22. Le réveil.

4.8K 280 98
                                    




         Abygaëlle se réveille dans un mal de tête sévère, lorsqu'elle ouvre les yeux, elle voit qu'elle est installée dans une chambre double de l'hôpital, un rideau est tiré et elle imagine qu'une personne se trouve de l'autre côté. Elle porte une tenue de patient qui la plonge dans des souvenirs qui lui sont encore difficile dans cette réalité insupportable.

Sa poitrine lui fait affreusement souffrir et elle doit s'assoir pour pouvoir mieux respirer. Alors une idée qui lui serait tellement plus acceptable s'impose à elle... Et si elle n'avait jamais quitté sa chambre d'hôpital après l'attaque de son bataillon ?

Ça doit être ça, c'est forcément ça.

Elle se lève alors, difficilement en raison de vertiges qui l'empêchent de trouver un équilibre franc et une infirmière choisit cet instant pour entrer.

- Ne vous levez pas mademoiselle ! Vous allez arracher votre perfusion ! Dit cette dernière, inquiète.

- Je... Ou suis-je ?

- Vous ne vous souvenez pas ? Demande la jeune blonde qui l'aide à se recoucher.

- Non... Si... En fait j'en suis pas sûr, dit-elle en secouant légèrement la tête, comme si ça suffirait à remettre ses idées en place.

- Vous êtes à l'hôpital, vous avez fait un petit malaise. Ajoute-t-elle en ouvrant le rideau qui montre à Abygaëlle qu'elle ne partage pas sa chambre.

- On est à Lille c'est ça ? Dit Abygaëlle en proie à une désillusion dérangeante.

- Oui mademoiselle. Vous êtes ici depuis presque une semaine.

- Une semaine ?! Mais je dois partir... Annonce-t-elle en essayant de se lever, retenue par l'infirmière.

- Je vais prévenir le médecin qui passera dès que possible.

Abygaëlle regarde l'infirmière sortir sans oser poser de questions sur Timaël ou Manon, est-elle seulement capable de recevoir les réponses ?

Elle reste assise seule, hébétée sur son lit, espérant malgré ses certitudes que quelque chose de bien va se produire, que Timaël va franchir cette porte qu'elle ne lâche pas du regard. La porte s'ouvre en effet, mais l'homme qui entre est loin d'être son petit frère. Il est grand et impressionnant, d'avantage imposant avec sa blouse blanche. Il a une grosse moustache blanchie par les années passée et le crâne dégarnis.

- Mademoiselle Abrahams, content de vous savoir parmi nous, dit-il d'une voix nasillard, contrastant parfaitement avec son allure. Je suis le Professeur Duriez, je vais vous examiner.

Abygaëlle ne parle pas et se contente de regarder l'homme, suivant à la lettre ses instructions pour tester ses réflexes.

- Vous êtes en pleine forme, nous allons vous garder jusque demain matin pour s'assurer que vous n'ayez pas d'autres épisodes, mais je pense que tout va bien pour vous.

- De quel épisode parlez-vous ?

- De crise psychotique mademoiselle, vous avez fait peur à plusieurs infirmière et nous avons dû vous administrer des calmants, vous aviez simplement besoin de repos, de mettre vos pensées et émotions en veille pour que votre corps se repose. Un psychologue va passer aujourd'hui et vous aurez la possibilité de voir avec lui pour avoir un suivi plus approfondit... Vous êtes militaire il me semble...

- Oui.

- Vous avez eu un suivit ?

- Pas depuis que je suis en France.

Repos ! (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant