Chapitre 76

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L'infirmière avait annoncé le verdict : deux jours d'observation et de repos avant de pouvoir rentrer chez moi. Bon, je ne sautais pas de joie à l'idée de revoir mes parents à nouveau. La confrontation de hier n'était qu'une sorte d'amuse bouche, une entrée. Je ne savais toujours pas ce qu'ils étaient et donc ce que par défaut, j'étais potentiellement, enfin une partie de moi était... Succube, selon Icare. La première semaine de vacance s'achevait et voilà que j'étais à l'hôpital tout en aillant une relation pour le moins délicate avec mes géniteurs.

Sans compter Icare qui m'avait clairement fait comprendre que nous n'irions pas plus loin que le stade "bisounours" pour le moment. Pas que ce côté-là me dérange au contraire, j'adorais sentir ses lèvres sur les miennes et ses bras autour de moi, mais je ne savais pas trop... Mes hormones me rendaient folle. Quand il était avec moi, cette sensation d'appétit me faisait un mal de chien et je voulais toujours plus qu'un simple baiser. D'ailleurs... Ça me faisait penser à quelque chose.

- Icare ? Demandai-je.

- Tu ne dors pas ? Repose toi petit ange, tu pourras sortir demain matin.

Ses surnoms et sa voix suave était encore pire. Je tentai de garder mon sérieux.

- Comment as-tu fait pour arrêter mon saignement de nez ?

En l'embrassant lorsque du sang jaillissait de mes narines, j'eus brièvement la sensation de flotter sur un petit nuage, c'était ce petit nuage qui avait mis fin aux étourdissements.

- Tu ne l'as pas senti ?

- Senti quoi ? Répondit-je en haussant un sourcil.

- Bah, moi j'ai ressenti comme hum... Comment expliquer ça... J'ai senti comme si tu m'aspirais quelque chose hors de mes lèvres... C'était très agréable... J'avais l'impression de...

- Voler ? Le coupai-je.

- Oui ! Tu l'as senti aussi alors ! Conclut-il.

J'hochai la tête.

- La sensation de voler oui, mais t'aspirer quelque chose... Non rien du tout. C'est... Mon côté succube c'est ça ?

- Oui, approuva-t-il, les succubes et les incubes sont des êtres très portés sur... le contacte physique et même le sexe.

Une succube était quelque chose comme... Un démon pervers ? ! Bordel de m**** ça expliquait tellement de choses... C'était pour cela que j'avais constamment envie de lui ? Raaaahhh. J'allais ressentir cette boule dans mon estomac toute ma vie ?!

- Et comment tu aurais pu savoir qu'un baiser arrangerait tout ? Fis-je sur un ton un peu plus sec.

Si monsieur me répondait qu'il fricotait souvent avec des succubes, alors que moi il ne me touchait quasiment pas, ça allait barder.

- Je t'ai déjà dis que ma mère en était une à moitié, les saignements de nez ne lui arrivait que très rarement, je ne sais toujours pas ce qui les provoque, remarqua-t-il en souriant innocemment.

Ah, oui ! Sa mère... Je m'en voulais déjà d'avoir imaginée le pire. Icare n'était pas comme ça.

- Et qu'est-ce qu'elle faisait pour les arrêter ? Continuai-je.

- Mon père... enfin... Tu vois... Ils s'isolaient tous les deux pour...

- Oh ! Le coupai-je.

- Oui, reprit-il, une fois à maturité les succubes et les incubes se nourrissent de l'énergie sexuelle.

J'avalais difficilement ma salive. Me nourrir d'énergie sexuelle ? ! Alors, c'était ça le sentiment de faim qui me tiraillait depuis un moment ? C'était ma part succube qui voulait satisfaire son appétit sexuel ? Je ne savais pas ce qu'étaient mes parents, mais je les maudissais déjà de m'avoir refourgués les gènes d'une accrocs au sexe. Je regardai ma montre qui affichait vingt-deux heures quarante et une. Icare était en face de moi, sur le petit fauteuil qui était placé pour les visiteurs. Je soupirai bruyamment.

Florebo Quocumque Ferar TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant