Chapitre 11

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J'ai toujours été une grande stressée.

C'est comme ça, et le pire c'est que je ne changerai probablement jamais.

On dit souvent qu'il y a deux types de stress : le bon et le mauvais.

Je ne pense pas avoir déjà connu ce premier. Je ne sais pas ce que c'est que d'être portée par l'adrénaline, l'excitation, celles qui procurent une certaine efficacité. Je ne connais que celui qui vous accable au point de vous faire faire n'importe quoi, qui vous donne envie de vomir, de fuir en courant...

Alors si un jour vous aviez la malchance de me voir ainsi, vous seriez tout à fait en droit de craindre le pire.


La tension dans la voiture était palpable. C'était à peine si je pouvais respirer tellement je me sentais oppressée à cause d'elle. Mes mains étaient moites de ce trop plein de nervosité et mes lèvres quasi en sang de les mordre. J'espérais presque qu'on arrive pour que ces tics nerveux cessent enfin.

Depuis que nous étions partis, je n'avais pas osé le regarder, j'avais préféré porter mon attention sur le paysage qui défilait devant mes yeux. Ni lui ni moi n'avions fait d'effort pour détendre l'atmosphère.

Pourtant nous aurions dû être confiants. Nous nous étions bien préparés en vue de cette rencontre.

Avant de partir, nous avions longuement parlé de sa famille, du caractère de chacun et sur ce que nous dirions si on nous interrogeait sur notre couple. Il m'avait même assurée que lui seul répondrait aux questions les plus embarrassantes pour ne pas me mettre mal à l'aise.

Alors que nous roulions sur une route où le trafic était peu dense, je me mis à faire le scénario de cette rencontre. Dans mon esprit, tout était parfait. J'ignorais comment cette réunion familiale allait se passer. J'étais sûrement loin de la réalité mais l'histoire que je m'en faisais, atténuait cette sensation désagréable dans mon ventre.

Je soupirai, me trouvant absurde d'agir ainsi et osai enfin jeter un regard dans la direction de Michael . Il était tendu. Je pouvais voir à quel point il l'était, à ses mains serrées sur le volant, à sa mâchoire crispée et à ses lèvres pincées.

J'étais inquiète de le voir ainsi, mais par expérience, je savais qu'il valait mieux ne rien dire.

Après quelques secondes à le regarder à la dérobée, je reportai mon attention sur la route.

Cependant, à peine l'avais-je fait qu'il commença à marmonner des mots inintelligibles et à souffler fortement. Ce qui s'en suivit était pour le moins inattendu puisque brusquement il tourna le volant et se gara sur la bas côté de la route avant de couper le moteur.

Je le regardai sans comprendre alors que lui fixait le pare brise, ses mains toujours fermement accrochées au volant.

Après d'interminables secondes à l'observer, ne le voyant pas réagir, je me décidai à prendre la parole.

- Mais que fais-tu ? Nous allons être en retard. Fis-je en me redressant sur mon siège.

Il ne réagit pas à mes dires. C'est comme s'il était ailleurs, complètement absorbé par ses pensées.

- Michael ? Ça va ? M'inquiétai-je.

- Finalement, c'était une mauvaise idée. Nous ferions mieux de faire demi-tour. Lâcha-t-il enfin en secouant la tête.

Désarçonnée, j'ouvris plusieurs fois la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. J'étais incapable de sortir une phrase cohérente tant son attitude était curieuse.

Tu m'appartiens [Michael Jackson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant