Un endroit plus qu'inquiétant...

102 9 2
                                    

La porte était ouverte, ce qui nous laissait voir un escalier montant, en pierre. La poussière semblait y avoir élu domicile.

Lou ne voulait plus entrer.

- « J'ai peur des araignées ! » nous avoua t-elle.

Je cru voir un rictus d'amusement passer sur le visage d'Anna, et sans un mot on la tira à l'intérieur...

On prit une grande inspiration avant de commencer à gravir les marches.

Cet étroit escalier débouchait sur une grande salle de bal. Au plafond était accroché deux immenses lustres en cristal recouverts de toiles d'araignées, ce qui ne rassurait pas Lou. Surplombant la pièce, un couloir faisant office de balcon était desservi par un majestueux escalier qui se dressait en face de nous. D'une large base évasée, il s'élevait en se séparant de part et d'autre. Ses marches étaient en marbre et ses barrières d'un bois noble. Une pensée me traversa l'esprit : "Cet escalier était digne de figurer dans un palais". La face Est de ce splendide endroit était, quand-à-elle, ornée par de grands vitraux laissant filtrer une douce lumière bleutée de la lune.

Le spectacle qui s'offrait à moi, était à mes yeux un mélange étrange entre quelque chose de magnifique et quelque chose d'effrayant...

On décida donc d'aller visiter en commençant par l'étage du balcon. Ici s'alignait des portes, des portes et encore des portes... Elle se ressemblaient toutes. De plus, elles avaient un point en commun, elles étaient toutes fermées et il en était de même à l'étage de la salle de bal. La déception commençait à se faire sentir. Quand, dans un dernier élan d'espoir je fis pivoter la poignée d'une ultime porte. Elle s'ouvrit. Les filles s'empressèrent de me rejoindre et on entra.

Soudain, la porte se referma violemment derrière nous !

Dans cette pièce, se trouvait une petite table avec une lettre éclairée par une simple bougie. Comment celle-ci s'était-elle allumée ? Ou plutôt, qui l'avait allumée ? Je frissonnai à cette question et m'approchai de la lettre. Je la saisie, et me mis à lire à haute voix...

Chères Céleste, Anna et Lou.

Je vous félicite d'être arrivées jusqu'ici ! Mais maintenant que vous êtes là, vous ne pouvez plus faire marche arrière...

Cela fait trois siècles que nous vous attendons...

Vous trouverez ci-joint une clé qui ouvre la porte à droite au premier étage. Bonne chance !

Signé : G.S

- « Il... il... il connaît nos noms ?! Oh... ça ne sent pas bon ! » s'inquiéta Lou.

- « C'est vrai que c'est bizarre... » renchérit Anna, qui avait l'air quelque peu déstabilisée par la lettre.

- « Calmons-nous et réfléchissons. S'il connaît nos noms, et que d'après toi, Lou, la porte est restée fermée pendant plusieurs décennies, ça veut dire qu'on a quelque chose à voir avec tout ça ! »

- « Ou que quelqu'un nous fait une  mauvaise blague. » me dit Anna.

- « Non, c'est bon ! J'ai trop peur ! Je retourne dans notre chambre ! » déclara Lou avant de faire volte-face et de courir en direction de la porte délabrée. Mais celle-ci se ferma toute seule, Lou tira, tira, tira... mais rien n'y fit, on était enfermées ici.

Avec Anna on se regarda quelques secondes, je crus lire de la peur dans son regard. On couru alors pour rejoindre Lou. Elle pleurait.

- « On... on est enfermées ici pour cette nuit, et pour toujours ! » nous dit-elle avant de repartir en sanglots.

Je réfléchis quelques secondes, et dis :

- « Ne vous inquiétez pas, j'ai mon téléphone ! »

Je sortis celui-ci de mon sac à dos en le brandissant avec fierté. Mais, dans un cri de rage mélangé à de l'horreur, je me rendis compte que... je n'avais, bien évidemment, pas de réseau !!


Le mystère du collier fantômeWhere stories live. Discover now