Destins croisés : It's always been us [Terminée]

Chap 3.2 : Lundi 17 mars 2014

******* EMMA*******

Je remonte le couloir vers l'accueil pour prendre un dossier et la tentation de jeter un œil dans la salle de réunion est grande. Je me fais violence. Patrick est avec moi, nous devons vérifier quelques points avant notre vidéo conférence avec Lucerne. Je vais d'ailleurs devoir les prévenir que je ne serai pas sur leur dossier plus longtemps. Bon je vais devoir trouver une formule qui ne leur donnera pas l'impression que je les abandonne. Les sociétés sont parfois très susceptibles et je sais que je bosserai toujours autant sur leur dossier. Les semaines à venir ne vont pas être de tout repos... mes journées ne sont pas prêtes de se raccourcir avec ça.

Je me demande s'il m'a reconnue... c'est quand même fou, c'est la troisième fois qu'on se croise... le parc, le bar et là, sur mon lieu de travail. Vice Président fusion et acquisition... Je me suis posé la question du métier qu'il pouvait bien exercer quand je l'ai vu ce soir là. J'ai ma réponse maintenant. Un homme grand, musclé, élégant, beau et sexy avec à son bras quoi d'autre qu'une grande blonde, toute fine... le cliché. Classique. J'avoue que je suis déçue et en même temps je ne devrais pas. Cette homme a le droit de faire ce qu'il veut et tant pis pour lui si c'est l'apparence qui prime. A quoi pouvais-je m'attendre, qu'il tombe sous mon charme, se rende compte que je suis la femme de sa vie et qu'il me fasse une cour assidue ? Pffff arrête de rêver ma pauvre, ce genre de mec n'est pas pour toi. Y'avait combien de chances pour que cet homme et moi nous nous croisions à nouveau et en plus sur mon lieu de travail et nous allions de surcroit collaborer sur le même dossier... ironie du sort ? Si nous étions dans un roman, je dirais plutôt signe du destin... le début d'une belle et grande histoire d'amour : Il serait mon Christian et moi son Ana, mon Hardin et moi sa Tessa, ou encore mon Gideon et moi son Eva ! Ce ne sont pas les noms de couples romanesques contemporains qui manquent. Je dévore les romans malgré le travail que j'ai... Ce n'est pas comme si j'avais une famille dont je devais m'occuper hein ?

-Les sushis ont été livrés. Je te prends une eau gazeuse et je te rejoins dans ton bureau.

-Ok, merci Patrick. A tout de suite dans mon bureau.

Patrick Peterson est un bel homme plutôt fin, taille moyenne, blond, yeux gris. Dès que j'ai commencé à travailler chez HODGE, GRAHAMM & Associés il a été très prévenant envers moi. Je crois même qu'il en pince pour moi, mais je ne vais pas m'avancer... Il n'a en tout cas jamais fait ou dit quoique ce soit. Y'a pas plus conscient qu'un avocat des risques qu'il encourt pour harcèlement. De toute façon je ne sortirais pas avec lui, nous bossons ensemble, ça deviendrait très vite compliqué. Et qui plus est, il ne doit même pas s'imaginer que je suis pratiquante et tout ce que cela implique.

En fait jusqu'à ma rencontre avec MonsieurRegardAcier je ne peux pas vraiment dire que je m'intéressais au sexe opposé. Bien sûr que je les remarque, les hommes, bien sûr que je reconnais la beauté et tout le tintouin mais je n'avais pas vraiment le temps ni l'envie d'une relation amoureuse. Je voulais réussir ma carrière avant toute chose pour que mes parents soient fiers de moi. Intégrer le cabinet d'avocat familial, travailler avec mon père et mon frère, je trouvais ça chouette comme idée. Maman se moquait de nous lors des repas de famille... il est vrai que trois avocats à table, papa, Brock et Rébéka la femme de ce dernier, ça faisait beaucoup et moi j'allais bientôt intégrer le cercle.

Je devrais penser à lui rendre son mouchoir tiens... il sera probablement surpris et comprendra ainsi qu'on se connait... Je pourrais aussi bien laisser faire. S'il y a une chance qu'il ne se rappelle pas de la gourde qui s'est retrouvée les quatre fers en l'air dans le parc, la lèvre en sang, puis de la même gourde qui s'est ensuite cognée à lui, se pétant encore une fois la lèvre et lui a renversé de surcroit sa boisson sur sa belle chemise blanche, en le fixant bouche ouverte pendant une poignée de secondes.... Je prends !