Le Coran nous a unis [PARTIE 1 ET 2]

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3ème mois de grossesse, et mon ventre gonfle de jour en jour. Zakariya, toujours là à me demander si j'ai besoin de quelque chose. Il se peut qu'il me le demande, puis qu'une minute passe avant de me poser la même question. Il n'a jamais été aussi doux et gentil : il me faisait souvent des blagues pour oublier le stress de la grossesse, m'offrait des crèmes pour le corps, des chocolats, et un jour il m'a même emmené à la salle de sport pour avoir un cours privé avec une coach sportive spéciale femme enceinte.

Mais le meilleur parmi tout ça, c'est que chaque soir, avant de dormir, il s'installait près de moi et récitait quelques versets du Coran pour le bébé. A l'instant où j'entendais sa voix, une sensation indescriptible m'envahissait le corps et je me sentais comme au Paradis. Je regardais Zakariya, et sa façon d'être avec moi montrait bien que cet enfant était le plus beau cadeau qu'il ait jamais reçu. Tout comme mon père, il désirait avoir une petite fille, car il savait qu'Allah le récompenserait pour avoir éduqué une fille. Elle (ou il) n'était pas encore né, mais je l'imaginais déjà : les petits yeux de son père, la bouche de sa mère..

Zakariya et moi avons décidé de rester en France pour que je ne me sente pas seule pendant la grossesse. Je restais chez mes beaux-parents en compagnie de mon mari, et de temps à autre je sortais avec Sara à la mosquée, au cinéma ou encore au parc. Mes études à la fac étant finies, il n'y avait plus de stress mais celui-ci était remplacé par l'angoisse de la grossesse. Quant à Zakariya, il continuait d'étudier en France et cette année sera sa dernière en tant qu'étudiant. Parfois il refusait d'aller à la fac pour rester avec moi, mais je le grondais et lui disait de ne pas s'en faire pour moi et d'arrêter de se comporter comme un bébé. C'est pas la fin du monde !

Zakariya : (en criant) Hind !!

Moi : (en criant) Ouiii ??!

J'étais dans ma chambre à l'étage chez mes beaux-parents, et lui était dans le salon.

Zakariya : Prépare toi et n'oublie pas, on part dans un quart d'heure à la mosquée !

Moi : OUII omri je sais tu me l'as dit dix fois !!

Zakariya : Héhé on sait jamais si t'as encore oublié !

Je me lève pour me préparer : jilbeb couleur camel, chaussures à lacets noirs et sac noir feront l'affaire. Je vais dans la salle de bain pour ma routine habituelle, j'applique un peu de khôl et de la crème hydratante. Et hop, mon téléphone dans le sac, mon Qur'an et mes affaires de cours.

Eh oui, depuis mon arrivée en France j'ai décidé d'accomplir mon rêve et de devenir prof de Coran pour les petits enfants. Ils sont tous mignons et mon objectif est de les voir aimer et apprendre ce livre béni et sacré. SubhanAllah, la récitation du Coran résonne jusque dans les mosquées françaises.

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*Point de vue de Zakariya*

Moi : Mohammed, tu n'as pas appris de Coran cette semaine ?

Mohammed : Si mais...J'ai des soucis familiaux et j'ai plus le temps de me consacrer au Cor—

Moi : Ne me dis plus jamais ça !! Comment peux-tu prétendre ne pas avoir de temps alors qu'Allah a créé le temps ? Ecoute-moi : Je comprends que tu ais des soucis familiaux, mais le Coran est une guérison pour les cœurs. N'abandonne jamais le Coran, sous aucun prétexte. Aucun.

Mohammed est un adolescent de 15 ans et, MashaAllah, il est toujours le premier à me réciter du Coran et le dernier à sortir de la mosquée. En lui disant cela, un silence s'installa, puis il me répondit un petit « oui » timide.