5.

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Après de longues minutes de silence, Alex reprit la parole.

- Tu l'aimeras toute ta vie, c'est évident. Et elle le sait.

- Arrêtez de parler des morts de cette façon... Ils ne savent rien, ils sont morts ! Ils ne sont plus rien...

Alex trouvait la façon dont Adam parlait très rude, il manquait de tact.

- Mon père est mort quand j'avais quatre ans, souffla Alex. Alors, moi, je lui parle. Il est mort, certes, et il ne reviendra jamais. Mais c'est rassurant.

- Rassurant ? Parler à des morts ?

- Ce serait bien pire si l'un d'entre eux me répondait.

Alex rit, ce qui arracha un léger sourire à Adam.

- T'as gagné, finit-il par dire en se tournant vers elle.

La brune sourit, fière d'elle. Adam était quelqu'un que l'on ne pouvait pas approcher facilement, mais elle y arrivait, elle. Il ne s'était pas réellement méfié de la petite brune aux allures sauvages.

- Alex, comment tu trouves le fait de parler avec quelqu'un comme moi ?

- Quelqu'un comme toi ? C'est-à-dire ?

- Quelqu'un de solitaire, de déprimé.

- J'ai toujours pensé que ces gens-là, les gens comme toi, étaient les plus intéressants.

- Pourquoi ?

- Parce que vous avez quelque chose que les autres n'ont pas. Peut-être est-ce un fardeau de plus, je ne sais pas. Mais il y a quelque chose chez vous qui m'attire. Votre esprit doit être un endroit terrible, en fait.

Surpris, le jeune homme ne pouvait détacher son regard de celle qui était devenue sa seule amie.

- T'as souvent des idées pareilles ?

Alex haussa les épaules.

- C'est mon point de vue. Tu m'as posé une question, j'y réponds. C'est simple.

- Je sais. Et je te remercie. Mais... t'es tellement différente, c'est angoissant.

- Angoissant ? C'est toi qui trouves ça angoissant ?

- Moi, je l'ai voulu. J'aime vivre complètement en marge, et regarder les gens normaux se tuer à vivre. Mais toi, c'est comme si ton esprit n'avait rien connu d'autre.

Alex rit.

- Je ne suis pas fascinée par le sourire des gens. Je ne les regarde pas sourire à une personne qu'ils aiment. Ce que j'aime, moi, c'est la façon dont ils retiennent leurs larmes. La façon de tirer sur leur cigarette lorsqu'ils sont angoissés, ou encore leur façon de marcher, tête baissée. Voir leurs yeux lointains, perdus dans des pensées sombres. C'est ça qui me fascine, moi, la façon qu'ont les hommes de faire ces petites choses.

- Tu es surprenante. Une façon de penser bien à toi, disons.

- Par exemple, j'adore te regarder fixer tes pieds. C'est horrible de voir à quel point tu aimes être enfermé dans ta solitude, oui, mais j'aime te voir comme ça.

Adam sourit à nouveau à la brune.

- Tu es tellement... Rose...

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Je tiens vraiment, vraiment, vraiment à m'excuser pour le long laps de temps qui s'est écoulé entre la publication du dernier chapitre et celui-ci.

J'espère néanmoins que ça vous plaît, et je vais être plus rapide pour le prochain. ❤

RoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant