Chapitre 5

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Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais à l'infirmerie. J'étais souvent allée dans cette salle, aussi elle m'était familière. Les coups et blessures étant monnaie courante, on y faisait tous un tour au moins deux fois par mois. Beaucoup plus pour ma part, du genre trois fois par semaine. Je pourrais presque dire que je connaissais la moindre fissure des murs sur le bout des doigts.
L'odeur des crèmes et médicaments se baladait dans l'air tout autour de nous.

J'étais installée sur le lit contre le mur, mon préféré parce qu'on pouvait s'adosser contre la paroi fraîche. Je crois que Madame Hunter l'avait compris. J'ai regardé à ma droite, histoire de voir qui était dans la couchette voisine. Izanami, comme par hasard. J'étais sûre qu'ils l'avaient fait exprès, histoire qu'on règle nos comptes ou quelque chose dans le genre. Je ne lui adresserais pas la parole si elle n'engageait pas la conversation. À ce que je sache c'était bien elle qui avait commencé à s'énerver contre moi. Je n'avais absolument aucune raison de m'excuser auprès d'elle. De toute façon elle dormait donc le problème ne se posait pas.

Neptune a fini par arriver, bien entendu. Il n'allait pas rater une occasion de m'enfoncer. Cette année c'était lui qui n'avait quasiment rien, juste quelques plaies superficielles qu'il devait déjà avoir soignées. Il allait se vanter, c'était évident. Et ça allait m'agacer, ce qui était encore plus évident. La routine, toujours la routine.

Il a pris une chaise et s'est installé entre "ma meilleure amie pour la vie que j'aime de tout mon cœur" et moi. Izanami étant toujours dans les bras de Morphée, il s'est tourné vers moi.

– Ça va ? Pas trop mal ? m'a-t-il demandé sur un ton sarcastique.

J'avais déjà préparé ma réponse.

– Non ça va, je suis assez en forme pour te mettre une raclée, là maintenant si tu continues.

Je mentais bien évidemment. Ma tête me lançait encore un peu et j'avais du mal à la tourner sans être prise de vertiges. Pour le reste, ça allait, ce n'était pas trop douloureux. Ou alors c'était juste parce que mon cerveau était en compote et qu'il n'arrivait plus à rien sentir.

– Je te rappelle que maintenant c'est moi le meilleur ! s'est-il moqué.

Il s'en est fallu de peu pour que je lui balance mon poing dans la figure. À vrai dire j'avais juste été trop lente et il avait eu tout le temps d'esquiver.
Il a rigolé, s'est levé sans dire un mot et une fois arrivé à la porte il s'est retourné vers moi.

– Sois pas triste Athéna, je t'aime bien même quand tu es faible.

Heureusement qu'il est sorti parce que je commençais vraiment à bouillir comme une cocotte-minute qui est sur le point d'exploser.


Après le repas, et après avoir assisté à la mini cérémonie en l'honneur de Neptune - qui m'avait bien ennuyée et agacée je dois dire - nous sommes allés nous préparer pour la nuit. Comme tous les soirs, on s'est nettoyé le visage avec de l'eau glacée puis on a utilisé du fil dentaire pour se laver les dents et on s'est changés. C'était la même tenue de jour comme de nuit, à la seule différence que celle de nuit restait propre beaucoup plus longtemps. La salle dans laquelle nous faisions tout ceci était exiguë, si bien qu'on n'y rentrait qu'à trois. Heureusement on ne prenait pas trop de temps. Il n'y avait pas de miroir donc on ne pouvait pas voir ce à quoi on ressemblait. Tant mieux d'un certain côté, mais quand même, j'aurais bien aimé suivre mon évolution au fil des jours et ne pas avoir la surprise une fois par an.


Je me suis installée dans mon lit et j'ai fixé le plafond. Surtout ne pas s'endormir. Je devais absolument parler avec Alexandre. Il est venu me chercher environ deux heures après, quand tout le monde était endormi. J'avais bien failli sombrer moi aussi, il était arrivé à temps.

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