Chapitre 9

5.5K 262 8
                                    

Sonia


Maman. Elle se tenait juste là, à quelques pas, m'appelant, comme si de rien n'était, comme si je n'avais pas disparu et qu'elle n'avait pas continué sa vie sans moi, sans se préoccuper de mon sort. Que devais-je faire ? Je l'affronterai, j'ai le droit de savoir pourquoi cette femme qui m'avait élevé et à un point je l'espère, qui m'avait aimé, n'avait pas essayé de me retrouver. Mais, Dylan, il ne me laissera jamais reprendre l'identité de Sonia, ne serait ce que pour parler à cette femme.
  Je me suis tournée vers lui, lui demandant du regard l'autorisation me permettant de découvrir la vérité. Il se leva et parti signe d'approbation, j'imagine qu'il me laisse un peu d'intimité avec elle.

"Sonia...? Sonia.."

"C'est moi."

J'enlève mes lunettes et mon fichu tandis que ses yeux deviennent énorme et que sa bouche reste béante. Elle n'en croyait pas. Sa surprise se transforma en joie, la stupeur dans son regard laissa place à un regard doux et quelques larmes y apparaissaient. Ses bras s'ouvrèrent à moi, elle s'approcha et je fis un pas en arrière, elle allait donc jouer la carte de la femme émue et soulagée de revoir sa fille saine et sauve.

"Ma petite Sonia, viens dans mes bras je t'en supplie, tu m'as tellement manqué. Je croyais que je ne te reverrai jamais."

"Je n'imaginais pas que je te manquais."

"Ne dis pas ça voyons, ma chérie, tu sais bien que.. enfin, je suis ta maman."

Ses bras restés ballants, revinrent prendre place le long de son corps. Elle m'observait, elle ne savait ni quoi faire ni quoi dire, elle paraissait si triste.

"Pourquoi tu n'as pas essayé de me retrouver ? Pourquoi personne ne m'a cherché ? Je ne suis donc rien pour vous."

"Enfin, mais Sonia, je savais que tu voulais partir d'ici pour tes dix huit ans, je savais déjà que le jour de ton départ était proche, je ne pensais pas qu'il arriverait plus tôt que prévu. En tout cas je suis contente de te voir."

"Mais enfin, mais quel genre de mère es-tu ?!

"Je n'allais pas prévenir la police pour une simple fugue qui n'en serait même plus une deux petit mois après."

"J'ai vécu un enf... non bref, je perds mon temps, tu ferais mieux de partir et de ne plus jamais parler de moi à qui que ce soit. Ça n'a pas l'air de t'avoir dérangé jusqu'ici."

Elle s'en alla sans rien ajouter. Je compte si peu pour elle, c'est triste, certains adolescents adoreraient avoir une mère qui les laisse faire leur vie, ça n'a jamais été mon cas. J'ai toujours voulu avoir une maman, qui s'occupe de moi et qui me gronderait pour mon bien. À ce stade, c'est beaucoup trop tard pour espérer cela et je n'ai pas pu profiter de la négligence de ma mère, quand je pense aux fêtes auxquelles j'aurais pu participer. Mais c'est trop tard maintenant. Enfin non, je suis majeure, ce n'est que le commencement de la vie en tant qu'adulte, en tant que Maria Bellini, ou plutôt, Maria Stinson.

     Plus tard dans la soirée, le gymnase n'était éclairé que par quelques bougies placées par ci par là. La tempête avait été assez violente pour couper l'électricité dans la ville. Il faisait très sombre, mais la plupart d'entre nous dormait alors ce n'était pas une gêne au contraire, cependant, l'obscurité ne faisait qu'accroître mon angoisse, je ne savais pas si ma mère parlerait et je ne savais plus si je voulais qu'elle parle ou qu'elle se taise. Si elle disait un mot, je pourrais faire mon retour à ma vie d'avant, si elle ne disait rien, je resterai avec Dylan en tant que Maria. Mais au fond, de quoi ai-je réellement envie ? Retourner au lycée, côtoyer des personnes qui me sont indifférentes ou vivre une nouvelle vie, avec lui, commencer une aventure peut-être. Partir de ce trou perdu, sans rien, voyager. Ma décision était enfait déjà prise.
La nuit passait lentement sans que je ne puisse m'endormir, je m'inquiétais, la maison sera-t-elle toujours là à notre retour?

Le matin arrivait doucement, les tout premiers rayons de soleil traversaient le gymnase, illuminant le sol humide, les petites flaques d'eau et les visages encore endormis. Il faisait froid, mais dans je sentais déjà que l'air état calme, la tempête était passée. Elle fut violente mais forte heureusement, juste de passage.

Je réveille Dylan afin que nous soyons les premiers à partir. En sortant, j'aperçu ma mère, je savais que c'était sûrement la dernière fois que je la reverrais et ça ne me faisait rien, même pas un petit pincement au cœur.
Nous sommes parti avant que le soleil illumine tout le ciel. Il y avait quelques voitures sur la route venant d'autres refuges, nous retournions tous chez nous. Chez nous, c'est ainsi que j'appellerais donc l'endroit où l'on le tenait captive, c'est étrange de se dire que je préférerais rester avec un homme violent plutôt que vivre comme avant. Seulement je savais qu'un jour cette décision se justifiera, au fond, je n'avais pas d'avenir, pas de projet, pas d'ambition particulière, à présent c'est différent.



Voilà ENFIN ! Je sais c'est court, j'espère ne décevoir personne mais j'avais vraiment envie de publier quelque chose mais j'ai eu un manque d'inspiration, la suite est à venir, plus rapidement que ce chapitre et meilleure je l'espère. Comme toujours n'hésitez pas à me corriger !

StockholmWhere stories live. Discover now