Chapitre 5

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Cette fille me tue, elle est incroyable. Elle dit tout ce qu'elle pense et pense tout ce qu'elle dit. Enfin sauf quand elle dit que je ne suis pas son style. Je suis le style de toutes les femmes, avec ma gueule d'ange et mon sourire parfait. On me donnerait le Bon Dieu sans confession comme disait ma grand-mère. Je ressemble au gendre idéal, comment ne pas tomber sous mon charme irrésistible ? Bon, revenons à nos moutons.

- Agent Foster, je disais donc avant que vous ne quittiez la pièce. Dit la chef sur un ton dur. Vous vous envolez pour l'Italie est plus précisément la Sicile dans quelques semaines. Tâchez d'apprendre à vous connaître et à cohabiter car il n'y aura aucun changement possible. Me suis-je bien fait comprendre ?

- Oui madame. Répondons-nous en chœur.

- Bien, Agent Montfort, sortez du bureau et faîtes le tour de la maison. Je vous veux demain à 9 heures.

- Pas de problèmes.

Je quitte son bureau pour la laisser seule avec Jasmine. Je visite un peu et finit par me repérer. Je décide de rentrer chez moi puisque demain je dois être là-bas à 9 heures. Je croise Jasmine qui se dirige vers le parking souterrain.

- Alors ? On s'est fait remonter les bretelles ? Me moquai-je.

- Ferme-là toi ! Tu commences vraiment à me faire chier.

- C'est exactement le but recherché.

Elle se retourne brutalement vers moi et me fout un coup de poing violent dans la joue. Putain ! Elle me rend vraiment fou ! Même quand elle me frappe je bande. Ou alors c'est peut-être à cause du balancement de ses fesses dans mon champ de vision ? En tous cas, elle a une bonne droite. Je vais vers ma voiture et quitte le parking pour retrouver Rocky girl au feu d'après. Belle voiture. Mais la mienne est mieux. Porsche Panamera noire rutilante. Elle est éblouissante et brille de mille feux, comme moi quoi.

Je lui fais un coucou de la main quand nos regards se croisent

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Je lui fais un coucou de la main quand nos regards se croisent. Jasmine me répond par un doigt d'honneur avant de repartir sur les chapeaux de roues à peine le feu passé au vert. Je ne retiens pas mon rire en prenant la route de mon nouvel appartement de fonction. Grâce à l'agence, tout est déjà meublé. Je passe un coup de fil à ma mère qui doit se faire un sang d'encre. Mon père faisait aussi parti de l'Agence, il est d'ailleurs mort pendant une mission. J'ai préféré cacher à ma mère que j'en faisais partie aussi, ça lui aurait brisé le cœur.

- Tu sais l'heure qu'il est ?!

- Euh...bientôt 22 heures, je crois.

- Exactement donc 7 heures ici. Qu'attendais-tu pour m'appeler ?

- J'avais rendez-vous avec mon nouveau patron. Tu sais comment sont les Américains ? De vrais bourreaux du travail.

- Mouais...tu aurais quand même pu m'envoyer un MSM.

- On dit SMS Maman, et en plus, tu n'aurais même pas su comment le lire.

- Bon c'est vrai mais dans ce cas-là, il suffisait de me laisser un message vocal.

- Ah, parce que tu sais comment les écouter ? C'est à peine si tu sais décrocher. C'est parce que mon numéro est déjà enregistré que tu as trouvé comment m'appeler.

J'éclate de rire en l'entendant s'énerver au téléphone.

- Tu m'énerves Nathaniel Pierre-Louis Jacques Montfort !

- Moi aussi je t'aime Maman.

- Et sinon, tes collègues sont comment ?

- Tous pareils, costumes luxueux, regards et oreilles greffés à leurs ordinateurs/tablettes/smartphones. Des traders quoi !

- À propos de tablettes, les enfants de mon amie Danielle lui en ont offert une. Elle dit que c'est vraiment génial et utile alors je me suis dit que j'allais en acheter une pour moi et mes futurs petits-enfants. Déclare-t-elle en insistant sur le dernier mot. J'ai fait tous les magasins possibles, Ikea, Conforama, But etc... Impossible de trouver une tablette, ils ne savent même pas ce que c'est. Une petite table avec laquelle je peux regarder des vidéos ou voyager sur internet ce n'est pas compliqué quand même ! Tu pourrais m'aider à en trouver une ?

À la fin de sa tirade, je ne me retiens pas et pars dans un fou rire énorme. Je manque de tomber de mon canapé.

- Veux-tu arrêter de rigoler s'il te plaît ? Je parle sérieusement là !

- C'est bien ça le pire Maman ! Dis-je avant de repartir dans mon rire.

-Bon tu me dis ce qu'il y a de si drôle dans ce que j'ai dit ?

-Tu as déjà vu la tablette de Danielle ?

- Non pourquoi ?

- Une tablette, c'est comme un téléphone tactile mais en plus grand. Tu vois mon portable ?

- Oui.

- C'est à peu près la même chose mais en plus grand et pas du tout un meuble. Ris-je.

- Oh ! Ok, je vois. De toute manière, je ne suis pas encore grand-mère alors...

- Exactement. Réponds-je en ignorant son ton suppliant.

- Et tes collègues féminines sinon, elles sont plutôt jolies ?

Si elles sont toutes aussi canons que Jasmine, je reste ici pour toujours !

- Ça va.

- Hum...je ne suis pas prêt de pouponner. Soupire-t-elle de manière très théâtrale.

- Maman je dois te laisser, le livreur vient de sonner.

- Je t'aime mon petit bébé.

- Moi aussi Maman, bisous.

- Bisous mon chéri.

Je souffle longuement en posant mon téléphone. Je ne peux m'empêcher de ressentir de la culpabilité. Même si elle a ses amies, ma mère se sent seule dans notre grande maison. Entre la mort de mon père et mes absences à cause des missions. Mes parents ont essayé d'avoir d'autres enfants mais cela n'a pas fonctionné. C'est peut-être à cause de tous ces événements que ma mère cherche tant à ce que je me stabilise. Mais je n'ai que vingt-sept ans, j'ai largement le temps de penser à ses choses-là. Je ne serai sans doute pas agent toute ma vie. S'il devait m'arriver quelque chose, je ne me pardonnerai jamais de briser ce qui reste de son cœur affaibli par tout ce qu'elle a pu vivre. Je récupère ma pizza et mange en regardant un match de basket-ball avant d'aller me coucher.

Love As I HateWhere stories live. Discover now