliner leur invitation. Katy dévorait littéralement Garett des yeux. Je ne pouvais pas manquer pareille occasion de me venger. 

- Si tu ne te dépêches pas d'aller à l'eau Gareth, j'en connais une qui va te dévorer si elle continue à te regarder comme ça. Dis-je en pointant Katy du doigt. 

Il comprit vite ce que j'insinuais et explosa de rire en voyant la tête de Katy s'affoler à ma remarque. 

- Toi ! Dit-elle, tu me le paieras ! 

- Souviens-toi du self, lundi dernier, ça, c'est ma vengeance. 

Emily pouffa de rire, ce qui accentua l'éclat de rire général. Katy avait l'air de bien accepter son châtiment. 

Les garçons étant à l'eau, nous décidions de nous poser au bord de la petite rivière, pour parler de tout et de rien, de nous moquer des bêtises des garçons qui ressemblaient à deux enfants qui découvraient les joies de la baignade pour la première fois. Néanmoins, malgré cette ambiance chaleureuse, je me demandais pourquoi Icare voulait rester seul constamment ? Et pourquoi changeait-il d'humeur si rapidement ? Je n'en savais trop rien, mais une chose est sûre, plus j'y pensais, plus d'autres questions bourgeonnaient à l'intérieur de ma tête. Notre petite heure de temps libre touchait bientôt à sa fin. 

- Il faut y aller les garçons, dis-je en me relevant. 

Fort heureusement nous n'étions qu'à une dizaine de minutes du camp, nous arrivions très rapidement, après que les garçons se soient séchés et habillés. L'heure du déjeuner avait sonné, nous avions eu droit à ce qui se rapproche plus d'un casse-dalle de pique-nique qu'à un réel repas, dans le réfectoire du campement. 

Icare, était assis à notre table, ce qui m'étonnais grandement. Il ne toucha absolument rien de son repas. Peut-être était-il encore malade à cause du bus ce matin ? Même s'il n'était pas proche de nous, mais bien à l'autre bout de la table, je considérais cela comme un effort de sa part. C'est vrai, il y avait beaucoup d'autres tables vides, mais il avait choisi la nôtre pour « manger ». Enfin... Le mot est fort. J'en avais conscience.

Je n'osais toujours pas croiser ses yeux de jade. Merde ! Depuis quand je suis devenu aussi faible face à un garçon ? C'est n'était pas normal... Quelque chose chez lui clochait et je n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

Je me torturais l'esprit devant mon plateau. Il avait déteint sur moi... Trop réfléchir venait de me couper l'appétit. Je repoussais mon repas sur la table avant de reculer avec mon siège et de soupirer. Je ne prêtait même plus attention au reste du groupe.

Florebo Quocumque Ferar TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant