30. Joyeux Noël !

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Partie 2

Trois ans plus tard...

          Abygaëlle ne tient plus, impatiente de voir son frère et Julie sortir de ce fichu aéroport...

Déjà presque un an que les jeunes tourtereaux se sont envolés pour le Canada, Timaël ayant suivi sa belle qui a eu l'opportunité de poursuivre ses études là-bas dans l'espoir d'y ouvrir une pharmacie, là ou ce domaine est curieusement pauvre.

Depuis un an, les Abrahams ne se parlent qu'une fois par semaine sur internet et le manque l'un de l'autre est devenu presque cruel.

Lorsqu'elle aperçoit enfin les cheveux blond vénitien de son frère, elle ne peut s'empêcher de crier, complètement indifférente aux regards qui se tournent vers elle et insiste lourdement devant le top model qui est désormais connue de tous mais que personne n'ose approcher de peur d'interrompre ces retrouvailles bruyantes.

—     Regarde comme il est beau ! Dit-elle pour Alexia qui est tout aussi impatiente qu'elle.

—     Oui et c'est un homme maintenant, il est plus grand que toi ! Dix-neuf ans déjà...

Timaël se précipite et sert contre lui cette sœur qui lui a tellement manqué et sa belle-sœur qui a tant fait pour lui.

Julie avance à son tour et sert ses deux belles sœurs contre elle sans dissimuler elle aussi, cette joie immense qui s'empare d'elle.

Ils regagnent la voiture d'Alexia dans le parking de l'aéroport sans parvenir à contenir les effusions d'affection, s'embrassant et se donnant l'accolade à plusieurs reprises. Le trajet et rythmé par les questions de Timaël se renseignant sur les carrières respectives des deux jeunes femmes.

—     Alors Aby, quel est la prochaine étape ?

—     J'ai en effet un nouveau projet en cour mais je t'en parlerais une fois à la maison, Alexia a décroché un nouveau contrat et va enseigner la photographie dans une école prestigieuse proche de chez nous.

—     C'est génial, tu dois être fière, demande-t-il à l'intéressée.

—     Oui je cherchais quelque chose de plus stable, dit-elle en haussant les épaules, les défilés et les shooting ne sont plus dans mes projets.

—     Après trois années folles à voyager entre paris, Madrid et Porto, je comprends que vous ayez envie de vous poser un peu.

—     Et vous ? Vous comptez revenir un jour... Demande Abygaëlle.

—     Franchement je ne pense pas, mais Noël prochain, se sera chez nous !

Abygaëlle a un pincement au cœur d'apprendre que ses doutes quant au possible retour de son frère en France étaient fondé, mais elle s'y attendait et est heureuse pour eux.

En arrivant sur la propriété, Timaël ne parle plus, il reste bouche baie après avoir franchis le portail de sécurité.

—     C'est pas une maison que vous avez acheté ! Finit-il par lâcher lorsqu'il sort de la voiture. C'est une villa !

Julie ne parle pas, se laissant guider dans la visite de cette immense bâtisse contemporaine blanche. Deux étages, huit chambres dont deux suites parentales à chaque étage donnant sur balcon privé et un logement indépendant de type loft destiné dans le temps à la gouvernante. Quatre salle de bain, une grande bibliothèque un grand salon séjour, une grande cuisine, tout semble démultiplié dans cette maison, et grand semble le terme qui convient à chaque pièces.

Une fois remis de cette stupeur, les invité s'assoit au salon lorsque la sonnette retenti.

—     C'est Luis et Tara ! De réjoui Alexia.

—     Ils sont de la fête ?! Réagit Timaël.

—     Oui ils devaient arriver hier mais Tara travaillait cette nuit.

Après des retrouvailles chaleureuses, Alexia sert les invités en boissons et s'assoit à côté d'Abygaëlle qui semble ne plus tenir en place.

—     Bon tu ne bouges plus ? Lance-t-elle à Alexia.

—     Tu m'aurais aidé ça aurait été plus rapide... Répond-elle en souriant.

—     Oui je sais désolée mais là...

—     Oui vas-y...

—     Qu'est-ce que vous nous cachez toute les deux ? Demande Luis en voyant leur étrange manège.

—     Je ne tiens plus donc, voilà.

Elle se lève saisit deux cadeaux, un peu plus grand qu'une boîte à chaussure au pied d'un grand sapin naturel, bien garnis au coin de la pièce et en donne un a Timaël en lui demandant d'attendre et donne le second à Tara.

Elle monopolise tellement l'attention qu'ils n'ont pas remarqué qu'Alexia venait d'installer une caméra sur un pied pour immortaliser ce moment.

—     C'est bon ? Demande la blonde à Alexia qui acquiesce. Alors allez-y ! Reprend-elle pour les deux concerné.

Timaël n'en croit pas ses yeux, lorsqu'il ouvre la boite, il y découvre un pyjama de bébé, des petits chaussons en forme de moutons, un bonnet, des gants de naissance et son attention se porte alors sur un gros pins rond qui est posé au-dessus du reste ou il peut lire « élu parrain de l'année ».

La boîte de Tara comporte, a quelque détails près la même chose avec bien sûr, un pins « élue marraine de l'année ».

Plus personne ne parle devant cette émouvante évidence.

—     Je vais être parrain ? Lâché Timaël d'une voix éraillée.

—     Oui !!! Dans la voiture, j'ai failli gaffer ! Commence Abygaëlle dont le débit de parole est anormalement rapide. Mon nouveau projet c'est ça... Ajoute-t-elle en se levant tout en caressant son ventre.

Timaël reste sans voix et se lève à son tour pour serrer sa sœur contre lui, imité par Luis qui gagne ceux de sa sœur...

La soirée se passe alors différemment de ce que chacun avait imaginé, l'esprit rempli d'images de cet enfant qui bientôt remplira cette immense maison de ses rires...

Abygaëlle prend alors un instant et constate que tout est là, tout ce qui fait son bonheur se trouve près d'elle, elle sent quelque chose de paisible en elle.

—     Je suis tellement heureux de partager ce moment avec vous, lui dit Luis en posant la main sur son épaule.

—     Je suis heureuse que tu sois là aussi...

—     Tu reviens de loin ma belle...

—     Et ces derniers dix-huit mois d'échec dans les démarches pour avoir cet enfant ont été très éprouvant...

—     Mais vous y êtes arrivée, tu peux te détendre...

—     Nous avons grandement douté sur le fait que nous puissions être maman un jour... Mais nous avions cette certitude aussi logique soit-elle, que, si nous arrêtions les démarches, nous ne serions jamais maman...

—     Je te reconnais bien là, sergent... Dit-il en lui donnant un coup d'épaule amical.

—     Ce sergent n'existe plus...

—     Oh si, il existe encore, il a simplement fini par trouver le repos...

FIN

Repos ! (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant