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  Sa peau frôla celle de l'autre. Celle de son agresseur. Elle lâcha encore un petit sanglot de terreur, qui scella sa destinée.  Le couteau commença par perforer sa peau, détacha toutes ses cellules, et provoquant une grande douleur. Elle avait encore un choix. Soit, ça se passait lentement, et elle tentait de voir des choses qui pourrait être intéressante, soit, ça se passait rapidement, elle ne sentait rien, mais elle n'aurait plus le temps de ne rien faire, sauf une fois au paradis. Elle opta pour la première solution et laissa le couteau pénétrer en elle lentement, trouant ou déchiquetant tout. Du sang s'échappa de ses lèvres, allant s'écouler sur le sol déjà tâché. Le goût qu'il avait... Le sang... Ce goût de métal ignoble qui donnait envie d'aller vomir... Dans ces moments, on se dit qu'on oubliera jamais ce goût. Sauf que l'instant d'après, on délaisse notre corps pour aller le mettre dans un cercueil.

  Son agresseur enfonça une dernière fois le couteau dans son ventre, faisant éclater un gerbe de sang. Sa tête bascula vers l'arrière, un filet de sang dégoulinant de ses lèvres, provoquant un son terrifiant.

Ploc. Ploc.

  L'assassin se leva, sans bruit, provoquant un courant d'air. Il sembla courir un instant sur le visage de la morte, avant de disparaître dans l'air, indétectable. Il jeta un dernier regard vers celle qu'il venait de tuer. La vue des tripes semblait le réjouir plus que le dégoûter.

  Ploc. ploc.

  Il détourna le regard et se tourna vers le couloir. Oui, l'amusement était loin d'être fini. il avait entendu un bruit très intéressant pendant qu'il tuait cette jeune femme. Et celle-ci n'avait laissé échapper qu'un mot. Maya... Donc il y avait une autre fille dans cette maison et qui cherchait potentiellement une cachette. Il mit son couteau dans sa main gauche, de façon à pouvoir attraper la fille avec plus de force. Et ensuite lui mettre un bon coup de couteau. Car oui, il aimait ça. Soudain, il plongea à nouveau dans son enfance.


  Son père. Lui aussi ne tournait pas très rond. Ils se baladaient au bord d'un fleuve dont le nom importait peu au jeune enfant qu'il était alors. Le vent était chaud, et lui faisait penser à une personne qui soufflerait sur le mondes. Donc, s'il faisait froid autour de la Terre, le vent serait froid. Et si c'était l'inverse, le vent était chaud. Plus tard, il apprit que ce n'était pas ça du tout mais au fond de lui, il continuait de voir un homme immense souffler sur la Terre. Il l'imaginait le teint mat, avec des cheveux grisaillant. Il portait une longue toge blanche et tenait la Terre de ses deux mains, un signe protecteur et amical. Le fleuve n'était pas très agité. Le vent n'était pas assez fort. Il était bleu clair, presque transparent, signe de la saison chaude qui avait commencé depuis déjà quelques semaines. Puis, son père commença à parler. A ce moment, l'homme ne savait pas si son père se parlait à lui même ou s'il lui parlait. Il ne savait toujours pas.

  << Il y a longtemps, avant que je rencontre Cassie, je m'ennuyais souvent. puis, un soir, j'ai eu envie de découvrir une sensation. Celle du plaisir malsain. J'ai pris le petit des voisins. Il devait avoir pas beaucoup plus que sept ans. Et il avait une fâcheuse tendance à m'énerver. Il était tout le temps en train de se moquer de moi. Il se moquait de mon ventre rebondi. Cela faisait longtemps que j'avais envie de prendre ma revanche. Alors je l'ai attiré dans la cave et j'ai pris le couteau à pain. J'avais mis des gants pour qu'on ne sache pas qui avait fait ça. On la retrouver le lendemain, au même endroit. Une incision bien propre au niveau du nombril, les tripes à l'air. Et le sang... Du sang partout. Personne ne sut jamais qui avait fait ça. Sauf moi. Bien sûr, je ne l'ai jamais dit à Cassie. Elle serait partie en courant. >>


  Le plaisir malsain. Oh oui il le connaissait. Depuis que son père lui avait raconté cela, il n'avait pas cessé d'y penser. Sans jamais arrêter d'attendre. D'attendre le moment de son premier meurtre. Il avait alors vingt-sept ans. Même technique que son père. Une ouverture simple dans le ventre, puis on prend les tripes et on les sort.

  Il s'aventura dans une pièce. Il fit quelques pas et sentit un souffle derrière lui. Il se retourna d'un coup mais il n'y avait rien. Le vide.

  << Où tu te caches petite pute ? >>

  Il entendit le bruit de lèvres sèches qui se décollent, puis celui de lèvres qui se recollent. Elle avait parler mais elle avait réfléchi et c'est vrai que ç'aurait un petit peu dévoilé sa situation. C'était une vieille maison, le toit grinçait. Il marcha dans la pièce en cherchant dans tout les recoins. La petite avait réussi à s'enfuir. Il revint sur ses pas. Parfois, il suffit juste de regarder en l'air et de voir ce que le ciel nous offre. Dans ce cas, il aurait vu Maya.

  Ploc. Ploc.

  Accrochée aux poutres de la vieille maison, la jeune fille de douze ans regardait avec terreur l'homme. Elle savait que sa sœur était morte. Elle le savait à la couleur du couteau. Rouge. rouge sang. Elle observait l'assassin avancer, l'insulter, et chercher. A chaque fois qu'il commençait à lever la tête, son cœur s'affolait.

  L'assassin entendait une respiration qui essayait de se cacher. Il ne trouvait pas d'où elle venait et se sentait de plus en plus énervé. Il ne voulait laisser personne survivre à son crime. Et il perdait du temps.

  Ploc. Ploc.

  Le cœur de Maya s'arrêta. A force d'avancer, elle avait vu la pire chose de sa vie. Le corps de sa sœur, les tripes sortant de son ventre. Le sang coulant abondamment. Elle eut envie de vomir. Elle continua d'avancer en même temps que l'assassin.

  Ploc. Ploc.

  L'homme savait que si la fille était là, elle réagirait. Il s'arrêta et attendit. Puis, n'entendant rien, il s'approcha du cadavre et avec le couteau commença a transperça son bras. Le sang gicla abondamment sur lui.

  Maya gémit.

  Ploc. Ploc.

  L'homme sourit et leva les yeux vers le plafond. La première chose qu'il vit fut des yeux écarquillés par la peur. Ses veines du cou et celles de la têtes étaient saillantes. Elle avait les cheveux bruns et courts. Ses yeux étaient de la même couleur que ceux du cadavre. Il dit, de sa voix rauque :

  << Alors petite, tu te caches ?

  Sa voix choqua le jeune fille, mais pas autant que celle de la fille choqua l'homme.

  - Je ne me cache pas. Je sauve ma peau.

  - Mais pas celle de... elle.

  Ploc. Ploc.

  - Elle m'a ordonné de m'enfuir. J'ai obéi, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit tuée. >>

  Sur ce, la fille se décrocha du mur et s'enfuit dans la maison. Elle la connaissait mieux que lui. Elle prit le chemin vers la cave. Le tueur la suivit mais elle réussit à se cacher derrière un placard. L'assassin passa devant elle. Elle se calma un instant. Puis, une lame se glissa sur sa gorge. De la sueur perla sur son front. Elle pouvait encore s'enfuir quand tout d'un coup,

  quelqu'un attrapa mon bras et je poussai un cri immense.

En quête de vérité Où les histoires vivent. Découvrez maintenant