Chapitre 16

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Le plus grand bonheur après que d'aimer, c'est de confesser son amour.

André Gide


N'avez-vous jamais eu, un jour, cette étrange impression que les choses vous échappent, et de vous sentir impuissants face à ça ? Ne vous êtes-vous jamais sentis blessés qu'on vous mette à l'écart sans raison apparente alors que vous vous sentiez concernés ? Si vous avez un jour connu cette impuissance, je serai tout à fait en droit de comprendre votre peine.


Le lendemain matin de la soirée de charité, je me réveillai l'esprit embrumé, la tête douloureuse et le corps courbaturé. Il me fallut peu de temps pour réaliser le pourquoi de ces maux. Diana, la danse avec James, la colère de Michael Tout me revint en mémoire de façon fulgurante. Lorsque je réalisai tout ceci, je sentis comme une petite culpabilité s'immiscer en moi. Qu'allait-il se passer pour nous après ce que nous avions fait ? Comment les gens percevraient-ils Michael après qu'ils eurent été témoins de sa colère excessive ? Allait-il être rejeté par sa famille ?

Avais-je envie d'avoir toutes ces réponses pour le moment ? Non, pas vraiment. Égoïstement, je préférai rester au lit, dans cet espèce de cocon que nous avions créé, afin d'éviter les retombées de cette soirée catastrophique. Je fermai plus fortement les yeux et essayai de faire le vide en espérant, de ce fait, me rendormir et éloigner ces pensées accablantes de ma tête.

Cependant, une caresse sur ma joue, mon épaule, mon bras mit tous mes sens en éveil et toutes mes résolutions s'évanouirent. Des images de la nuit dernière affluèrent à ma mémoire et je me sentis rougir. Est-ce que cela faisait de moi une personne vile d'avoir éprouvé autant de plaisir dans la souffrance et la rudesse que Michael avait imposées à notre rapport ?

Même si mes paupières étaient encore lourdes de sommeil et de larmes que j'avais tant versées, je parvins tout de même à les ouvrir. Après m'être adaptée à la clarté de la pièce, je constatai que Michael n'était qu'à quelques centimètres de moi, le regard contrarié. Je lui souris, intimidée par son expression.

- Salut. Marmonnai-je, incertaine.

- Salut. Répondit-il d'une voix blanche.

Je le dévisageai quelques instants, essayant d'évaluer son humeur. Je perçus comme une certaine colère sous-jacente et de la peine aussi.

Je tendis une main vers lui et fus peinée lorsque son corps se crispa. Je fis abstraction de cette manifestation et posai ma main sur sa joue.

Je déglutis difficilement et fermai les yeux un moment. Je souhaitais juste ravaler mes larmes qui menaçaient de couler. Son attitude froide et une nouvelle fois incompréhensible en était la cause.

- Qu'as-tu Michael ? Lui demandai-je une fois que j'eus rouvert les yeux et rencontré les siens devenus insondables.

Pourquoi fallait-il qu'il y ait ce malaise ? Pourquoi mettait-il cette distance entre nous après ce que nous nous étions dit la nuit dernière. Peut-être regrettait-il de s'être autant abandonner ou peut-être était-il encore en colère par ce que j'avais fait ? Quoi qu'il en soit, une nouvelle fois, il m'égarait. En même temps, le corps groggy et l'esprit encore obscurci par la fatigue, il m'était impossible de réfléchir convenablement. Peut-être me faisais-je du souci pour rien. Peut-être que mon émotivité faussait mon jugement.

- Rien. Fit-il sèchement.

- Pourquoi .. Pourquoi parais-tu si en colère ? Le questionnai-je de plus en plus paniquée à l'idée qu'il m'en veuille encore et qu'il me rejette.

Tu m'appartiens [Michael Jackson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant